Non accetta ospiti
- Ultimo accesso circa 2 anni fa
Iscriviti a Couchsurfing per visualizzare il profilo completo di ALEXIS09.
Informazioni generali
Chi sono
Je suis un Sannyasi chrétien qui n’a pas de disciples et qui n’encourage personne à me considérer comme un maître spirituel.
+ Juste avant le Covid 19, le Vatican a ouvert les portes de ses églises aux sans-abri
Le pape François, conformément à ses engagements et contre l'avis de certains cardinaux, laisse les SDF dormir et manger dans les églises romaines.
https://positivr.fr/sdf-au-vatican/
• Une future actrice laisse derrière elle sa carrière et les portes qui s'ouvraient à la gloire pour donner sa vie à Dieu. Certains peuvent voir cela comme un immense échec. Mais... est-ce le cas ? Dans ce film, ceux qui ont connu sœur Clare en parlent . Après sa mort tragique lors du séisme de 2016 en Équateur, il semblerait que l'échec se soit imposé par une fin tragique. Et pourtant, beaucoup pensent que l'histoire ne s'arrête pas là. Grâce aux archives des Servantes du Foyer de la Mère qui contiennent des photos et des vidéos de plus de 15 ans de la vie de sœur Clare, HM Télévision présente, dans ce documentaire, la véritable histoire de cette sœur, qui a TOUT donné à Dieu, sans RIEN garder.
https://fr.hermanaclare.com/fr/
Si vous avez reçu une faveur par l’intercession de Sœur Clare, merci de nous écrire en nous envoyant un mail à : hermanaclare@hogardelamadre.org
• Décès de Kizito Mihigo, un martyr rwandais du régime tyrannique du Rwanda :
https://africa.la-croix.com/au-rwanda-deces-de-kizito-mihigo-apotre-de-la-reconciliation/
• SAUVONS LES RICHES
Simone Weil songeait que si on affichait aux portes des églises que l’entrée est interdite à quiconque jouit d’un revenu supérieur à telle ou telle somme, peu élevée, elle se convertirait aussitôt. Simone Weil ignorait sans doute que l’Église est moins faite pour les bien-portants que pour les cabossés, et que dans le langage du Christ, pauvre signifie riche, et misérable puissant. Cette confusion perdure et c’est ainsi que lorsque notre bon pape François s’exprime au sujets des périphéries, un malentendu s’opère naturellement. Il prononce « périphéries », et vous entendez comme moi « Montfermeil », « Échirolles », « Calcutta ». Mais c’est sans doute un autre endroit qu’il vise. Puisque, pour lui, les pauvres sont au cœur de l’Église, c’est-à-dire au centre, c’est Neuilly-sur-Seine qui en est la périphérie. Un ami, père de famille, dramaturge et philosophe, qui honore de ses paradoxes les premières pages de cette revue, parlait naguère des « quartiers sensibles » de l’ouest parisien, « spirituellement sinistrés ». Pourquoi, suggérait-il, ne pas marauder auprès de ceux pour qui la richesse est un fléau ? On pourrait, pour alléger leur souffrance, leur proposer une balade à vélo plutôt qu’en Range Rover (c’est moi qui invente), un repas partagé avec leurs propres enfants, des soins gratuits dans un hôpital public que procure une infirmière dévouée (2240 euros nets en fin de carrière) ?
Peut-être que le devoir de tout authentique citoyen est de ramener un riche à la raison en le ramenant à la maison. À table, il y aurait la place du riche, laissée vide, et gémissant son hôte qui a trop, qu’un souper simple viendrait consoler, et il nettoierait lui-même son assiette après. Nous ferions ainsi œuvre de bienfaisance. Si notre époque cultive la haine des riches, c’est peut-être que nous ne haïssons pas suffisamment les richesses. Pourquoi parle-t-on de « cadeaux » pour des avantages fiscaux démentiels qui ruinent l’âme, de parachutes « dorés » pour des indemnités qui paralysent ?
Dans son style, François Ruffin proposait au PDG de LVMH une solution très « common decency ». « Je veux, pour le bien de Bernard Arnault, qu’il rencontre ses salariés licenciés, qu’il se rende compte et qu’il soit plus proche du peuple, pour son bien. » Le marxisme est bien plus accommodant avec les riches. Il escompte (vainement) les faire suer le temps d’une vie, alors que le christianisme, moins laxiste, les place tout droit dans un bassin de feu et de sang pour l’éternité. Voici ce que Balthasar (le théologien, pas le roi mage) écrit du jeune homme riche. « L’évangile de Luc souligne avant tout le fossé infranchissable entre la vie de bombance du riche et la misère du pauvre. Jésus a précisé très concrètement le commandement de l’amour du prochain, et il étend la portée du contraste criant entre pauvre et riche : le fossé devient dans l’au-delà l’abîme définitif, infranchissable, entre le repos dans le sein d’Abraham et les enfers brûlant. » La « lutte des classes », qui ne voulait rien de plus que rendre au prolétariat ses moyens de production, est finalement peu de choses à côté de cette séparation littéralement infernale.
Alors, que pouvons-nous nous souhaiter pour cette année nouvelle, à nous qui marchons cahin-caha sur le chemin de l’écologie intégrale, attentive à « la clameur de la Terre autant qu’à celle des pauvres » ? De guérir de nos aveuglements et de nos égoïsmes, sans doute. En un mot, de ne pas nous tromper de richesse.
par Paul Piccarreta | 20 Jan 2020
[ Edito du 17ème numéro de la Revue Limite / http://www.revuelimite.fr ]
• Procès du 11 mars 2020 : appel à la solidarité
Le 12 octobre 2019, répondant à l’appel, ils et elles sont venues comme tant d’autres, affirmer qu’iels sont habitant.es de cette région qui se fait inlassablement massacrer par la « transition écologique ».
Habitant.es, c’est à dire prêt.es à mettre en jeu leur corps et leurs cœurs pour que ce saccage ne se fasse pas en silence.
Le hameau de l’Amassada était à peine rasé par les blindés que la préfète jubilait déjà comme une ado devant la Star’Ac, tandis que la colère grondait toujours plus fort chez celles et ceux qui se sont retrouvé.es depuis plusieurs années sur ces terres, qui les cultivaient et les habitaient.
Ce jour là, quatre personnes ont été piochées dans la masse. Un retraité, une artisane, un tondeur de brebis et une prof de yoga… « bonne pioche » dira la procureure: dans la famille bouc émissaire, je
voudrais les violents casseurs écologistes. Voici nos quatre larrons accusés de violence sur militaire lors d’un attroupement masqué, armé, avec forte dégradation et se permettant de refuser le fichage ADN et autres signalétiques.
Si la situation n’était pas aussi affligeante, les dires de leur convocation nous feraient bien rire : des insultes sexistes et homophobes en pagaille, une violence inouïe sur 14 gendarmes suréquipés (1 jour d’ITT quand même, faut pas déconner), bref si nos calculs sont bons, pas moins de 7 chefs d’inculpation par personne.
Une répression ça s’organise. Le transformateur de St-Victor c’est à la fois la promesse d’un avenir nucléarisé et le petit bijou écolo pour décorer le costard teint en vert d’un gouvernement en mal de légitimité. C’est un bon paquet de billets dans les poches des industriels de l’énergie et de quelques politiciens bien placés. Vous imaginez les intérêts en jeu!
Alors une fois de plus ils nous ressortent la bonne vielle recette utilisée dans les quartiers populaires, les ZAD et chez les Gilets Jaunes :
– Cueillir au hasard quelques-un.es des ces ploucs qui osent contester le saccage social et écologique si bien organisé.
– Appeler le tribunal pour qu’on passe à la moulinette ces têtes de mules.
– Les accuser d’actes improbables mais toujours masqué.es, assoiffé.es de sang policier, et isolé.es de la population.
Aujourd’hui il s’agit de les soutenir. Le procès étant le 11 mars, nous appelons dès maintenant à des mots et des gestes de solidarité. Envoyez les à amassada@riseup.net et nous nous ferons un plaisir de les publier pour montrer que les inculpé.es ne sont pas seul.es.
Et nous vous invitons surtout à deux journées de mobilisation les 10 et 11 mars à RODEZ.
Le programme complet sera bientôt disponible. Quoi qu’il en soit nous nous retrouverons le 11 mars à 14 heures devant le tribunal de Rodez.
Nous savons qu’il ne peut y avoir qu’une réponse collective face au désastre en cours. ZADs, rond-points, blocages, assemblées, on lâche rien.
Le futur nous excite
Pas res nos arresta
L’Amassada
• Une Marche pour la Victoire du Monde :
Pendant un an, d’octobre 2019 à septembre 2020, des milliers de marcheurs iront de Delhi jusqu’aux Nations Unies à Genève. Ils parcourront 10 000 km pour redonner place aux exclus de la mondialisation dans les décisions internationales.
A l’initiative de cette marche, Rajagopal et le mouvement Ekta Parishad défendent depuis des dizaines d’années les paysans sans terre et les communautés indiennes les plus pauvres, et la préservation des terres, l’eau et la forêt. Considéré en Inde comme le « nouveau Gandhi », Rajagopal et son mouvement pour la justice sociale ont obtenu des victoires majeures après l’organisation de grandes marches.
En hindi, Jai Jagat signifie la victoire du monde. Grande marche de 10 000km qui sera rejointe par des milliers de personnes venant de tous les continents, cette manifestation non-violente a un objectif clair : promouvoir un modèle de développement mondial favorable à tous, et appeler les Etats du monde entier à respecter et vraiment mettre en pratique les 17 Objectifs de développement durable (ODD) signés en 2015 et présentés comme le « plan de survie de l’humanité ».
Rajagopal souhaite utiliser la non-violence, telle qu’elle a été prônée par Gandhi, pour créer un sentiment de sympathie et de solidarité des classes dirigeantes. Lutte contre la précarité, justice climatique, politique migratoire humaine : pour les structures qui soutiennent la marche (SOL, le CRID et de nombreux groupes locaux en France, mais aussi des membres à l’international), tous ces enjeux sont étroitement liés.
Arrivés à Genève, le mouvement souhaite mener un dialogue autour de deux points centraux avec les Nations Unies. Le premier concerne l’accaparement des terres partout dans le monde par des multinationales intéressées par leur seul profit. Il s’agit de redonner à la société civile des espaces pour qu’elle puisse évoluer dans des conditions de vie décentes. Pour Rajagopal, cet état de fait ne concerne pas seulement les pays les plus pauvres, mais aussi les pays comme la Turquie, le Brésil, la Russie, les Etats-Unis et la France, où la violence étatique devient une réponse banale aux manifestations pacifiques.
Le deuxième objectif de Jai Jagat 2020 est donc de placer les institutions face à leurs contradictions et de leur demander d’adopter un comportement cohérent avec leurs promesses socialement équitables. Accepter la réalité du terrain et comprendre que s’ils ne rétablissent pas l’équilibre aujourd’hui, il y aura de plus en plus de conflits, d’inégalités et de violence dans le monde.
« L’accumulation des richesses au profit d’une minorité crée forcément de la pauvreté ailleurs. Les pays riches doivent donc changer leur mode de vie pour un juste partage des ressources. Nous sommes tous liés. Une trop grande pauvreté va engendrer tellement de conflits qu’il y aura forcément un moment où les oligarques se trouveront en situation d’insécurité. On veut leur faire comprendre qu’il est bien plus facile et économique d’avoir une paix durable grâce à une société juste, plutôt qu’en devenant un état répressif qui doit financer la police et l’armée. La paix construite sous la menace d’une répression est une illusion à laquelle aucun gouvernement ne devrait croire. Seule la justice sociale apportera la paix mondiale. » Rajagopal
On the move for justice and peace : https://www.jaijagat2020.org
• La Communauté de l'Emmanuel croit et constate que la consommation de pornographie conduit beaucoup d’hommes et de femmes à la tristesse et à la désespérance. Pour trouver la vraie paix du cœur, la vraie joie et la sérénité affective nécessaires à chacun, il faut sortir de ce nouvel esclavage. Beaucoup n’y arrivent pas et se sentent enfermés dans la honte et la tristesse. Pourtant, être libéré de cette addiction est possible !
Des centaines de personnes ont bénéficié avec profit du parcours Libre pour aimer qui ouvre à une liberté retrouvée et à une nouvelle capacité d’aimer.
Un parcours spirituel pour aider à sortir de la consommation d’images pornographiques
Initié par le Père Eric Jacquinet avec la collaboration de thérapeutes
40 jours pour retrouver le liberté et le goût du bonheur
2 moyens de vivre le parcours : grâce au livre ou par email
Comment se présente concrètement ce parcours ?
Le parcours est conçu pour être suivi sur 40 jours, au rythme d’une étape par jour. Pour qu’il porte du fruit, il faut prévoir d’y consacrer environ 30 minutes par jour. Comme toute les courses d’endurance, c’est la régularité de l’entraînement qui conduit à la victoire.
Les étapes quotidiennes permettent un travail de conversion et de reconstruction. Chaque jour sont proposés :
un témoignage pour nous encourager et nous éclairer
un texte de fond pour nous permettre de mieux comprendre un point de psychologie ou une vérité spirituelle
un extrait de la Bible pour entendre Dieu qui veut nous parler
un exercice pratique pour changer pas à pas.
une petite prière pour combattre avec l’aide de Dieu.
Ce parcours ne dispense pas d’une prise en charge par un thérapeute professionnel, quand cela est nécessaire.
Le parcours peut être vécu grâce au livre ou par courriel. L’intérêt qu’offre le livre est de proposer de se déconnecter d’internet pendant la période du parcours. Il est aussi plus complet que le parcours par email.
Les deux outils peuvent se compléter idéalement. A chacun de trouver le meilleur moyen pour avancer !
Livre Libre pour aimer écrit par le prêtre Eric Jacquinet.
Le livre L'AMOUR VRAI de Martin Steffens est également un très bon livre permettant de comprendre l'addiction aux films pornos et d'en sortir.
https://librepouraimer.com/le-parcours/
Perché sono iscritto su Couchsurfing
• Gabriel, paysan pris à la gorge par une administration aveugle
Dans l’Eure, Gabriel, éleveur guidé par « un modèle de sobriété, d’efficience et de bon sens », a eu le malheur de croiser une administration « impitoyable » qui veut abattre des vaches saines, raconte l’auteur de cette tribune.
Il était une fois une ferme paysanne dans le département de l’Eure. Une ferme où le temps semblait s’être arrêté. Cinq petits hectares où le culte des forces productives n’était pas parvenu à planter son dard pour y diffuser son poison.
Durant quarante ans, un homme, Gabriel Dufils, a élevé des vaches et cultivé soigneusement son lopin de terre, vendant les fruits de son labeur sur les marchés locaux. Pendant quarante ans, Gabriel, inspiré par un modèle de sobriété, d’efficience et de bon sens, a dessiné et façonné son microterritoire.
L’histoire de Gabriel aurait pu continuer ainsi, au moins jusqu’à sa retraite mais l’administration de l’Eure (la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, DDCSPP), aux premiers jours de l’été 2011, en a décidé autrement.
Un contrôle a été effectué sur la ferme. Le constat a été vite posé : trois jeunes bovins appartenant à Gabriel n’avaient pas de boucles d’identification. La sanction n’a pas tardé à tomber. L’ensemble du troupeau a été immobilisé et la menace d’abattage a plané sur les trois bêtes non identifiées.
Abasourdi par cette situation invraisemblable, Gabriel a alors lancé une procédure qui a abouti en 2016 à l’invalidation par le Conseil d’État du contrôle mené par la DDCSPP en juin 2011.
Mais, entretemps, la machine administrative, aveugle, impitoyable, inhumaine s’est emballée. Elle a tenté et tente toujours d’écraser Gabriel Dufils comme elle l’a fait dans un autre département pour Jérôme Laronze, tué par un gendarme le 20 mai 2017.
Des considérations aussi froides que désincarnées
Malgré l’interdiction de vendre ou d’abattre quelques-unes de ses bêtes, le paysan acculé et sous le joug d’une menace permanente a continué de reproduire ses vaches pour pouvoir continuer à vivre du lait transformé en yaourt. Aujourd’hui, la situation de la ferme de Gabriel Dufils n’est plus supportable. Son cheptel compte désormais 16 bovins pour cinq hectares et la totalité de ses maigres revenus sert à absorber les charges d’alimentation de ses animaux [1].
Je fais partie de ceux qui ont pénétré dans les locaux de la DDCSPP d’Évreux le mercredi 17 octobre pour exprimer leur solidarité avec Gabriel Dufils et réclamer les passeports des bovins retenus parl’administration. J’ai été témoin de l’arrogance, du mépris, de la confusion et du déni très prégnant dans les propos de la directrice de la DDPP (direction départementale de la protection des populations). Dans ces bureaux, où elle et d’autres fossoyeurs de la paysannerie officient, l’insensibilité semble être la norme et l’inhumanité la devise. Dans leur tour d’ivoire, la misère des paysans tout comme l’abattage d’animaux en pleine santé renvoient à des considérations aussi froides que désincarnées. Les chiffres et les réglementations semblent constituer des œillères pour que leurs consciences n’aient jamais à croiser le regard d’un paysan en détresse ou celui d’un animal que l’on a condamné pour sauver l’honneur d’une mise en conformité.
Reporterre.net
•Le Genepi est une association étudiante qui milite pour le décloisonnement des institutions carcérales depuis 42 ans, notamment en animant des ateliers en prison. Le 20 septembre 2018, suite à une décision de la direction de l'Administration pénitentiaire (DAP), des bénévoles du Genepi se sont vus refuser l'accès à plusieurs établissements pénitentiaires. Depuis 1976, le Genepi et la DAP étaient liés par une convention régissant le cadre du partenariat national grâce auquel près de 2000 personnes incarcérés bénéficiaient chaque année d'activités scolaires et socio-culturelles mises en place par 900 bénévoles de l'association.
Cette convention a été unilatéralement rompue par la DAP, qui n'admet pas certaines des modifications prises par des groupes locaux du Genepi pour dénoncer les conditions de vie indignes des personnes incarcérées que ces bénévoles ont constatées. Dans le contexte d'une surpopulation carcérale record et d'un durcissement des conditions de vie des personnes détenues, cette décision remet en cause la capacité du Genepi à poursuivre ses activités et menace la raison d'être de l'association. www.genepi.fr
• EDF énergies renouvelables est une entreprise qui réussit magnifiquement à l’étranger. Pourquoi la brider en France et ne pas lui permettre de devenir un leader national sur le territoire? Progressivement, le personnel d’EDF conventionnel pourrait passer à celui d’EDF énergies renouvelables et permettre ainsi sans violence sociale la fermeture des centrales nucléaires les plus anciennes dont les coûts de remise en état sont manifestement excessifs au regard des avantages de maintien de la production et des risques que l’usure des matériaux fait courir à l’installation et à son environnement. Un changement complet de perspective, en décidant d’appliquer dans l’esprit et de cesser de bloquer dans la lettre les directives communautaires de 2018 qui exigent de supprimer toutes les entraves (qu’elles soient fiscales réglementaires, financières, techniques..) permettrait le lancement d’un investissement massif tant des particuliers que des collectivités locales en faveur de toutes les formes d’énergies renouvelables, développant ainsi une activité locale et permettant de développer également le stockage de l’électricité qui devient beaucoup plus réaliste. Les communautés d’énergie prévues par la directive pourraient précisément être à la source de nouvelles organisations permettant aux citoyens de prendre directement part à la transformation inéluctable de nos conditions de vie.
• Comment seront « protégés » les voisins d’un accident nucléaire de type Fukushima ou Tchernobyl?
Des plans d’intervention mal conçus
Suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011 (fusion de 3 cœurs de réacteurs, qui aurait pu être encore plus grave, n’eussent été la compétence, le courage et le dévouement du directeur de la centrale et de ses équipes), et des menaces terroristes après les attentats en France, les autorités gauloises ont fini par décider en 2016 d’étendre les plans d’intervention autour des centrales nucléaires (PPI) de 10 à 20 km. Alors qu’au Japon les évacuations ont été nécessaires jusqu’à 45 km, et des contaminations constatées au-delà de 50 km, y compris à Tokyo.
C'est EDF et seulement EDF qui peut décider de demander la fermeture d'un réacteur que l'État confirmera ensuite, ou pas ; comme on l’a constaté après l’annulation par la Justice du décret de Mme Royal prétendant fermer Fessenheim. La détention majoritaire par l’État des actions d’EDF ne change rien à l’affaire, puisque les administrateurs représentant l’État s’abstiennent en général de prendre part aux votes essentiels du conseil d’administration : pas question qu’un actionnaire, fût-il majoritaire, prenne des décisions contraires aux intérêts d’un actionnaire minoritaire. Ainsi, EDF a décidé qu'elle ne fermerait aucun autre réacteur que Fessenheim avant 2029, et cette décision vient d’être entérinée par le président de la République. Décision qui n’implique pas qu’EDF fermera des réacteurs après 2029…
Pour en venir au plan d’intervention autour des centrales nucléaires (PPI), il faut comprendre que lors de la prochaine catastrophe nucléaire, ce ceront seulement EDF et les militaires qui décideront de la gravité de l’accident et des premières évacuations.
Concernant la phase concertée entre le préfet, EDF, l’ASN et l’IRSN, en pratique, la décision d'évacuation sera prise par le préfet, qui leur demandera : « Alors, ce plan, je le déclenche ou pas ? ».
Il faut se rendre compte que le préfet et son administration n’ont aucune compétence particulière en matière d’accidentologie nucléaire. En gros, les gendarmes, et surtout les Hauts-Fonctionnaires, le gouvernement n'y connaissent strictement rien dans le nucléaire. Les financiers du nucléaire sont là pour s'en mettre plein les poches avec votre argent, surtout celui emprunté aux jeunes générations et aux générations futures.
• Qui sait qu’en cas d’accident, les Conventions de Paris et de Vienne exonèrent les exploitants de toute responsabilité ? EDF ne devrait verser que 91 millions d’euros si un de ses réacteurs connaissait un accident grave. Soit 0,4 % du prix d’une catastrophe comme Fukushima. Le reste, à la charge des contribuables ! Mathilde Panot, députée du 94
• La démocratie énergétique mobilise au premier chef les salariés du secteur. Aujourd’hui, les 30.000 sous-traitants du nucléaire sont bâillonnés. Ils sont envoyés absorber leurs doses de radioactivité annuelles, avec pour seul droit de se taire… et de se battre en solitaire lorsqu’un cancer est détecté. Il faut lutter pour une seule grande convention collective et des statuts réguliers, qui permettent à un travailleur qui a fait une erreur de la signaler sans risque d’être licencié ! L’absence de démocratie au travail menace les salariés et toute la population qui dépend de leurs signalements au bon moment. Mathilde Panot, députée du 94
• Les voitures aux moteurs thermiques sont une catastrophe environnementale. Mais, il faut comprendre que remplacer les voitures thermiques uniquement par des voitures électriques ça s'appelle du charlatanisme ;
Ils se moquent totalement du réchauffement climatique : ils n'ont qu'une vision, celle de sauver le nucléaire français. Ce lobby est pourtant à l'origine de catastrophes sanitaires, environnementales et est debout uniquement grâce à l'apport d'Argent Public.
L'industrie automobile française et Edf travaillent donc main dans la main pour maintenir et développer le nucléaire en France. L'État n'a plus les moyens financiers qu'il avait quand il a construit toutes ces centrales. L'État irresponsable et surtout le lobby du nucléaire intouchable font alors appel aux capitaux Chinois et Japonais. Et demain aussi Russes ? Où est l'indépendance de la France ?
• Note préalable : l’Observatoire du nucléaire précise que, s’il critique fortement (et à juste titre) la voiture électrique, il ne fait pas pour autant la promotion de la voiture thermique (essence ou diesel) qui est, elle aussi, une calamité environnementale et sociale.
- La direction de l’association UFC-Que Choisir lance, en faveur de la voiture électrique, une campagne de communication parfaitement trompeuse.
- La direction de l’UFC-QueChoisir collabore avec celle du distributeur Enedis dans le but de favoriser le développement industriel du duo "compteur communicant Linky / Voiture électrique", et ce au détriment des intérêts des citoyens.
Ce mercredi 10 octobre 2018, la direction de l’association UFC-Que Choisir a lancé une campagne de promotion de la voiture électrique sur la base d’une étude dont les résultats sont habilement présentés de façon à lui faire dire… l’inverse de la réalité.
En effet, c’est seulement par le biais des fortes subventions publiques (totalement injustifiées, cf ci-dessous) dont elle bénéficie que la voiture électrique est artificiellement rendue compétitive.
Cette donnée cruciale est certes évoquée par UFC-QC, mais de façon si délibérément discrète qu’elle passe inaperçue. Le résultat ne s’est pas fait attendre, de nombreux médias titrent aujourd’hui sur le fait que posséder une voiture électrique serait économiquement avantageux, alors que c’est totalement faux.
La direction de l’UFC-QC ne triche pas seulement sur l’aspect financier mais aussi sur le plan environnemental, en particulier sur la question des émissions de CO2, en demandant par exemple que soit mis en place "un protocole de mesures des émissions de CO2 et de consommation des voitures en condition de conduite réelle", ce qui ne peut que privilégier la voiture électrique.
Or, ce que ne dit pas l’UFC-QC, c’est que la fabrication des batteries d’une voiture électrique émet en CO2 l’équivalent de 10 à 15 ans d’utilisation d’une voiture thermique, et ce avant même que la voiture électrique n’ait parcouru le moindre kilomètre !
A cela il faut ajouter les très graves conséquences environnementales et sociales causées par l’extraction des matériaux nécessaires à la fabrication de ces batteries, en particulier les filières du graphite et du lithium. Mais il est vrai que ces graves pollutions sont délocalisées : la voiture électrique permet à des urbains occidentaux privilégiés de rouler prétendument "propre" tout en polluant gravement à des milliers de kilomètres.
Qui plus est, il est tout aussi injustifiable de recharger les batteries avec de l’électricité majoritairement nucléaire (comme en France) qu’avec de l’électricité produite par des centrales au charbon : c’est la peste et le choléra.
Ces graves tares de la voiture électrique suffisent à rendre totalement injustifiées les subventions publiques massives déployées par l’Etat en faveur des bornes de rechargement et de l’achat des voitures électriques : il est absurde de gaspiller ainsi l’argent public pour remplacer des voiture gravement polluantes (thermiques) par d’autres voitures gravement polluantes (électriques).
Cette communication trompeuse de la part de la direction de l’UFC-QC est à rapprocher de sa collaboration avec le distributeur Enedis en faveur du déploiement du compteur espion Linky, ce qui a déjà valu à l’UFC-QC une condamnation en justice.
Le distributeur Enedis et sa maison mère EDF ont en effet des intérêts industriels et financiers gigantesques à ce que soient développés conjointement les voitures électriques et les compteurs Linky, ces derniers devant servir à réguler le rechargement d’un parc de batteries de voitures électriques.
Il a été montré de quelle façon la direction de l’UFC-QC est en affaire plus que trouble avec celle d’Enedis (****), ce qu’illustre son engagement objectif, au détriment de ses propres adhérents et des citoyens en général, en faveur du programme Linky (qu’elle fait mine de critiquer... tout en demandant son "amélioration" !) et aujourd’hui de la voiture électrique
Stéphane Lhomme
• Si corruption et incompétence continuent d’être la règle et si les bureaucrates du sacro-saint establishment nucléaire sont autorisés à prendre des risques inacceptables, la France pourrait bien se retrouver avec un « little man » ou un « fat boy » (noms des bombes atomiques lâchées sur le Japon). Alors, on s'en moque de leur volonté d'avoir à terme de 25 millions de véhicules électriques. Faut tout arrêter.
• Macron en Chine : combien de milliards la nucléarisation de l'Empire du Milieu va t'elle coûter à la France ?
Incorrigibles, de nombreux médias célèbrent la prétendue vente à la Chine par Areva - et surtout par son VRP Emmanuel Macron - d’une usine de traitement de déchets nucléaires, alors que le passé a montré que ce genre d’annonce n’est suivi d’aucune concrétisation… ou alors de lourdes pertes financières pour la France !
Les Chinois sont des gens polis qui laissent leurs invités se vanter, mais ils sont aussi parfaitement informés des terribles déconvenues et incompétences affichées par Areva et EDF ces dernières années, du flop gigantesque des EPR (en Finlande et à Flamanville) au scandale inouï des milliers de pièces défectueuses produites dans les usines Areva du Creusot… dont les deux cuves installées dans les EPR actuellement en chantier à Taïshan
Pour mémoire aussi, les deux EPR "vendus" à la Chine en 2008 ont en réalité été eux aussi totalement bradés : le montant du contrat a été annoncé à 8 milliards mais il comportait la livraison de combustible (sans qu’il soit montré en quoi Areva y aurait gagné de l’argent) : c’est en réalité à 3,66 milliards les deux que les EPR ont été bradés.
Il est évident que cette opération a coûté et coûte encore fort chez à la France, ce qui n’a pas empêché qu’elle soit qualifiée de façon dithyrambique de "marché du siècle" par de nombreux médias qui se gardent bien d’enquêter sur le résultat financier réel.
Le macronisme : de la très vieille politique
Aujourd’hui encore, se dépêchant d’oublier leurs propres errements, les mêmes voix se gargarisent à nouveau d’un prétendu "grand succès" de l’industrie nucléaire française, annonçant même qu’il va "sauver Areva". En réalité, l’industrie nucléaire mondiale est en déconfiture générale et irréversible, comme le montrent les désengagements des groupes allemands RWE et E.ON et la faillite de l’américain Westinghouse.
Loin d’un "renouveau de la politique", le macronisme consiste à continuer et même aggraver les erreurs passées et faire payer le tout par la population en protégeant les privilégiés et les lobbies les plus nuisibles comme celui de l’atome. Stéphane Lhomme
ECONOMIE ET FINANCE :
• Alors que plusieurs milliers d’activistes viennent de participer à une action de masse dans la mine de lignite de Hambach de l’entreprise RWE en Allemagne, de nouvelles données financières révèlent que BNP Paribas et AXA ont augmenté leurs soutiens à l’entreprise depuis l’adoption de leurs politiques sur le secteur du charbon. Leur « leadership climatique » volant en éclat, ils ne pourront le regagner qu’en excluant immédiatement RWE de tous leurs soutiens et en palliant aux lacunes de leurs politiques charbon. Cette banque et cette société d'assurance sont complices de l’expansion du charbon en Europe et au-delà.
BNP Paribas a accordé 995 millions de dollars de financements à RWE depuis la COP21 et l’adoption de sa politique charbon. Elle est ainsi la troisième banque au monde, derrière Deutsche Bank et Goldman Sachs, à avoir le plus financé l’énergéticien allemand entre janvier 2016 et septembre 2018. Sur la même période, AXA a pour sa part investi 56,7 millions de dollars dans RWE, dont 29 millions depuis l’annonce de son désinvestissement du charbon en décembre 2017.
AXA et BNP Paribas doivent immédiatement exclure de tout soutien RWE et les entreprises qui augmentent leur capacité charbon et ne se mettent pas en ordre de marche pour sortir complètement du charbon d’ici 2030 dans les pays européens et de l’OCDE et d’ici 2040 dans le reste du monde », poursuit Lucie Pinson des Amis de la Terre.
L’action de masse a réunir à Hambach plusieurs milliers de militants venus de toute l’Europe est un symbole de l’opposition aux industriels des énergies fossiles et de l’appel au désinvestissement. Les acteurs financiers français ne seront pas épargnés par cette mobilisation. Amisdelaterre.org
• Sables bitumineux : Crédit Agricole ne doit pas se rendre complice des violations des droits des peuples autochtones
Montreuil, le 16 octobre 2018 — Crédit Agricole est appelé à renouveler dans les prochains mois sa participation à des financements pour 3,6 milliards de dollars, dirigés aux entreprises canadiennes Enbridge et TransCanada, derrière le développement des très controversés projets d’oléoducs de sables bitumineux Line 3 et Keystone XL. Au regard des violations des droits des peuples autochtones perpétrées par ces deux entreprises, une coalition d’ONG dont les Amis de la Terre demande à la banque de ne pas renouveler ces soutiens et de rompre instamment ses relations avec les deux entreprises.
Honor the Earth, Rainforest Action Network, Sierra Club, 350 Seattle, les Amis de la Terre France et 53 autres organisations de la société civile lancent un appel aux banques Crédit Agricole, JP Morgan Chase et Wells Fargo à mettre fin à leurs financements à Enbridge et TransCanada, entreprises canadiennes derrière les projets de pipelines de sables bitumineux Line 3 et Keystone XL en Amérique du Nord.
Crédit Agricole est ciblée par cette mobilisation internationale car la banque française devrait aujourd’hui renouveler sa participation dans une ligne de crédit de 1,48 milliard de dollars accordée à l’entreprise Enbridge. Les 14 et 31 décembre prochain, ce seront trois autres facilités de crédit, pour 1,5 milliard de dollars à TransCanada et pour 625 millions de dollars à Enbridge qui expireront et que Crédit Agricole sera également appelé à renouveler.
Comme le Dakota Access Pipeline (DAPL) — projet hautement controversé construit en l’absence du consentement libre, informé et préalable (CLIP) de la tribu des Sioux de Standing Rock —, les oléoducs Line 3 et Keystone XL constituent une grave menace pour les droits autochtones. Ni Enbridge ni TransCanada n’ont obtenu l’aval de toutes les communautés amérindiennes vivant sur le tracé de leurs projets. Les populations Mille Lacs, White Earth et Red Lake du Minnesota, dont les terres seraient traversées par le Line 3, se battent contre le projet devant les tribunaux, en même temps que la résistance grandit sur le terrain.
En persistant à financer Enbridge et TransCanada, non seulement Crédit Agricole alimente en capitaux leurs ambitions de construire ces nouveaux pipelines développés au dépend de toute considération climatique, mais soutient des clients qui se rendent responsables de violations des droits humains. Elle s’expose dès lors aux mêmes risques de réputation qu’avec le DAPL en 2016.
Hasard du calendrier, c’est aussi aujourd’hui que se réunissent à Washington les banques des Principes de l’Equateur. Au cours de cette réunion, le CLIP est un sujet prioritaire inscrit à l’ordre du jour, répondant à une demande formulée en mai 2017 par Crédit Agricole et neuf autres banques européennes [3]. Après le scandale du DAPL et les nombreuses violations des droits humains documentées lors de la construction de ce pipeline de sables bitumineux, Crédit Agricole déclarait en effet publiquement que "afin de réduire les risques d’être confronté à des situations de même nature dans le futur, Crédit Agricole a formulé deux demandes à l’Association des Principes de l’Equateur concernant l’obligation d’obtenir, dans tous les pays, le consentement libre préalable et informé des communautés autochtones impactées”.
Deux choix se présentent donc à elle : refuser de renouveler ces 3,6 milliards de dollars de facilités de crédit et rendre enfin ses actions conformes à ses discours et sa demande formulée à l’Association des Principes de l’Equateur. Elle peut aussi renouveler ses soutiens financiers à Enbridge et TransCanada et apparaître sur la scène internationale comme une banque qui bafoue les droits des peuples autochtones et contribue à vider de son objet la plateforme des Principes de l’Équateur. La coalition exhorte Crédit Agricole à tirer les leçons du DAPL de l’entreprise Energy Transfer Partners et du Trans Mountain Pipeline de Kinder Morgan, et à choisir cette première option. Amisdelaterre.org
• Fonds vautours
∆ La proximité entre les banques et les fonds vautours a aussi été constatée au moment des discussions sur la loi belge contre les fonds vautours de 2015 lorsque le lobby des fonds vautours a tenté d’organiser une contre-offensive. Celle-ci fut dirigée notamment par l’Institute of International Finance, avec le concours de la Febelfin (lobby des banques belges) et l’appui d’un avis de la Banque nationale de Belgique (BNB) qui se range derrière les arguments des fonds vautours
Fort heureusement, les parlementaires ont résisté à cette pression et ont voté en faveur de la loi contre les fonds vautours le 12 juillet 2015.
∆ Et ça continue en 2017...
Le 23 mars 2017, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU adoptait une résolution qui prolonge le mandat de l’Expert sur la dette et les droits humains et qui « réaffirme que les activités des fonds vautours mettent en évidence certains des problèmes du système financier mondial et témoignent du caractère injuste du système actuel, qui porte directement atteinte à l’exercice des droits de l’Homme dans les États débiteurs, et recommande aux États d’envisager la mise en place de cadres juridiques afin de restreindre les activités prédatrices des fonds rapaces sur leur territoire » (point 6). Une fois encore, tous les pays européens, le Japon, les États-Unis, le Brésil et la Corée du Sud réunis au sein du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ont voté contre cette résolution.
∆ Les États, qui pensent obtenir une réduction de la dette sans recourir au préalable à un acte unilatéral, commettent une grave erreur stratégique. L’exemple de la Grèce en 2015 est malheureusement là pour nous le rappeler. En refusant de suspendre le paiement pour forcer les créanciers à véritablement négocier et d’utiliser le rapport d’audit du Comité pour la Vérité sur la dette grecque, le gouvernement Syriza a été écrasé par ces derniers qui lui ont fait signer un troisième mémorandum pire que les précédents.
Les actes unilatéraux sont nécessaires pour faire évoluer le droit international en faveur des populations.
Le quatrième rapport de la Commission de droit international de l’ONU sur les actes unilatéraux souligne que ceux-ci « peuvent également produire des effets indirects comme ceux qui contribuent à la formation ou au renforcement de normes d’origine coutumière ou à la formation des principes généraux du droit »
Autrement dit, les actes souverains font évoluer le droit international. La doctrine de la dette odieuse a, par exemple, été formulée en 1927 sur base notamment d’actes unilatéraux.
∆ Comme le propose Paul Jorion, il faut interdire la spéculation. « En France la spéculation a été autorisée en 1885, en Belgique en 1867. La spéculation était d’ailleurs définie très clairement par la loi qui visait à « interdire les paris à la hausse ou à la baisse sur des titres financiers ». Avec une telle interdiction, les gens qui la pratiquent seraient en infraction ; qu’ils se trouvent dans une banque X ou Y, cela ne changerait rien ». On peut ajouter que les banques qui spéculent pour le compte de clients ou pour leur propre compte seront condamnées. L’acquisition par une banque ou une autre institution financière d’un bien matériel (matières premières, aliments, terres, immeubles...) ou d’un titre financier (actions, obligations ou tout autre titre financier) dans le but de spéculer sur son prix serait interdite.
http://www.cadtm.org/Fonds-vautours-les-ailes-de-la-devastation
• Exporter notre électricité ?
Notre surcapacité nucléaire actuelle représente la production annuelle de dix à douze réacteurs. Nous la vendons à l'étranger, tout en conservant la charge des combustibles usagés. Ainsi par exemple, un partie de notre électricité en exédent est stockée en Suisse. Nous l'achetons ensuite plus chère lors des heures de forte consommation. Ainsi, sur douze mois (juillet 2016 à juin 2017), le prix de vente moyen électricité était de 40 d/MWh (euros le mégawatheure), alors que le prix moyen d'achat était de 56€/ MWh (1). En outre, selon la Cour des comptes, son coût de production est de 62,6€/MWh (2). Dans ces conditions, est-ce bien pertinent d'exporter notre électricité nucléaire ? C'est pourtant ce que recommande le "scénario Ampère" du bilan de RTE !
(1) Michel Gay, "Un milliard d'export... d'électricité", Contrepoints, 12/09/2017,
https://www.contrepoints.org
(2) La maintenance des centrales nucléaires : une politique remise niveau, des incertitudes à lever, Rapport public annuel 2016 de la Cour des comptes
• C'est quoi le "Miracle" allemand ?
✓reconversion des chômeurs en nécessiteux
✓ RWE continue d'exploiter le charbon. Les villages continuent d'être engloutis à l'image de Immerath et de Neu Immerath.
Alors qu'outre-Rhin, on s’est pourtant fixé comme objectif une baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (par rapport au niveau de 1990). Dans l’état actuel de la politique environnementale allemande, cette finalité relève de l’idéalisme : entre 2011 et 2016, les émissions allemandes de GES ont diminué de moins de 1 %. Ceci est à mettre sur le compte d’une exploitation presque stable des centrales à charbon au cours des dernières années. (Sources : reporterre.net)
• Parce qu’ils ont la maîtrise effective de deux moteurs essentiels de la vie économique et sociale – l’argent et l’énergie -, les industries de la finance et du nucléaire sont aussi en mesure d’exercer un véritable chantage sur le politique. Elles invoquent régulièrement le spectre d’un assèchement du crédit ou de paniques bancaires dans le cas de la finance, de coupures de courant et de délestages dans le cas du nucléaire, au cas où seraient adoptées des politiques contraires à leurs intérêts.
Du côté de l’autorité publique, le pouvoir repose dans les grandes directions ministérielles : direction générale de l’Energie et du Climat pour le nucléaire (auparavant direction de l’Equipement), Trésor et autres directions de Bercy pour la finance. Les autorités indépendantes, comme l’Autorité des marchés financiers ou l’Autorité de sûreté nucléaire, jouent également un rôle de plus en plus important. S’y ajoute, pour la finance, le cas de la Banque de France. A quoi viennent s’adjoindre une multitude d’institutions de recherche (comme le Commissariat à l’énergie atomique dans le cas du nucléaire), d’associations professionnelles, de groupes de lobbying français, européens et internatio-naux, de clubs parlementaires, etc.
Ces différents acteurs publics et privés, où tout le monde se connaît et ne cesse de passer d’une structure à l’autre, forment une technostructure au sein de l’appareil d’Etat. La cohésion de ce réseau de pantouflage et de culture partagée est renforcée par la mainmise des grands corps de l’Etat, auxquels élus et politiques ont abandonné une grande partie de leur pouvoir effectif. La politique française en matière d’énergie est de fait largement décidée par des ingénieurs des Mines formés à l’Ecole Polytechnique puis à celle des Mines. Ceux-ci noyautent tous les postes de décision du secteur nucléaire, au sein d’EDF et d’Areva, dans les ministères, les institutions de recherche ou les autorités de régulation. La situation est symétrique pour le secteur financier : presque tous les postes stratégiques de direction des grandes banques et de la haute administration du ministère des Finances, supposée contrôler les banques, sont entre les mains de l’Inspection générale des finances, issue de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Ces grands corps dominent les hautes sphères du nucléaire et de la finance, dans la plus grande opacité, en dehors de tout contrôle démocratique, qu’il s’agisse de celui des élu.e.s ou des citoyen.ne.s.
Les secteurs financier et nucléaire ont l’habitude d’en appeler au “prestige” de la France et à la “souveraineté nationale” pour justifier la poursuite de politiques qui ne servent en réalité que leurs intérêts. Dans les deux cas, ils prétendent incarner une sorte d’intérêt supérieur du pays, lequel devrait s’imposer à tous, y compris aux dirigeants politiques. Ils se servent de cet argument aussi bien en interne, pour étouffer les velléités de réforme – par exemple lorsque les banques hexagonales affirment que les nouvelles régulations favorisent les établissements financiers anglo-saxons, et pourraient même mettre la dette de la France entre leurs mains – que pour convaincre les pouvoirs publics français de les appuyer dans leurs projets d’expansion internationale.
La culture technocratique commune à la finance et au nucléaire explique sans doute le sentiment d’impunité qui continue à prévaloir parmi leurs élites, malgré la multiplication des crises, des scandales et des révélations. Ces élites continuent à se voir comme l’avant-garde du progrès, de la rationalité et de la grandeur de leur pays, dans un déni total de la réalité de leur secteur d’activité. Il leur paraît inconcevable qu’il puisse
exister des voies alternatives à celle qu’elles suivent depuis des décennies – et elles font en sorte que cela reste tout aussi inconcevable pour les politiques et les citoyens. “There is no alternative”, la célèbre phrase de Margaret Thatcher, est une maxime qui vaut aussi bien pour nos grandes banques que pour le lobby nucléaire.
Bien entendu, rien n’est aussi efficace, du point de vue d’une entreprise ou d’un secteur économique, que d’avoir la mainmise sur les instances mêmes char-gées de les réguler. Cette “capture du régulateur” est particulièrement forte dans le cas de la finance et du nucléaire, en raison de la consanguinité du public et du privé entretenue par les grands corps d’Etat. C’est ainsi que les dirigeants de l’Autorité de sûreté nucléaire sont issus des mêmes écoles que ceux des entreprises nucléaires et des directions ministérielles.
Leur stratégie : être tenace. Les technostructures de la finance et du nucléaire sont assez solides pour survivre à la succession des dirigeants politiques élus. Lorsqu’une mesure ne leur plaît pas, comme la réduction de la part du nucléaire dans le bouquet énergétique en France ou la taxe sur les transactions financières, elles peuvent se contenter de faire de la résistance passive et de retarder les échéances au maximum, en
espérant que les politiques se découragent ou bien que le prochain Président sera plus favorable à leurs intérêts...
Comment lutter ?
En France, il faut retirer ses billes des quatre principales banques (Crédit agricole, BNP Paribas, Société générale, Banques populaires-Caisse d’Epargne) qui sont des mastodontes dont les bilans comptables représentent plus de trois fois le PIB français (350 % ). Ce sont des “banques universelles”, c’est-à-dire des conglomérats financiers dont les trois quarts de l’activité correspondent à des opérations de marché qui n’ont pas de rapport direct avec le financement de l’économie réelle. Ces champions bancaires sont aussi des multinationales, avec plusieurs centaines de filiales à l’étranger, en particulier dans les paradis fiscaux. Les amendes à répétition dont elles font l’objet de la part des régulateurs européens et nord-américains – mais rarement français – illustrent la réalité des pratiques de casino et des manipulations qui se cache sous le vernis de la haute finance. Les banques françaises ne se privent pas non plus de financer des grands projets destructeurs.
Elles interviennent aussi régulièrement pour prêter aux gouvernements d’Afrique ou du Moyen-Orient, pour la plupart en délicatesse avec les droits de l’Homme et la démocratie, l’argent nécessaire à l’achat d’armes françaises.
La collusion entre industriels, banquiers et Etat est si forte et si enracinée qu’elle implique d’agir à plusieurs niveaux à la fois : dénoncer et exercer une pression citoyenne auprès de l’opinion et des pouvoirs publics, y compris au moyen d’actions de désobéissance ; réguler le secteur privé pour que ses activités ne soient plus incompatibles avec l’intérêt général ; et enfin promouvoir des alternatives démocratiques concrètes.
Dénoncer et résister
Les lobbies nucléaire et financier disposent de moyens puissants pour imposer leur logique et leurs discours auprès des décideurs et dans la société. Il faut donc continuer inlassablement à mener la bataille des idées – en forçant un débat démocratique dont ces secteurs préféreraient qu’il n’ait pas lieu - au moyen d’articles, de tribunes, et de campagnes. Cette action au niveau de l’opinion peut devenir un contre-poids citoyen à l’influence des lobbies.
Les alternatives dans le domaine de la finance prennent actuellement deux formes : les banques éthiques et coopératives, et la finance solidaire. La France est très en retard par rapport à ses voisins européens en ce qui concerne la banque éthique, qui se réduit à la Nef et, dans une certaine mesure, au Crédit coopératif. La domination du secteur bancaire par quatre mastodontes obnubilés par la logique de la rentabilité financière à court terme, ainsi que la structure verticale du système politique, font obstacle au développement de la banque éthique à une échelle décentralisée, pourtant nécessaire à la relocalisation des activités et au financement des énergies renouvelables.
Une publication coordonnée par Jacqueline Balvet et Olivier Petitjean.
Ont contribué à sa rédaction : Dominique Plihon, Rachel Knaebel et Simon Gouin.
Attac France
Fondée en 1998 et présente dans plus de quarante pays, Attac est une association qui résiste contre le pouvoir pris par la finance et les multinationales sur les peuples et la nature, et lutte pour la justice sociale et environnementale.
france.attac.org
• FranceAgriMer (établissement public rattaché au ministère de la l’agriculture, ndlr) alloue 165 millions d’euros d’aide à l’investissement par an pour les vignerons. Mais les dossiers sont tellement complexes à monter que seuls les grands groupes, en mesure de se payer des cabinets d’experts, parviennent à rafler la mise.
L’Europe aussi octroie des aides conséquentes à l’investissement. Un château peut ainsi toucher jusqu’à 40 % du coût de construction, de rénovation et de modernisation de ses chais, de la réception des vendanges au quai de chargement, jusqu’à 150 000 euros pour un projet d’œnotourisme, et jusqu’à 30 % pour aider à la mise aux normes des installations. Et sans doute bien plus si un domaine est conseillé par des cabinets spécialisés. Un château appartenant au groupe de champagne Louis Roederer a réussi à obtenir jusqu’à 80 millions d’euros de l’Union européenne pour refaire ses installations.
Les régions extrêmement pauvres où s’implantent ces chais et hôtels ne bénéficient en aucun cas des sommes faramineuses qui sont drainées quasiment sous les yeux de leurs habitants. A côté des châteaux clinquants, les ruelles des petites villes et villages sont décrépies, les services publics s’évanouissent, les commerces disparaissent. La financiarisation à outrance du secteur, qui fait grimper l’hectare de vignes à deux, voire quatre millions d’euros, ne facilite pas non plus la vie des 80 % de vignerons qui ne possèdent pas de châteaux.
• Une partie croissante de la population conteste l’euro et l’Europe, mais bien peu souhaitent en sortir. C’est une situation quelque peu paradoxale qui s’explique parce que les arguments en faveur de l’Europe et de l’Euro ne sont pas de même nature que ceux qui fondent l’envie d’en sortir : on peut être également convaincu de la validité d’arguments à priori opposés.
Une monnaie unique est un facteur de progrès économique global, mais d’inégalité : en l’occurrence l’Allemagne, dont l’industrie est puissante, bénéficie d’une sous-évaluation de l’euro, due aux déficits extérieurs des autres pays : elle exporte beaucoup, accumulant des excédents de sa balance des paiements qui feraient monter le Deutschemark par rapport aux autres devises, si c’était encore sa monnaie, jusqu’à ce que sa balance commerciale revienne vers l’équilibre.
A l’inverse, les pays faibles sont confrontés au handicap d’une monnaie trop forte, dopée par les exportations allemandes ; ils ont du mal à exporter et importent trop : alors qu’une dévaluation de leur monnaie leur permettraient de trouver un nouvel équilibre, la situation actuelle est vouée à s’aggraver, sauf dramatiques efforts de productivité à coût social élevé que refusent à juste titre les peuples. Les réglementations uniformes et la monnaie unique conduisent à ce qu’on a vu dans tous les pays lorsque les Etats se sont unifiés et dotés d’une monnaie unique : la concentration de la richesse dans certaines zones, comme la Région Parisienne, et la création de déserts.
Tout déséquilibre exponentiel finit par une explosion. Il est donc vital pour quiconque est favorable à l’Europe et l’Euro, d’œuvrer à son évolution.
L’Allemagne s’y opposera ; mais, alors que l’Europe aurait dû se faire au départ seulement avec un noyau de pays forts, c’est le plus fort d’entre eux qu’il faut désormais faire sortir s’il n’accepte pas de partager sa prospérité avec ceux qui en paient le coût.
Jean-Claude Seys, Institut Diderot
• Deux ans après les révélations des «Panama Papers», la bombe des «Paradise Papers» a de nouveau provoqué l'indignation des citoyens, contraints de payer leurs impôts alors que les riches et les multinationales échappent à cette obligation, sans courir le moindre risque. L’évasion fiscale est, à n’en plus douter, la face sombre de la mondialisation.
Le plus choquant, pour les citoyens, est de percevoir que les multinationales ne payent pas d’impôt de façon légale. Dans le système fiscal international actuel, chacune de leurs filiales est considérée comme une entreprise indépendante. Il suffit donc aux multinationales de fixer de façon totalement artificielle les prix des échanges entre leurs filiales pour garantir que les bénéfices soient enregistrés dans les pays où les impôts sont moins élevés, et non pas là où se déroulent les activités économiques réelles et la création de valeur. Les économistes appellent cette manipulation le «système de prix de transfert»
Le recours par les multinationales à ce tour de passe-passe exacerbe encore plus la concurrence fiscale entre les pays, incités à adopter des taux d'imposition toujours plus bas. Malheureusement, la réduction significative du taux d'imposition des sociétés adoptée par les États-Unis (de 35 à 21 %) va encore accentuer cette course au moins disant. En Inde, au Mexique, au Brésil et dans d'autres pays en développement, les responsables politiques ont déjà commencé à déclarer qu'ils devront suivre la tendance s'ils veulent rester compétitifs, attirer les investissements étrangers et créer (ou sauver) des emplois.
C’est un chantage inacceptable: le premier principe fondamental de la responsabilité sociale des entreprises doit être que les entreprises paient leur juste part d'impôts dans les pays où elles opèrent.
Cette course au nivellement de la fiscalité vers le bas a des effets dévastateurs, en particulier sur les pays en développement, qui dépendent plus encore de l’impôt sur les sociétés: il représente en moyenne 16 % de leurs recettes fiscales contre 8 % dans les pays développés. Des rentrées fiscales inférieures signifient moins de financement pour l'éducation, les soins de santé, les programmes de réduction de la pauvreté, l'infrastructure et la lutte contre les changements climatiques.
Pour les pays en développement, il est maintenant clair que la réforme du système fiscal mondial proposée il y a près de trois ans par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le G20, est loin d'être suffisante. Connu sous le nom de «projet BEPS» (Érosion de la base d’imposition et transfert des bénéfices) ce projet est un pas important dans la bonne direction. Il pousse notamment à la déclaration dans chaque pays des bénéfices et des impôts payés par les plus grandes multinationales, ainsi qu’à un échange d'informations entre les pays. Mais le projet n'a pas réussi à résoudre le problème central, le système de prix de transfert lui-même. Il permet toujours aux entreprises de déclarer leurs bénéfices là où elles le souhaitent afin de profiter d'une fiscalité très avantageuse. En ce sens, ces règles mondiales sont très préjudiciables aux pays en développement, puisque les principales multinationales viennent des pays riches.
José Antonio Ocampo est le président de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des sociétés (ICRICT).
• Le fléau de l'assistanat. Sous cette V ème République, la politique fiscal a toujours cherché à privilégier la grande entreprise nationale en favorisant la formation de grands groupes par fusion et absorption. Avant de s'apercevoir, qu'avec la libre circulation des capitaux, les Privilèges fiscaux bénéficiaient aussi aux multinationales susceptibles de prendre le contrôle des groupes français, et exigeant retour sur investissement par compression des coûts, licenciements et délocalisations. Avec l'aide coûteuse de cabinets d'avocats, de comptables, de fiscalistes, de consultants spécialisés, on construit une structure juridique par un enchevêtrement complexe de holdings, sociétés mères, filiales, sous-filiales et participations croisées permettant de transférer l'essentiel des bénéfices dans les Pays à fiscalité réduite et dans les paradis fiscaux. Dans le même temps, des nuées de prédateurs en libre circulation mondiale, fonds vautours et fonds de pension, se ruent sur les entreprises à dépecer, siphonnant la trésorerie, liquidant les actifs, bradant les brevets, avant de prendre la fuite.
Avec 101 milliards d'euros cumulés en 4 ans, l'assistanat aux entreprises, dont profitent surtout les plus grandes, bat tous les records. Une charge écrasante pour la collectivité. Christian de Brie, Le Monde Diplomatique Fév 2018
• Le réseau mondial pour la justice fiscale a publié un classement des pays selon l'indice de leur opacité financière*. Les dix pays en tête du classement sont la Suisse, les États-Unis, les îles caïmans, Hong Kong, Singapour, le Luxembourg, l’Allemagne, Taiwan, les Émirats arabes unis , l’île Guernesey.
Déclaration d'une membre de la Commission d’enquête PANA :
« Nous saluons le travail du réseau mondial pour la justice fiscale qui publie une liste enfin crédible des pays classés en fonction de l’opacité de leur système financier.
Cette liste met d’autant plus en évidence l’inconsistance de la liste noire européenne des paradis fiscaux; une liste biaisée dont l’élaboration manque de transparence et qui répond à une logique d'arrangements politiques.
Le fait que deux États membres - l'Allemagne et le Luxembourg - ainsi que des territoires britanniques comme Guernesey figurent dans le top 10 des pays les plus opaques montre encore une fois qu'il est indispensable de s'attaquer aussi aux pratiques fiscales et financières de certains pays au sein de notre Union.
Nous demandons aux États membres d'adopter les recommandations du Parlement européen votées en décembre dernier et d’instaurer la transparence tant dans l'élaboration que le suivi de la liste noire, en y impliquant le Parlement. Les États membres doivent impérativement débloquer les réformes de transparence qui sont sur la table, à commencer par le reporting public pays par pays. »
Plus d'informations sur : https://www.financialsecrecyindex.com
• Les fonds vautours tuent. En voici un exemple. En 2002, suite à une sécheresse effroyable, la famine provoqua la mort de dizaines de milliers d’êtres humains au Malawi. Sur les 11 millions
d’habitants de ce pays du sud-est africain, 7 se sont trouvés gravement sous-alimentés. Le gouvernement était dans l’incapacité de venir en aide aux victimes puisque, quelques mois
auparavant, il avait dû vendre sur le marché ses stocks de réserve de maïs (40 000 tonnes !) pour payer un fonds vautour qui avait obtenu, devant un tribunal britannique, la condamnation du
Malawi au versement de plusieurs dizaines de millions de dollars..."
Les fonds vautours sont des sociétés privées appelées « vautours » en raison de leur mode opératoire qui consiste à cibler des États en difficulté financière pour racheter à bas prix des créances sur ces États. Ils refusent systématiquement de participer aux restructurations de dettes, attendent patiemment que l'État se rétablisse financièrement (si nécessaire) puis lancent des procédures judiciaires pour obtenir le paiement intégral de leurs créances. Leur taux de rendement est situé entre 300 et 2000 % !
Que ce soit en Zambie, au Malawi, en Argentine ou même en Grèce, en Espagne ou en Irlande, le mode opératoire est le même et les conséquences catastrophiques pour les populations. Le CADTM mène un combat de longue date contre ces charognards de la finance, qui a notamment abouti le 12 juillet 2015 à l'adoption d'une loi par le Parlement fédéral belge qui constitue une avancée importante contre la spéculation financière indécente car elle empêche les spéculateurs, dont font partie les fonds vautours, de recevoir plus que ce qu’ils ont payé pour racheter les créances litigieuses. Cette loi, rédigée avec l'expertise du CADTM, du CNCD-11.11.11 et de son homologue flamand est tellement bien calibrée qu'elle est aujourd'hui attaquée en justice par le fonds vautour NML Capital, dirigé par le milliardaire Paul Singer.
Cette loi démontre que les États ont toujours du pouvoir sur la finance et que le processus démocratique associant des parlementaires à des organisations de la société civile peut fonctionner. Mais cela ne peut être réellement efficace que si la population est informée, sensibilisée et prête à se mobiliser !
Mais une question se pose. Pourquoi l'Etat français a-t-il jusqu'ici fait l'économie d'une loi anti-fonds « vautours » - sur le modèle de la Belgique qui a voté deux lois l'été dernier ? Cela lui aurait épargné des démarches peu orthodoxes. La réponse est peut-être à chercher du côté de la dette : avec un stock obligataire de 1.600 milliards d'euros, des emprunts qui se montent à 200 milliards chaque année sur les marchés, la France hésite sans doute à envoyer un signal défavorable aux investisseurs, fussent-ils d'horribles « spéculateurs ".
ÉCOCIDE, DÉVELOPPEMENT DURABLE :
• Coup de gueule de la Confédération paysanne de la Mayenne contre la politique du conseil régional. Cet été, la région a décidé de verser 1 millions 200 mille euros au groupe industriel Bel à Évron. Mais dans le même temps, la Région Pays de la Loire a décidé de ne pas compenser l'arrêt des aides de l'état au maintien de l'agriculture bio, contrairement à d'autres régions en France.
Cette aide entre dans le cadre de la politique d'investissement des industries agroalimentaires. Bel s'est engagé en contrepartie à créer des emplois dans les années à venir. Pour le syndicat agricole, l'argent public semble plus facile à trouver pour les industriels que pour les agriculteurs.
• Une variété de soja... et deux herbicides
Prenons l’exemple d’une variété de soja commercialisée par la multinationale américaine Dow Agriscience (désormais Corteva Agriscience). Ce soja répondant au doux nom de “DAS68416-4” a été modifié génétiquement afin de tolérer deux herbicides : le glufosinate d’ammonium et le 2,4D.
Ces herbicides ont, comme tous les herbicides, un impact négatif sur l’environnement et sur la biodiversité. C’est d’autant plus le cas qu’ils sont utilisés avec des variétés qui leurs sont tolérantes, incitant ainsi les producteurs à en utiliser beaucoup plus.[1] Et c’est sans même considérer les effets combinés sur l’environnement de ces deux produits utilisés simultanément, qui sont largement inconnus.
Ajoutons que ces deux herbicides sont suspectés d’avoir des effets nocifs sur la santé. Dans une évaluation datant de 2005, l’Autorité Européenne de de sécurité des aliments (EFSA) conclue à un effet reprotoxique du glufosinate: ce produit est pour cette raison en voie d’interdiction dans l’Union européenne. Quant au 2,4D, il possède un métabolite (le 2,4-DCP) qui peut avoir des effets négatifs sur le métabolisme et des effets génotoxiques. Il est de plus, comme le 2,4D lui-même, classé comme possible carcinogène par le CIRC, l’agence de l’ONU chargée de la recherche sur le cancer.
Empoisonnons-nous le reste du monde pour nourrir nos animaux de ferme ?
Il est clair à la lumière de ces informations que jamais ce soja OGM ne pourrait être autorisé à la culture dans l’Union européenne - les citoyens s’y opposeraient et une majorité d’États membres voteraient contre un tel projet (comme cela a été récemment le cas pour le maïs OGM Mon 810). Et pourtant, le soja DAS68416-4 a été autorisé à être importé dans l’UE, comme de nombreuses autres variétés d’OGM toxiques et dangereuses pour l’environnement avant lui. Lors de ces trois dernières années, 18 nouveaux OGM ont été rajoutés à cette liste !
Si leur utilisation dans l’alimentation humaine reste extrêmement marginale, en raison du rejet clair des citoyens européens, ces OGM vont inonder les mangeoires de nos vaches, cochons et volailles, dont les produits (viande, lait, œufs), ne porteront pas d’étiquetage OGM. L’UE ne semble pas se soucier du fait que l’alimentation de nos élevages se fasse au prix de la destruction de l’environnement d’autres pays, et de la santé de leurs agriculteurs.
Au cours des 36 derniers mois, le Parlement européen a voté 23 objections contre ces autorisations d’OGM proposées par la Commission européenne, et en votera bientôt une nouvelle, contre une betterave sucrière modifiée génétiquement. Malgré l’absence de soutien politique de la part des États membres ou du Parlement, un processus de décision opaque et peu démocratique permet à la Commission européenne de décider seule de ces autorisations.
Il est temps de changer de modèle !
Pourtant, des solutions existent. Il semble tout d’abord indispensable de relocaliser la production de protéines végétales dans l’Union Européenne, en introduisant par exemple des légumineuses dans les rotations, et en se reposant plus sur le pâturage. Ces objectifs sont repris dans un rapport que le Parlement européen devrait voter en avril[2]. Développer la production européenne de protéagineux permettrait de résoudre une grande partie des problèmes soulevés par le rapport de Mighty Earth, de diminuer drastiquement notre empreinte climatique, et de développer enfin un marché de l’alimentation du bétail plus durable et plus rémunérateur pour les agriculteurs.
Il est aussi grand temps de permettre aux consommateurs d’avoir un impact sur cette question en leur donnant le choix. Un étiquetage des produits (viande, lait, œufs) issus d’animaux ayant consommé des OGM - demande historique des Verts/ALE - permettrait de priver rideau de fumée derrière lequel se cachent certains États membres, qui interdisent les OGM dans leurs champs mais les autorisent à l’importation.
Mais surtout, il nous faut repenser notre modèle d’élevage : l’agriculture industrielle est nocive pour l’environnement et la société, et ne permet pas de rémunérer correctement les agriculteurs européens. Elle sert uniquement les multinationales de l’agrochimie et le commerce international de commodités. La nouvelle politique agricole commune doit, enfin, soutenir des systèmes agricoles respectueux des citoyens et des agriculteurs.
[1] La tolérance du soja permet aux agriculteurs de continuer à utiliser ces herbicides durant toute la période de croissance du soja.
[2] Stratégie européenne pour la promotion des cultures protéagineuses – Encourager la production de protéagineuses et de légumineuses dans le secteur agricole européen
• Chaque année, de nombreuses centrales nucléaires françaises ont des incidents. Certains ont déjà conduit à contaminer les populations : la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux en 1969 est le plus grave accident nucléaire français… caché au public pendant 40 ans ! Le 17 octobre 1969, une manipulation erronée au cours du chargement du cœur sur le premier réacteur mène à la fusion de 50 kilos d’uranium. Plusieurs centaines de salariés sont irradiés. Encore aujourd’hui, impossible d’obtenir des bilans officiels de santé des travailleurs exposés. Et la centrale n’hésite pas à rejeter des nuages radioactifs à l’extérieur, vers la population.
En 1999, la centrale du Blayais est inondée. Le mécanisme de refroidissement tombe en panne. Sans les gestes exacts et précis des salariés en poste, le cœur serait entré en fusion et nous aurions connu une catastrophe nucléaire semblable à Fukushima.
• Depuis 2011, il n'y a plus de sélection pour rentrer à l'Institut national des sciences et techniques nucléaires.
Les réacteurs de recherche mis en fonction dans les année 1960, RUS à Strasbourg, Ulisse et Isis à Saclay, ne seront pas remplacés. Les 2 premiers ont déjà été arrêtés, le dernier doit l'être d'ici 2020.
En 2012, 30 % des diplômés de Mines ParisTech s'orientaient vers le secteur de l'énergie. En 2014, ce n'était que 19 %, en 2016, 14%. Et la plupart s'orientent vers les énergies renouvelables, pas le nucléaire. L'image de marque d'EDF est tellement mauvaise que même hors secteur nucléaire, l'entreprise a du mal à attirer les jeunes.
• En mars 2017, les autorités nippones ont déclaré que les habitants de la commune de Litaté pouvaient revenir. A la rentrée scolaire d'avril 2017, il n'y avait pas assez d'enfants pour ouvrir une classe. Il y avait 742 enfants dans les écoles au moment de l'évacuation. Malgré une propagande effrénée, seuls 90 enfants (12% des anciens effectifs) ont été inscrits pour la rentrée 2018.
• Le film Cowspiracy explique que produire un hamburger demande 800 litres d’eau D’après un rapport rédigé en 2004 pour l’Institut d’éducation sur l’eau de l’UNESCO, il faut 2 400 litres d’eau pour produire un hamburger, il en faut 15 000 pour un kilo de viande de boeuf, NDLR].
• Pour protéger l’emploi des personnes qui dépendent du nucléaire et protéger les populations environnantes, les écologistes proposent un contrat de Plan entre l’Etat et les régions concernées afin que les passoires nucléaires de Tricastin ou de Fessenheim deviennent pilotes, en France et dans le monde, de la maîtrise des techniques de démantèlement et de reconversion. Un contrat de plan qui ne saurait exister sans être assorti d’un volet social à la hauteur des enjeux, qui ouvre la discussion avec les travailleurs du nucléaire en leur proposant notamment la reconversion dans le secteur des énergies renouvelables.
“La dénucléarisation et la restructuration économique de ces régions dont l’économie est devenue, parfois à leur corps défendant, dépendante du nucléaire est plus que jamais un enjeu européen majeur. La transition est une nécessité pour l’indépendance énergétique et économique de la France.” rappelle Julien Bayou. Elle permettrait en outre de pacifier les relations internationales, souvent soumises aux besoins en matières premières qui n’existent pas sur notre territoire. La transition énergétique est une chance pour la France, pour l’emploi et pour une économie plus solidaire et écologique : saisissons-la avant que le pire n’advienne.
S. Regol, J. Bayou, M. Delmond
• Mutadis est le bras droit d'EDF et du lobby nucléaire qui se fait passer pour une ONG auprès de la Commission Européenne
• Il faut s'assurer que des gendarmes fonctionnopathes ne volent pas les plans de Fessenheim et des autres centrales nucléaires comme cela a été fait à Superphenix en 1998.
C'est quasi mission impossible de dėmanteler Superphenix car les plans ont été volés. C'est un vrai casse-tête qui demande plus de temps et sollicite plus d'argent des contribuables.
• En supprimant l'essentiel de la consommation de 70 millions de personnes sur Terre (1% les plus riches), on peut diviser par 2 l'empreinte écologique. Ces 1% détiennent ce que les 99 % détiennent. Évidemment ce 1 % le plus riche continuera à détourner votre attention en essayant de vous faire croire que le problème est d'abord que nous sommes trop nombreux sur la Planète.
Sortir du nucléaire, c'est possible ! L'ITALIE a fermé sa dernière centrale en 1988. En Autriche, le nucléaire est même interdit dans la Constitution ! Aux USA, le PDG de Nuclear Energy Institute, a dėclarė que 15 à 20 rėacteurs sont menacės de fermeture dans les 5 à 10 ans à cause de facteurs ėconomiques, en particulier le faible prix de l'ėlectricitė sur le marchė et la concurrence du gaz et des renouvelables. Les rėacteurs de Kewaunee et de Vermont Yankee ont dėjà fermė pour de telles raisons, et ce sera le cas en 2017 et 2019 de ceux de Fitzpatrick et de Pilgrim.
France : 80 % de la dépense de recherche et développement pour le nucléaire, 20 % pour les renouvelables !
Transférons ces budgets au profit des énergies renouvelables pour qu'elles puissent prendre toute leur place dans un avenir proche.
• Si globalement les humains consomment à ce jour 1,5 planète contre 1 planète dans les années 70, les écarts entre pays sont énormes : alors que chaque personne dispose en moyenne de 1,7 hectare, les Koweïtiens en usent 10,5. Ce sont les plus destructeurs, devant le Qatar (8,5), les Émirats Arabes Unis (6,8), le Danemark (6,7), la Belgique (6,6), la Suisse (5,1) ....la France est à 4,5 comme les USA. La Chine a maintenant dépassé la surface disponible. Alors que l'Inde et le Timor Oriental sont des modèles d'économie de moyens : 0.8 hectare par habitant. Ce ne sont pas des pays modèles de Transparence, de Justice Sociale mais ces humains polluent et consomment moins que les habitants des pays cités ci-dessus. Revue Silence n°448
SANTÉ :
• Lucile Cornet-Vernet a un grand rêve : que le paludisme, cette maladie qui continue d'emporter des centaines de milliers de vie à travers le monde, soit définitivement rayé de la carte. Pour ce faire, une tisane médicinale 100% naturelle, cadeau de Mère Nature.
Le paludisme (une maladie infectieuse propagée par la piqûre de certains moustiques), c’est 438 000 morts chaque année (dont 300 000 enfants), 215 millions de cas de paludisme recensés en 2015, 3 milliards de personnes exposées au risque vivant dans des zones impaludées, et une résistance accrue aux médicaments de synthèse.
Pour freiner cette pandémie, la solution se trouverait-elle tout simplement dans la nature ? Consommées sous forme de tisane ou de comprimés, l’artemisia annua et l’artemisia afra, des plantes médicinales millénaires, seraient redoutablement efficaces contre la maladie.
5 g de feuilles et de tiges séchées infusés 15 minutes dans un litre d’eau bouillante, et consommés sur la journée durant 7 jours, permettraient de prévenir et/ou de guérir la maladie dans 98% des cas.
• Les antibiotiques trop automatiques menacent la santé mondiale :
La consommation mondiale d’antibiotiques a augmenté de 65% entre 2000 et 2015, dopée par une utilisation qui explose dans les pays à revenu intermédiaire et faible, mais qui représente une menace pour la santé mondiale. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Les chercheurs rappellent, dès le début de leur rapport, que «la résistance aux antibiotiques, entraînée par la consommation de cette classe de médicaments, est une menace croissante pour la santé mondiale». Cette étude, fondée en partie sur des projections, donne le tournis: «La consommation globale d’antibiotiques en 2015 était estimée à 42,3 milliards de doses quotidiennes déterminées.» Dans les soixante-seize pays étudiés, l’absorption d’antibiotiques est passée de 21,1 milliards de doses quotidiennes déterminées en 2000 à 34,8 milliards en 2015. Corrélé à l’augmentation de leur produit intérieur brut (PIB), le niveau de consommation d’antibiotiques a particulièrement augmenté dans les pays à revenu intermédiaire ou faible (LMIC): +114% en seize ans, pour atteindre 24,5 milliards de doses quotidiennes déterminées
Pour Eili Klein, chercheur au Center for Disease Dynamics, Economics & Policy et l’un des auteurs de l’étude, avertit : «Alors que de plus en plus de pays obtiennent l’accès à ces médicaments, ces taux (de consommation) augmenteront (...) ce qui conduira à des taux plus élevés de résistance» aux antibiotiques. Or, cette résistance des bactéries est responsable de 700000 morts par an dans le monde selon un groupe d’experts internationaux formé en 2014 au Royaume-Uni.
Les chercheurs tirent la sonnette d’alarme pour l’avenir: «Les projections de la consommation globale d’antibiotiques en 2030, ne présumant aucun changement de politique, sont jusqu’à 200% supérieures aux 42 milliards de doses quotidiennes déterminées en 2015.»
«Éliminer cette utilisation inutile (des antibiotiques) devrait être une première étape et une priorité pour chaque pays», confie à l’AFP Eili Klein. «Près de 30% de l’utilisation dans les pays à haut revenu est inappropriée», renchérit-il, ajoutant que la consommation considérable d’antibiotiques chez certains pays LMIC suggère également qu’un usage inadéquat y en est fait.
La résistance aux antibiotiques pourrait causer dix millions de décès par an d’ici à 2050, rapportait une récente étude britannique. Le salut de l’humanité pourrait alors peut-être venir de l’ornithorynque. Cet animal, qui vit en Australie, est un des rares mammifères qui pond des œufs. Une équipe australienne a récemment découvert qu’une protéine contenue dans le lait maternel de l’ornithorynque pouvait avoir des vertus thérapeutiques pour l’humain.
• L'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments a pris la décision de baisser drastiquement le seuil de la dose maximale de baclofène (de 300 mg à 80 mg), une molécule contre l'addiction à l'alcool en juillet 2017, a suscité l'incompréhension. L'ANSM s'est appuyé sur une étude réalisée par la Caisse nationale d'assurance maladie et l'Inserm publiée au début du mois de juillet et a alerté sur les risques d'hospitalisation et même de décès dus à une utilisation de la molécule à très forte dose. Mais dans une tribune, des médecins spécialistes de l'addiction estiment, qu'en baissant cette dose, de nombreux patients risquent de retomber dans l'addiction, s'appuyant en outre sur les témoignages de patients démunis. Selon eux, les deux tiers des patients traités dans les centres d'addictologies prendraient plus de 80 mg de la molécule. La FMF a quant à elle dénoncé une décision trop "hâtive".
Le renard est dans le poulailler. Savez-vous qui finance l'OMS (Organisation Mondiale de la santé ) ? Seulement 20% du budget provient des états membres mais 80% des fonds sont privés, des subventions cachées derrière le secret des affaires. Avant 1980, l'OMS était entièrement financée par les Etats. Depuis cette date, on subordonne notre santé publique et ses conséquences sanitaires aux intérêts privés : c'est très grave. L'OMS est tombée dans les griffes des lobbies. Elle est gérée de façon féodale. La santé devient un produit qui permet de faire des affaires, et donc parfois au détriment de la santé. ChriChri
• Selon un rapport réalisé en 2001 pour le compte du Parlement Européen, toutes les installations nucléaires rejettent chaque année dans l'Environnement une radioactivité équivalente à un accident nucléaire
• 2 sites importants qui expliquent le lien entre la proximité des centrales nucléaires et les nombreux cas de leucémies infantiles en France, au Royaume-Uni et en Allemagne. Bien entendu, les nucléocrates ont payé des "chercheurs-voyous" pour démonter un à un les résultats de cette brillante étude. Ce n'est pas du racisme anti-français de la part des Allemands; il y a d'autres études.
http://www.sortirdunucleaire.org/Etude-epidemiologique-allemande-de
http://sortirdunucleaire.org/etude-kikk
•Très discret, BlackRock est pourtant le plus puissant gestionnaire d’actifs de la planète. Enquête sur l’omniprésence préoccupante et indécente des grands argentiers de BlackRock dans la vie politique et économique mondiale.
Si l’argent ne fait pas le bonheur, il ouvre sans nul doute les portes du pouvoir. Une maxime que le groupe de gestion d'actifs BlackRock, avec ses 6 000 milliards de dollars américains passés, soit plus de deux fois le PIB de la France, connaît bien. Sociétés, gouvernements et banques centrales : l'entreprise tentaculaire ne cesse d'étendre son influence dans toutes les directions, depuis sa création, en 1988, par Larry Fink. La force de ce géant américain de la gestion réside dans les milliards de dollars que lui confient ses clients, pour la plupart des gros poissons de la finance : multinationales, institutions financières et fonds d’investissement ou de pension. Grâce à cette manne financière, le groupe a mis le grappin sur de nombreuses multinationales. Actuellement, BlackRock est entre autres présent dans le capital d’Apple, de Microsoft, de Facebook, de McDonald’s, de Siemens, ainsi que de nombreuses entreprises du CAC 40. Non content d’investir dans les entreprises les mieux cotées du monde, le gestionnaire d'actifs est aussi dans les petits papiers de gouverneurs de banques centrales, de ministres des finances et même de chefs d’État, à qui il prodigue de précieux conseils. Et pour cause : il dispose non seulement des meilleurs experts financiers, mais aussi d’un algorithme de prévision conjoncturel sans égal, Aladdin. Lors de la crise financière de 2008, de nombreux gouvernements proches du naufrage avaient fait appel au groupe de Larry Fink, ce qui lui a permis de renforcer son emprise sur l’économie mondiale et de présenter à tous le visage d'une entreprise providentielle…
Empire tentaculaire
Dans la société civile, d’aucuns s’inquiètent de la position ultradominante du groupe, désormais capable d’influer sur l’économie mondiale et de souffler à l’oreille des décideurs. Son outil phare, Aladdin, représente également une source d’inquiétude : il pousse à une uniformisation de l’investissement mondial, ce qui pourrait amplifier l’effet domino à la prochaine crise financière. Cette enquête choc de Tom Ockers dénonce l’omniprésence préoccupante et indécente des grands argentiers de BlackRock dans la vie politique et économique mondiale. Menée dans cinq pays différents, elle brosse le portrait fouillé d’un des groupes financiers les plus influents au monde, parfaitement inconnu du grand public.
https://www.arte.tv/fr/videos/082807-000-A/ces-financiers-qui-dirigent-le-monde-blackrock/
disponible sur Arte.tv du 16/09/2019 au 15/12/2019
Prochaine diffusion à la TV le vendredi 4 octobre à 09:25
• RAPPORTS SUR LES ÉVÉNEMENTS SURVENUS À BURE ET SUR LEUR TRAITEMENT JUDICIAIRE
La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) considère que les autorités publiques se livrent à un harcèlement contre les opposants au site d’enfouissement à Bure, destiné à criminaliser leur position et leur manifestation et qui a pour effet de porter atteinte aux libertés individuelles. Consultez le rapport de la LDH, ainsi que le rapport d’observation judiciaire de la FIDH, ci-dessous :
• Un regard sur la violence.
Il y a 3 sortes de violences :
La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d'hommes dans des rouages silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire qui naît de la volonté d'abolir la première.
La troisième est la violence répressive qui a pour objet d'étouffer la seconde en se faisant l'auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n'y a pas de pire hypocrisie de n'appeler violence que la seconde, en feignant d'oublier la première qui la fait naître et la troisième qui la tue.
Helder Camara, ancien évêque partisan de la non-violence
• Référendum d'initiative partagée visant à affirmer le caractère de service public national de l'exploitation des aérodromes de Paris :
https://www.referendum.interieur.gouv.fr/soutien/etape-1
• L’enfouissement des déchets radioactifs n’est pas la seule solution, affirme l’IRSN
Il est possible d’entreposer à sec les combustibles nucléaires usés qui s’accumulent dans les piscines de La Hague, affirme un rapport de l’IRSN. Ouvrant la voie à un changement radical dans la doctrine de gestion des déchets radioactifs. Et rendant inutile le projet d’EDF à Belleville-sur-Loire. Plusieurs pays étudient par ailleurs l’entreposage à sec comme alternative à l’enfouissement.
Le raisonnement semblait implacable :
1- les combustibles nucléaires usés déchargés des centrales nucléaires françaises s’entassent par dizaines de cœurs de réacteurs dans les piscines d’entreposage de l’usine de retraitement Orano de La Hague (Manche),
2 - ces piscines seront très bientôt pleines,
3 - donc EDF doit construire une nouvelle piscine d’entreposage à Belleville-sur-Loire, comme l’a révélé Reporterre en février 2018.
Sauf qu’un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), dévoilé mercredi 15 mai, affirme pour la première fois la faisabilité immédiate d’une autre solution : l’entreposage à sec [1]. Une solution déjà mise en œuvre dans de nombreux pays nucléarisés et promue par de nombreux experts et associations, car réputé plus sûre que la conservation en bassin.
D’après ce rapport, commandé par la Commission nationale du débat public dans le cadre du débat public en cours sur la gestion des matières et déchets radioactifs, au moins la moitié des combustibles MOX (mélange d’uranium appauvri et de plutonium) usés actuellement conservés sous l’eau à La Hague pourraient être immédiatement mis dans des conteneurs, soit 2.500 assemblages de combustibles – ceux-là même qu’EDF envisage de transférer dans sa piscine géante en projet dans le Cher [2]. Idem pour l’intégralité des 1.150 assemblages de combustible d’uranium de retraitement enrichi (URE) usés qui se trouvent également à La Hague. « Cela peut être une alternative à la construction d’une nouvelle piscine, souligne le directeur général de l’IRSN Jean-Christophe Niel. Mais la décision finale relève de choix politiques et industriels. »
Pourquoi cette option n’a-t-elle pas été envisagée plus tôt ? La faute à la très forte chaleur dégagée par les combustibles MOX usés, due à la présence du plutonium. « La possibilité d’entreposer à sec dépend de la puissance thermique des combustibles, explique M. Niel. Après leur déchargement du réacteur, tous les combustibles nucléaires usés doivent obligatoirement séjourner en piscine, jusqu’à ce que leur puissance thermique descende en-dessous de 2 kilowatts. C’est la condition pour que la gaine qui entoure les combustibles résiste. Ainsi, les combustibles URE et à base d’uranium naturel, qui refroidissent vite, peuvent être entreposés à sec peu de temps après leur déchargement. Mais les MOX usés, eux, doivent refroidir plusieurs décennies sous eau. »
Sauf qu’après examen, il s’est avéré que les assemblages de MOX les plus anciens et les moins concentrés en plutonium – ceux à 5,30 % de plutonium utilisés entre 1987 et 2000 puis ceux à 7,08 % utilisés entre 2000 et 2007 – étaient quasiment tous passés sous la barre des 2 kilowatts et pouvaient donc prétendre à une sortie de l’eau. « Pour les combustibles MOX utilisés depuis 2007, qui contiennent 8,65 % de plutonium, il faudrait en revanche attendre 2040, précise M. Niel. Mais nous nous sommes intéressés à certaines solutions pour réduire ce délai : mettre moins d’assemblages de combustible par conteneur, ou faire un mix entre combustibles chauds et froids. Mais tout cela nécessiterait une analyse plus complète. »
L’entreposage en piscine présente des risques importants
Dans un précédent rapport remis en juin 2018 à une commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des équipements nucléaires, qui s’interrogeait sur l’opportunité de construire une nouvelle piscine à Belleville, l’IRSN avait déjà souligné certains avantages de l’entreposage à sec : « Il peut être passif, c’est-à-dire qu’il n’y a pas forcément besoin d’y prévoir un système de ventilation. Il suffit que de l’air circule autour des conteneurs. En outre, si un accident survenait, ses conséquences seraient moindres. Enfin, sa construction est plus rapide, environ cinq ans », avait énuméré M. Niel à l’époque. À l’inverse, la piscine, bien que très adaptée aux combustibles les plus chauds et permettant une meilleure surveillance des assemblages, présente des risques importants. En cas de perte d’eau, d’immenses quantités de combustible concentrées au même endroit (plus de 9.900 tonnes de combustible sont entreposées les bassins de l’usine de retraitement de La Hague) ne seraient plus refroidies, une réaction nucléaire pourrait se déclencher avec « des conséquences très importantes pour l’environnement [et] une impossibilité d’accéder au proche voisinage de la piscine du fait du débit de dose induit par les combustibles, en l’absence d’atténuation des rayonnements par l’eau ». Ce qui s’est produit lors de l’accident nucléaire de Fukushima.
Ces deux rapports satisfont Yves Marignac, expert en nucléaire et fondateur de l’agence d’informations et d’études sur l’énergie Wise-Paris. « Ils confirment que l’entreposage à sec est un mode d’entreposage a priori plus robuste à long terme et aujourd’hui techniquement envisageable pour l’ensemble du combustible. C’est une confirmation des arguments des experts et des acteurs qui appellent à une sortie de la stratégie actuelle d’entreposage sous eau, et une contribution importante pour le débat sur l’évolution des stratégies de gestion du combustible et des modes d’entreposage. » En octobre 2017, Greenpeace avait plaidé pour cette solution, après avoir transmis aux autorités un rapport accablant sur les failles de sûreté et de sécurité des piscines.
Pourquoi alors s’acharner à conserver les combustibles nucléaires usés sous l’eau ? Ce choix est directement dicté par la politique de retraitement mise en œuvre par la filière française – ce processus industriel qui consiste à récupérer le combustible uranium usé pour en extraire le plutonium destiné à fabriquer du MOX. L’intérêt de l’entreposage en piscine est alors de garder tous les assemblages usés facilement accessibles pour ces opérations, sans avoir à multiplier les opérations de conditionnement et de déballage. Sauf que le MOX usé, lui, n’est actuellement pas recyclé, ni réutilisé. Il est bien envisagé de s’en servir comme combustible dans un hypothétique parc de réacteurs de nouvelle génération, les « réacteurs à neutrons rapides » (RNR), qui pourrait être déployé en France dans la deuxième moitié du siècle. Sauf qu’il n’existe que quatre réacteurs RNR dans le monde, que les tentatives françaises Phénix et Superphénix ont constitué de retentissants échecs industriels et que le nouveau prototype développé en France, Astrid, accumule les retards et les déboires.
Le choix d’entreposer à sec les MOX usés peut donc être interprété comme un nouveau pas vers le renoncement à leur réutilisation dans des réacteurs à neutrons rapides. « Longtemps, l’entreposage sous eau a été la seule option et collait au choix technique du retraitement ainsi qu’au discours sur le multi-retraitement [le fait de réutiliser un jour le MOX usé, NDLR]. Mais ce nouveau choix technique qui s’ouvre implique qu’on discute des perspectives de gestion réelles et réalistes des combustibles, analyse M. Marignac. Maintenant qu’on peut choisir l’entreposage à sec, on peut choisir d’assumer qu’on ne retraitera pas ce combustible. »
CERTAINS PAYS RÉFLÉCHISSENT À UN ENTREPOSAGE EN SURFACE OU EN FAIBLE PROFONDEUR
L’IRSN a remis mercredi 15 mai un autre rapport à la Commission nationale du débat public, dans laquelle il dessine le panorama international de toutes les solutions alternatives à l’enfouissement en couche géologique profonde des déchets les plus radioactifs — le projet Cigéo à Bure. Un travail mené au pas de course, en deux mois à peine, et qui s’appuie sur la bibliographie en accès libre de l’AIEA, de l’OCDE, d’autorités nationales de sûreté nucléaires et de scientifiques.
Six « familles » de solutions ont ainsi été envisagées pour se débarrasser de ces déchets utra-dangereux pendant des centaines de milliers d’années : le stockage dans les fonds marins, l’envoi dans l’espace, l’immobilisation dans la glace, l’entreposage, la séparation-transmutation et les stockages en forage. Les trois premières ont été abandonnées, notamment pour des raisons éthiques, « mais des recherches se poursuivent sur les trois dernières options », précise Jean-Christophe Niel, le directeur général de l’IRSN.
Ainsi, « certains pays réfléchissent à un entreposage en surface ou en faible profondeur pendant plusieurs siècles et travaillent sur la robustesse des installations et les manières de minimiser la maintenance ». Pour ce qui est de la séparation-transmutation, le fait d’isoler les éléments les plus longtemps radioactifs et de les transformer en des éléments à la nocivité moins longue, « des recherches sont en cours sur les réacteurs à neutrons rapides mais de nombreux défis et enjeux de sûreté subsistent pour passer des idées et des dispositifs expérimentaux à des dispositifs industriels ». Enfin, la piste d’enfouir ces déchets très profondément dans la roche de sorte que la roche fonde à leur contact et se mue en barrière protectrice est aussi à l’étude, sans avoir abouti pour le moment.
• Etat indien et lobby nucléaire qui réduisent à néant l'avenir de ruraux. Voici ce qu'endurent les anti-nucléaires Indiens :
https://m.youtube.com/watch?v=gFE93yE6Jas
• Aidez nous à lutter contre : www.npcil.nic.in et www.rapsnpcil.nic.in
[Centrale centrale atomique du Rajasthan (RAPS-1)] qui se trouve à Rawatbhatta
Les Indiens n'ont pas besoin de tonnes de déchets nucléaires, d'une nucléocratie indienne qui s'en mettent pleins les poches sur le dos des générations futures, du non-respect de Mère Nature. Les Indiens n'ont pas besoin d'avoir une centaine de millions de personnes souffrant d'hypothyroïdie, et des centaines de milliers de cas de leucémies infantiles.
• Le Bulletin des scientifiques de l’atome place l’aiguille de “l’horloge de l’Apocalypse” à minuit moins deux minutes en raison de “l’incapacité des dirigeants mondiaux de faire face aux menaces imminentes d’une guerre nucléaire et du changement climatique”.
https://thebulletin.org/doomsday-clock/current-time/
• Le 15 octobre 2009, le général Bernard Norlain a cosigné avec Michel Rocard, Alain Juppé et Alain Richard, une tribune dans le quotidien Le Monde pour plaider en faveur du désarmement nucléaire. Il est dans ce cadre membre de l’organisation internationale Global Zero Initiative.
Il est depuis mai 2016 vice-président d'Initiatives pour le désarmement nucléaire, qu'il a cofondé avec Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain.
http://www.idn-france.org/nos-analyses/proliferation-nucleaire/
• Cartographie d'un mensonge d'État / Des documents classés « confidentiel défense » prouvent que des armes françaises peuvent tuer des civils au Yémen
https://made-in-france.disclose.ngo/fr/chapter/yemen-papers/
• Lalibrairie.com : 2 500 libraires indépendants ripostent à Amazon
Comment acheter des livres en ligne sans tuer les libraires indépendants ? Exemple avec ce site qui propose 350 000 références.
Amazon a révolutionné notre façon d’acheter des livres. Pour le meilleur… mais aussi pour le pire. Certes, le catalogue est gigantesque, le service ultra rapide et le coût, économique. Mais Amazon, c’est surtout une mutinationale championne de l’optimisation fiscale qui écrase les libraires, le tout, sans grande considération pour l’écologie. Alors, pour riposter, 2 500 libraires indépendants ont décidé d’unir leurs forces au sein de lalibrairie.com, une alternative pratique et précieuse qui gagne à être connue.
Le 3 mars dernier, France Inter a consacré une chronique à cette librairie en ligne bien décidée à concurrence Amazon (qui pèse déjà 50% des ventes de livres en ligne…). Créée en 2009, lalibrairie.com, compte désormais 350 000 ouvrages référencés qu’on peut soit récupérer dans la librairie partenaire la plus proche de chez soi, soit se faire livrer à domicile en 24 à 72 heures pour des frais de port variant entre 50 centimes et 4€.
Mais alors, si on choisit la livraison à domicile, pourquoi préférer lalibrairie.com plutôt qu’Amazon chez qui les frais de porte sont offerts ? Pour avoir la réponse à cette question, il suffit lire l’interview de Georges-Marc Habib, président de la Général Librest, société propriétaire de lalibrairie.com sur ID L’Info durable. Extrait :
« Nous sommes installés sur le territoire français, nous payons nos salariés qui sont tous en CDI à temps complet et nous leur versons des primes en fonction de nos résultats. Nous sommes inscrits dans une vision sociale de ce que doit être une entreprise responsable vis-à-vis des gens avec qui elle travaille. De plus, nous travaillons avec une réseau de 2 500 points libraires, des sociétés elles-mêmes installées de manière locale, qui paient correctement leurs salariés et leurs impôts. »
Autrement dit, choisir lalibrairie.com, c’est défendre une certaine idée de la justice fiscale, c’est préserver les acteurs économiques existants et c’est encourager la vitalité du commerce local tout en profitant d’un service efficace et moderne. Alors certes, ce genre de choses a un léger coût, mais nous aurions vraiment tort de nous en priver.
Par Axel Leclercq
• A cause d'Aprochim, la population locale de Grez-en-Bouère est empoisonnée aux PCB :
∆ http://leglob-journal.fr/aprochim-lassociation-terre-et-vie-danjou-fait-le-point/
∆ http://leglob-journal.fr/une-mere-au-prefet-sept-ans-quaprochim-est-soutenu-et-nous/
• L'époque actuelle qui est assez sombre se caractérise ainsi : la destruction des écosystèmes, le saccage de la biodiversité par les pesticides et l'agriculture intensive, les industries pétrochimiques et les concentrations mégapolistiques, l'empoisonnement par un mode d'alimentation dépendant de l'industrie agro-alimentaire, la normalisation de "l'État de santé" telle qu'orchestrée par la toute puissance des lobbys pharmaceutiques, la monopolisation indécente des richesses par "l'élite" du capitalisme financier, la privatisation à marche forcée des biens communs, l'épuisement des ressources, la gestion pénale des corps devenus improductifs, indésirables, agonisants, le règne de la surconsommation et de l'économie du déchet.
Tout cela n'est pas une simple litanie catastrophiste ; il faut urgemment s'atteler à comprendre comment une telle exposition généralisée - et quasiment consentie - aux risques de mort causés par un type de nécropolitique [nécrolibéralisme], qui a précisément pour logique la monstration de la mise à mort des autres, ces cadavres "étrangers" pour lesquels nul ne se sent suffisamment interpellé pour interrompre le cours de sa vie et qui n'ont d'autres fonctions que de rasséréner les "semblables" qu'ils sont à l'abri. [Un extrait pioché dans la Revue Esprit, décembre 2018]
• https://stoplinkyblc.blogspot.fr
• Tandis qu’on nous vante les bienfaits des nouveaux compteurs communicants qui permettraient à chaque foyer équipé d’économiser des ressources en électricité, eau ou gaz, ces compteurs s’avèrent contreproductifs, qui présentent de véritables dangers en termes de libertés, d’écologie, de finances et de santé publiques. Stéphane Lhomme, animateur du site web http://refus.linky.gazpar.free.fr nous aide à lever le voile sur ce scandale à facettes multiples.
• L’association humanitaire Les Enfants de Tchernobyl recherche des familles d’accueil pour des enfants ukrainiens et russes invités dans notre région durant l’été 2019.
Plus de 32 ans après l’explosion du réacteur de Tchernobyl, l’association humanitaire Les Enfants de Tchernobyl continue de présenter les preuves de la poursuite de la catastrophe et de l’intérêt des séjours
en France des enfants de Tchernobyl.
Le 26 avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl explose. Près de 33 ans plus tard, les habitants du nord de l’Ukraine, du sud de la Russie et du Bélarus sont contraints de vivre dans un environnement
radioactif et, en raison d’une alimentation contaminée, les radioéléments (et tout particulièrement le césium 137) s’accumulent, jour après jour, dans l’organisme des enfants.
Une alimentation « propre » durant quelques semaines permet à ces enfants d’éliminer plus rapidement le césium radioactif contenu dans leurs organismes et donc de réduire les risques sanitaires. Pour cette raison, l’association française invite chaque année depuis 1993 des enfants qui continuent d’habiter sur des
territoires contaminés par les retombées radioactives de Tchernobyl à séjourner en été dans notre pays.
Près de 33 ans après l’explosion, la catastrophe de Tchernobyl se poursuit. L’association Les Enfants de Tchernobyl lance un appel aux familles d’accueil bénévoles de 6 départements de l’est de la France : 25, 67, 68, 70, 88 et 90. Elle organise en juillet et août 2019 l’accueil en France d’enfants ukrainiens et russes originaires des régions qui restent fortement contaminées par Tchernobyl, pour des séjours de 3 semaines.
Les enfants sont issus de milieux défavorisés et sont sélectionnés par les soins de l’association en ce sens.
Renseignements : Association « Les Enfants de Tchernobyl »
14 rue des Dahlias 68740 Roggenhouse (France)
Céline Weiss : 06 73 15 15 81
lesenfantsdetchernobyl@gmail.com »
•Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique :
https://pplaaf.org/fr
Cette plateforme à été créée en 2017 au Sénégal à Dakar par un groupe d'avocats, de militants, de journalistes et des magistrats de divers nationalités.
Le but de notre organisation, simplement, est d’aider à assurer que les personnes qui choisissent de faire ce qui est juste en défendant le bien commun ne soient pas obligées de le payer par leur citoyenneté, leur liberté, leur emploi, leur sécurité, leurs revenus ou même leur vie. A cette fin, PPLAAF joue le rôle d’intermédiaire en proposant une communauté d’experts internes et externes pour minimiser les obstacles, risques et périls qui se dressent dans la procédure du lancement d’alerte.
Quand avez-vous besoin d’une assistance juridique?
Vous devriez considérer à faire appel à une assistance ou des conseils juridiques, qui que vous soyez, si vous pensez signaler à des autorités ou divulguer au public des informations sur des activités criminelles, scandaleuses ou dangereuses – particulièrement si l’information à votre disposition est confidentielle ou classifiée.
Vous pourriez également avoir besoin d’une assistance juridique ou d’une représentation légale si vous avez déjà été identifié de façon privée ou publique comme un lanceur d’alerte. Partager des informations sensibles pourrait vous amener à violer la loi ou vous exposer à de graves risques si cela n’est pas fait avec des conseils juridiques et via un système technologique hautement sécurisé. .
N’hésitez pas à consulter notre page sur les ressources juridiques, nous avons peut-être effectué une recherche préliminaire sur le droit en vigueur dans votre pays.
Que devriez-vous faire si vous avez besoin d’une assistance juridique gratuite ?
Si vous pensez ou avez déjà divulgué des informations sensibles, n’hésitez pas à nous contacter via notre service de messagerie, notre portail en ligne ou notre hotline. Nous vous mettrons en contact avec le conseil juridique le plus approprié au niveau local ou international, et ce gratuitement.
Quand avez-vous besoin de l’aide de journalistes d’investigation, de médias ou d’ONG?
Nous vous recommandons de demander des conseils à notre équipe interne avant de contacter ou d’envoyer des informations à des médias ou des ONG. Nous pouvons vous conseiller sur la meilleure démarche à suivre. Dans certains cas, notre équipe juridique pourra, de votre part, se mettre en relation avec un média en particulier ou une ONG.
Bien qu’un média ou une ONG puissent être le meilleur vecteur pour divulguer une information liée à l’intérêt général, des mesures de précaution doivent être prises pour les approcher et pour décider quelle information envoyer. Nos équipes éditoriales et de plaidoyer peuvent vous aider à contacter les journalistes ou les ONG les plus à même de vous aider.
L’information que vous désirez divulguer pourra ne pas être suffisante pour caractériser le manquement ou la faute que vous cherchez à mettre en avant. Nous pouvons vous aider à évaluer cela en approfondissant les enquêtes.
Que devriez-vous considérer avant de divulguer une information à qui que ce soit ?
Signaler ou divulguer des informations internes, particulièrement si ces informations sont sensibles, peut poser de graves risques à votre emploi, votre profession, votre sécurité financière, votre réputation et même votre propre sécurité physique et celle de votre famille. Nous pouvons vous aider à évaluer les risques avant que vous ne preniez une décision qui pourrait avoir de graves conséquences imprévisibles.
En agissant dans la hâte, beaucoup d’employés et de citoyens ont divulgué des crimes ou des actes de corruption sans chercher auparavant des conseils professionnels. Nous sommes ici pour vous aider à éviter ce genre de problème
Si vous avez plus de questions, merci de nous contacter à: info@pplaaf.org
Pplaaf permet le cryptage des échanges.
• Mike Ben Peter est mort dans la nuit du 1er mars 2018 lors de / à la suite d’une intervention de la police de Lausanne. Si les circonstances de sa mort ne sont pas éclaircies à ce jour, la version communiquée par la police est lacunaire et incohérente. Nous avons de solides raisons de penser que Mike a connu une fin violente, dans un contexte de violences policières récurrentes depuis plus d’une décennie contre la population migrante noire précarisée (cf. Amnesty International 2007, ONU 2007, CRAN 2015, Comité des Nations Unies contre la torture 2016, SFM 2017, Jean Dutoit 2017).
Hervé, homme congolais mort à Bex fin 2016 de plusieurs coups de feu d’un policier ; Claudio, d’origine cap-verdienne, arrêté à tort et violenté par la police de Lausanne sur suspicion qu’il était un dealer ; Lamine Fatty, arrêté en octobre dernier et retrouvé mort à 11h du matin dans sa cellule, que la police cantonale vaudoise n’a pas écouté ni secouru. Aujourd’hui Mike. Ces hommes ont tous été victimes d’actions qui ont foulé aux pieds leurs droits fondamentaux et jusqu’à leur vie.
Les membres de Jean Dutoit, tous noirs africains, vivent la peur au ventre. Ils sont forcés de vivre dans l’exclusion, avec le sentiment que la société suisse s’inscrit en négation de leur existence. Mike était le père de deux enfants… d’autres membres de Jean Dutoit ont des enfants. Eux, ainsi que d’autres personnes noires qui ont dû migrer en Suisse, sont victimes de racisme, normalisé et de plus en plus institutionnalisé.
La police tue en Suisse, et souvent.
24 octobre 2017, Lamine Fatty (article ici)
6 novembre 2016, Hervé Mandundu (article ici)
18 avril 2010, Umüt Kiran, tué par balle dans une course poursuite
17 mars 2010, X nigérian tué sur le tarmac de Zurich lors de son renvoi forcé
11 mars 2010, Skander Vogt, asphyxié dans sa cellule de la prison de Bochuz
Aidez-nous à faire la liste !!!! écrivez-nous à contact@renverse.co
• La structure criminelle appelée Shodka dispose d'une caisse commune, l'Obshak, qui permet de payer les avocats, d'aider les détenus et la famille de cette élite criminelle. L'Obshak permet également de corrompre les décideurs russes. Cette caisse est alimentée par un prélèvement de 15 % sur les produits de l'activité criminelle de l'organisation. Les sommes ainsi accumulées sont estimées à plusieurs milliards de dollars. Elles ont été en partie investies aux USA mais aussi en Espagne. Le chef de cette Mafia russophone a longtemps été Sakharov Kalachov. Il a passé 8 ans en prison (de 2006 à 2014) en Espagne. Il fut ensuite "arrêté" à Moscou. La mafia Russe s'est probablement choisi un autre chef.
• Selon la Commission Pastorale de la Terre (CPT), créée sous la dictature militaire brésilienne par des évêques, 70 militants de gauche ont été assassinés en 2017. Depuis le départ de D. Roussef, il y a un rapprochement des grands propriétaires terriens avec les forces de l'ordre. Les policiers font des heures sup comme agents de sécurité pour les grands propriétaires et compagnies minières. Le 24 mai 2017, 21 paysans de la ligue des paysans pauvres ont été tués par des policiers dans la gigantesque propriété Santa Lúcia.
• Le lanceur d'alerte Jean-Jacques Lumumba congolais, ancien cadre de la BGFI (Banque gabonaise et française internationale) a révélé en 2016 des faits de corruption mettant en cause le clan Kabila. Il a détecté des opérations frauduleuses de dizaines de millions de dollars entre la Banque Centrale du Congo, dirigée par la famille Kabila et des sociétés elles aussi aux mains de proches du régime dont les comptes sont gérés par la BGFI.
Le lanceur d'alerte Lumumba vit aujourd'hui à l'étranger. Sinon, il serait mort.
En 2015, un journaliste de 30 ans, Steve Abongi a été assassiné alors qu'il enquêtait sur les comptes du Général Gabriel Amisi Kumba alias Tango Four. Un autre proche de Kabila.
• RD Congo : Qui veut vraiment le départ de Joseph Kabila ?
Une grande réunion en juin 2017 du Groupe de contact international s’est tenue à Washington avec l’Angola pour invité. Étrangement, toutes ces pressions n’ont pas été assez suffisantes pour inquiéter Kabila. L’homme va ainsi tout se permettre, même des massacres à grande échelle (Beni, Kasai), pour lesquels il s’en sort en utilisant ses alliés dans la « Communauté internationale », puisque lui aussi en a. En effet, en juin 2017, à Genève, par exemple, dans l’affaire des massacres dans le Kasai, Kabila parvient à s’octroyer le soutien des pays africains pour bloquer les Européens qui œuvraient pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur ces crimes odieux.
Cet évènement, assez surréaliste, a été l’occasion de rappeler que la notion de « Communauté internationale » va au-delà des grandes puissances occidentales, et que les dictateurs africains sont capables de faire front pour protéger un des leurs. Il y a ainsi une communauté internationale qui milite pour le changement au Congo, les pays occidentaux principalement, et une autre fermement attachée au statu quo. Et même au sein de la communauté occidentale, il n’y a pas unanimité. En avril 2017, le Département de la justice, aux États-Unis, a révélé que le gouvernement congolais a signé avec une société israélienne, MER Security and Communication Systems, un contrat de 5.575.000 dollars couvrant une période allant du 8 décembre 2016 au 31 décembre 2017. Aux termes de ce contrat de lobbying, MER doit organiser des réunions avec des responsables du gouvernement américain et les différentes commissions du Congrès. Pour ce faire, le groupe MER s’est offert les services d’un ancien membre de l’équipe de campagne de Donald Trump, Adnan Jalil. Kinshasa a déjà versé 4,5 millions de dollars dans le cadre de ce contrat. Ce lobbying signifie qu’une partie des ressources du Congo sont en train de financer le train de vie princier de certains « décideurs » internationaux qui voudraient naturellement que le miel continue de couler sur leur assiette.
Par ailleurs, se pose toujours la question de savoir où vont les richesses du Congo. L’opposant Valentin Mubake a récemment affirmé que l’an dernier, le Congo a exporté 1.500.000 tonnes de cuivre, trois fois plus qu’à l’époque de Mobutu. Il a ajouté qu’au prix de 6.000 dollars la tonne, le revenu brut est de 9 milliards de dollars. L’État congolais n’a perçu que 320 millions de dollars. Où sont passé les 8.680.000.000 $ du cuivre congolais ? Dans la poche de « certains membres de la Communauté internationale ». Et ici, on ne parle que du cuivre. Le Congo a aussi exporté du coltan, du cobalt, de l’or, du diamant, du manganèse, de la cassitérite, du bois, du pétrole,… Selon un panel sur les flux financiers illicites conduit par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, 15 % seulement des minerais extraits du sous-sol congolais sont déclarés aux autorités fiscales. Autrement dit, 85 % des exportations de minerais congolais échappent à la douane et font le bonheur de certains membres de la Communauté internationale. C’est en fait le deal qui sous-tend le pouvoir de Joseph Kabila : les multinationales pillent le Congo, en échange, des puissances étrangères protègent un régime illégitime contre la colère d’un peuple congolais continuellement opprimé et dépouillé de ses richesses naturelles. Cette communauté internationale-là, souhaite-t-elle vraiment le départ de Joseph Kabila, l’homme qui garantit le pillage des richesses du Congo ? Peut-être, mais à condition que le prochain président soit aussi « généreux » que Kabila, voire davantage.
Les Congolais ont de quoi être déboussolés, surtout lorsque, déçus par cette communauté internationale, ils se mettent à regarder autour d’eux.
Kabila file vers une présidence à vie ou il y aura un simulacre de coup d’État par ses parrains rwandais, plus que jamais déterminés à contrôler l’alternance du pouvoir à Kinshasa. Ce qui signifie que tous ceux qui s’opposent à Kabila et à son système, depuis l’étranger (Katumbi, Nyamwisi, les Combattants de la diaspora, voire certains internautes sur les réseaux sociaux…) deviendraient des Congolais exclus du droit naturel de revivre dans leur propre pays pour très longtemps. Des exilés à vie !
Comme depuis octobre 1990 et l’invasion « ougandaise » du Rwanda et ensuite de la RDC, les crimes sont dénoncés sans citer les noms des criminels.
Ainsi, personne ne réagit à la situation au Rwanda où se trouve sans doute, les « manettes » et les principaux « relais » de la "Communauté Internationale Amie des Peuples de la Région des Grands Lacs d’Afrique". Et malheureusement, sous l’influence croissante de l’ultra libéralisme, la mise en oeuvre du principe de la « Thérapie du Choc » (qui a conduit au génocide au Rwanda et aux deux guerres en RDC) continuera car elle n’a pas encore atteint l’intensité requise à son efficacité, en RDC. Ceci serait dû, probablement, à la dimension géographique du pays mais aussi au fait que la division recherchée du peuple congolais n’a pas encore pu être consommée (elle qui avait été si brillamment atteinte au Rwanda en 1993-1994).
Article en entier sur : https://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/rd-congo-qui-veut-vraiment-le-195883
• Depuis octobre 2014, en RDC, sous couvert d’un islamisme imaginaire, des tueurs solidement parrainés se livrent à d’effroyables massacres des populations civiles. Pendant plus de deux ans, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, des malades ont été tués de façon extrêmement cruelle à coups de machette, de hache, de couteau. Les tueurs opèrent librement dans un territoire pourtant quadrillé par plusieurs milliers de soldats, y compris des casques bleus. Ils tuent pendant des heures sans être inquiétés, non loin des positions de l’armée. On ne les arrête pas. Les rares qui sont appréhendés par de courageux habitants, sont systématiquement remis en liberté. Les enquêteurs de l’ONU sont scandalisés. Lorsqu’ils demandent au gouvernement pourquoi les tueurs sont systématiquement remis en liberté, ils disent n’obtenir aucune réponse. Dans cet ouvrage, nous apportons un nouvel éclairage sur cette effroyable affaire dont la complexité, sciemment orchestrée, a longtemps empêché d’identifier clairement les vrais acteurs, les enjeux, les réelles motivations et de saisir la cohérence d’ensemble. A l’appui des témoignages de terrain et des recherches au plus près des sources, nous identifions les acteurs locaux, nationaux, régionaux ; leurs rôles, les relations des uns avec les autres et les instrumentalisations. Boniface MUSAVULI
✓ RDC Massacres à la machette: ça suffit! Pour une enquête internationale, signez : https://secure.avaaz.org/fr/petition/Procureur_de_la_CPI_et_HautCommissariat_de_lONU_aux_droits_de_lhomme_Une_enquete_internationale_sur_les_massacres_de_Ben/?cgMMAfb
• Alors que les femmes au Chiapas sont poussées à tout bout de champ à devenir infertiles, les femmes blanches sont enjointes par des forces obscures à devenir mères porteuses pour un unique but : celui de gagner encore plus de fric. Angela Davis (USA)
• Manifeste "ultima llamada". Nous sommes pris au piège de la dynamique perverse d'une civilisation qui ne fonctionne pas si elle ne croît pas et qui, avec sa croissance, détruit les ressources naturelles qui la rendent possible. Notre culture, qui idolâtre la technologie et le marché, oublie que nous sommes, fondamentalement, dépendants des écosystèmes et interdépendants. La Planète ne peut soutenir la société productiviste et consumériste. Un nouveau cycle d'expansion n'est pas envisageable : il n'existe ni la base matérielle, ni l'espacement écologique, ni les ressources naturelles qui le permettraient. Une civilisation se termine et nous devons en bâtir une nouvelle.
• Le dérèglement climatique s’accélère ; les glaces fondent ; les océans s’acidifient ; le niveau des mers monte ; la maison brûle… Alors que les rapports sur les ravages environnementaux se font de plus en plus alarmistes, institutions internationales et États appellent à la mobilisation générale pour faire face au « défi climatique. Leur plan d’urgence ? Accélérer l’innovation technologique pour rendre le développement plus durable. Leur écologie est en fait une opportunité pour conforter le système industriel et intensifier la marchandisation du monde.
En quatre décennies, ce programme a pourtant fait la preuve de son échec. Le développement durable n’a pas eu lieu. Il n’y a pas de croissance verte. L’expansion économique se nourrit d’une quantité sans cesse accrue d’énergie et émet toujours plus de pollution. Nous ne pouvons pas prétendre préserver la nature et l’homme sans nous attaquer à cette dynamique.
C’est pourquoi notre écologie, elle, porte un projet de rupture radicale : elle remet en cause le capitalisme, le déferlement technologique, l’organisation industrielle, l’impératif de croissance, un certain mode de vie et d’être.
• Quand l’État préfère un Center Parcs à une zone naturelle.
Vendredi 2 mars, le tribunal administratif de Dijon examine un recours contre le plan local d’urbanisme de la commune du Rousset, qui entérine l’implantation d’un Center Parcs. L’auteur de cette tribune raconte comment les autorités locales ont empêché la création d’une zone naturelle protégée, là où le projet veut s’implanter
Les élus aux commandes des collectivités locales ainsi que les scientifiques naturalistes impliqués refusent de dénoncer le passage en force et l’entorse aux procédures.
Ils montrent qu’au-delà de leurs déclarations de principe, ils se soumettent à la doxa laissant croire que la protection des ressources naturelles doit s’effacer devant les projets « créateurs d’emplois ». Ils paraissent croire que l’empilage de textes, de documents de programmation, de schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage), de schéma de cohérence territoriale (Scot) et de PLU peut délibérément être contourné par un simple coup de fil de l’autorité préfectorale, pendant que les bénévoles associatifs s’épuiseraient à en étudier les arcanes. Ils misent sur la démobilisation et le désintérêt des populations concernées par ce type de grands projets dans des zones faiblement peuplées.
Ce faisant, ils alimentent largement la passivité démocratique dont ils disent pourtant souffrir et simultanément, ils creusent le fossé qui les éloigne de tous ceux et celles qui refusent la destruction de l’environnement au profit du tourisme industriel.
Répétons-leur donc encore une fois que, dans le cas présent, il n’est pas trop tard pour revenir sur les errements du printemps 2014 et pour requalifier la forêt du Rousset avec le niveau d’intérêt écologique qu’elle mérite. Quitte à décevoir Pierre&Vacances et son PDG tellement « amoureux de la nature » !
Jacquy Lièvre
• Les gens sont facilement manipulés. Dans pleins de Pays dont la France, les politiciens se servent de la menace d’attaques terroristes et de la peur pour faire passer leur programme, qui consiste notamment à arrêter les défenseurs de l’environnement. Il peut arriver qu'ils exploitent l’extrémisme islamique afin d’agir contre les environnementalistes.
Et c’est sans doute de tout cela, que sous les États d'Urgence (ou des lois antiterroristes qui leur laissent un champ d'action sans limites), les gouvernements font table rase, en donnant un coup de semonce répressif. Il peut y avoir certes des risques de terrorisme islamique mais il y a un abus d'autorité des gouvernements.
Car lorsque, le 25 janvier dernier, 13 habitants et habitantes de plusieurs communes du sud de l’Aveyron se voient embarqués par un contingent de plus de 80 gendarmes, au prétexte qu’ils auraient participé au blocage d’un chantier éolien, de quoi s’agit-il sinon d’un coup de semonce ? Un coup de semonce qui annonce les opérations policières pour détruire le hameau de l’Amassada, pour détruire ce qui a été créé depuis trois ans contre l’implantation du méga transformateur RTE.
Le dispositif est connu depuis la criminalisation des mouvements sociaux et le ciblage des militants écologistes par le harcèlement judiciaire. C’est une technique courante pour affaiblir les contestations. Ici, dans le sud de l’Aveyron, cinq personnes ont reçu des convocations d’assignation en référé au tribunal de Rodez.
• Pourquoi le nucléaire ne devient pas obsolète ? Il y a un recoupement subtil : celui du personnel qui passe du nucléaire civil au militaire et vice-versa. Les programmes de nucléaire civil français, britannique, russe servent à fournir de la main d'oeuvre spécialisée et du savoir-faire au secteur militaire, leur permettant de masquer une partie de leurs dépenses. Cela pose des "problèmes démocratiques"
• philosophe anti-nucléaire : http://www.jean-marie-muller.fr
• Le summum du ridicule est atteint par la direction de l’UFC-QueChoisir lorsqu’elle termine son communiqué (**) en demandant "un fonctionnement du parc nucléaire qui soit à la fois bénéfique aux consommateurs et qui n’hypothèque pas les objectifs environnementaux de long terme."
Les dirigeants de l’UFC-QueChoisir semblent donc ignorer que, lorsqu’ils fonctionnent, les réacteurs nucléaires produisent des déchets radioactifs qui vont rester dangereux pendant des milliers d’années et que, de fait, le seul mode de fonctionnement "qui n’hypothèque pas les objectifs environnementaux de long terme" est… l’arrêt pur et simple du parc nucléaire.
Par ailleurs, la direction de l’UFC-QueChoisir croit déceler une "manipulation" d’EDF dans le faible taux de fonctionnement des centrales françaises, ignorant donc que le parc nucléaire est dans un état de délabrement avancé qui, outre la démultiplication du risque de catastrophe, entraine de nombreux arrêts fortuits de réacteurs, arrêts dont se passerait bien EDF !
D’autre part, habituée à amputer le citoyen de sa pleine dignité en le rabaissant au rang de simple consommateur, la direction de l’UFC-QueChoisir croit pouvoir réduire la problématique de l’électricité à la seule question de son coût de production immédiat.
Or, du fait des problématiques inextricables des déchets radioactifs et du démantèlement des installations, une part importante du coût de la production nucléaire est léguée aux futurs citoyens (… et consommateurs !).
Le mouvement consumériste a certainement joué un rôle utile au siècle dernier mais, de nos jours, des organisations comme UFC-QueChoisir sont elles-mêmes devenues de véritables entreprises rémunérant grassement des cadres qui se préoccupent finalement bien plus de défendre la concurrence et l’idéologie néo-libérale que l’intérêt du citoyen.
Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
• Les Coréens condamnés à manger radioactif. Depuis l'accusé de 2011, la Corée du Sud a suspendu ses importations de poissons du Japon, craignant d'importer des animaux radioactifs. Le Japon à porté plainte devant l'OMC pour entrave au libre-échange.
Fin février 2018, l'OMC a condamné la Corée du Sud "pour restriction excessive". Les futures victimes coréennes ne seront sans doute pas comptabilisées dans le bilan de l'accident de Fukushima.
Dans un documentaire présenté au Festival international du film d’environnement, Sarah Irion et Micha Patault montrent la fragilité d’un projet opaque, dangereux et réalisé aux dépens des populations locales.
Are vah, le titre du film, signifie Wouah en hindi.
Ce projet est l’objet du documentaire Are Vah, réalisé par Micha Patault et Sarah Irion. Respectivement photographe et journaliste Micha et Sarah ont passé quatre mois en Inde afin d’éclaircir les problèmes que pose la construction du complexe nucléaire.
Sans voix off, rythmé par les photographies et la technique du time-lapse (ultra-accéléré), le documentaire nous plonge dans une ambiance grave, au cœur du village de Sakrinate, où près de huit mille pêcheurs travaillent aux abords du site choisi pour la centrale.
• pratiques et contacts pour vivre ensemble sur une même planète : http://www.passerelleco.info/
• LOBBY DES ARMES : UN LYCÉEN AMÉRICAIN SURVIVANT DE LA DERNIÈRE TUERIE TIENT TÊTE À UN SÉNATEUR :
https://positivr.fr/floride-nra-rubio-lyceen-lobby/?utm_source=actus_lilo
• aide aux personnes prostituées : mouvementdunid.org, amicaledunid.org
• Lanzadelvasto.com/fr
• Viacampesina.org
• vredesactie.be/mcmilitary_fr/index.php
• 4acg.org
• aawfrance.org
• Allemagne : un programme-pilote facilite le retour en classe des enseignants réfugiés
Un programme-pilote de l’université de Potsdam mise sur les talents et les compétences des nouveaux arrivants.
• Yosomononet.blog.fc2.com (multiplication du cancer de la thyroïde chez les enfants de Fukushima 2011-2017)
• Plogoff, des pierres contre des fusils 1980 Le Garrec :
http://www.dailymotion.com/video/xk9fkn
• https://uranium-niger.jimdo.com/impact-des-mines-d-uranium-au-niger/les-impacts-environnementaux/
• moteur de recherche : lilo.org
• Vive le Crowdfunding ! Sans le financement participatif de donateurs Français(es), jamais la Statue de la Libertė de New-York n'aurait vu le jour.
• Un million de professionnels du secteur agricole menacé :
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR-2011SA0192Ra.pdf
• IJAN (International Jewish Antizionist Network)
• Ne PAS emprunter de l'argent aux banques systémiques mais plutôt à credit.fr, grameen Bank
• Privilégier des banques solidaires comme le CREDITCOOPERATIF et la Nef tant que les banques systémiques continuent de placer leurs billes dans les mines de charbon, paradis fiscaux
• Ne plus acheter des produits fabriqués par des entreprises qui pratiquent L'OBSOLESCENCE programmé.
• BONS SITES : ecotree.fr, enercoop.fr, zeste.coop, survie.org, ganbalo.org, independentwho.org, sortirdunucleaire.org, L214, objetsolaire.com, solivr.fr, wwoof.fr, transparency-international.org, rainforestrescue.org, defenseurdesdroits.fr
Interessi
• Liban, seul Pays au Monde doté d'une journée nationale de dialogue islamo-chretien
Pourquoi avoir choisi la date du 25 mars, date de la célébration par les chrétiens de l'Annonciation ? Comment a été lancé ce projet ? L'Orient-Le Jour fait le point.
Alors que politiquement le populisme continue de séduire du Brésil à la Hongrie en passant par les États-Unis, que l'on note ici et là des tendances au repli communautaire et/ou à une radicalisation religieuse, une certaine vision du monde que l'on pourrait résumer par "nous contre eux" fait non seulement des émules, mais est parfois clairement et fièrement revendiquée. Une situation qui peut prendre une tournure extrême et dramatique, comme lors de la tuerie le 15 mars dernier dans les mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, perpétrée par un homme se réclamant du "suprémacisme blanc".
Face à cette tendance, de nombreuses initiatives existent, prônant le dialogue, le vivre-ensemble, la tolérance. Des démarches associatives, d'autres plus symboliques et à portée internationale, comme la signature par le pape François et le grand imam sunnite de l'institut égyptien al-Azhar, le cheikh Ahmed al-Tayeb, lors d'un sommet à Abou Dhabi en février dernier, d’un "document sur la fraternité humaine", appelant en particulier à la liberté de croyance et d’expression.
Au milieu de cette foule d'initiatives, grandes et petites, officielles ou pas, le Liban a une place toute particulière dans le dialogue interreligieux. Fort de la présence sur son territoire de dix-huit communautés, ce pays qui a vécu durant les 15 années de la guerre civile ce que la haine de l'autre peut produire de pire est en effet parvenu à dépasser le simple cadre des initiatives éparses de promotion de la tolérance et du dialogue, en devenant le premier et le seul à instituer officiellement une fête nationale pour le dialogue islamo-chrétien. Cette fête est célébrée le 25 mars.
Pourquoi avoir choisi cette date, celle de la célébration par les chrétiens de l'Annonciation ? Comment a été lancé ce projet ? Retour sur la gestation de cette célébration.
La figure de Marie, ponts entre les religions
Le 25 mars est pour les chrétiens la fête de l'annonce faite à la Vierge Marie par l'archange Gabriel de la conception divine de Jésus, "fils de Dieu", selon les textes bibliques.
Dans le Coran, l'annonce par Gabriel de la maternité de Marie, non pas du fils de Dieu mais d'un prophète appelé Issa, est mentionnée dans deux sourates différentes : la troisième sourate, al-Omran (la famille d'Omran) et la dix-neuvième, la sourate de Marie (Mariam, en arabe). La figure de Marie apparaît, elle, plus d'une trentaine de fois dans le Coran, c'est à dire plus que la mère, les épouses ou la fille du prophète Mohammed. A ce titre, et en tant que mère d'un prophète, elle bénéficie d'une reconnaissance particulière parmi les musulmans.
Ceci explique pourquoi tant de visiteurs musulmans se rendent au sanctuaire de Notre-Dame de Harissa, sur la colline surplombant la baie de Jounieh, à une vingtaine de kilomètres au nord de Beyrouth. De même, Gérard Testard, coordinateur d’Ensemble avec Marie, une initiative française de rencontre entre chrétiens et musulmans, indiquait dans un article paru dans le journal La Croix qu'à Lourdes, théâtre aux yeux des fidèles d'apparitions mariales, les musulmans représentent 5% des 6 millions de visiteurs annuels, soit pas moins de 300.000 personnes.
L'origine de la fête islamo-chrétienne au Liban
Au début des années 2000 se multiplient au Liban les tables-rondes, conférences et rencontres autour du thème du dialogue islamo-chrétien. "Ces événements étaient réguliers mais nous formions un club fermé de quelque 100-150 membres, qui se gargarisaient de grands mots sur le dialogue, sans avoir aucun impact sur la société", explique à L'Orient-Le Jour Nagy el-Khoury, qui était alors éducateur au collège Notre-Dame de Jamhour. Lors d'un de ces événements et lassé de ces conversations ne menant à rien de concret, il demande à Mohammad Nokkari, ancien directeur général de Dar el-Fatwa et juge chérié à Beyrouth : "Ne peut-on pas tout simplement prier ensemble ?". Ce à quoi ce dernier répond qu'il n'y a "que Marie" qui peut rassembler chrétiens et musulmans.
Ensemble, les deux hommes mettent sur pied dès juillet 2006 des rencontres de prières interreligieuses. En mars 2007, à l'occasion de la célébration de l'Annonciation, ils organisent une première grande cérémonie, à laquelle participent près d'un millier de personnes de toutes les communautés. "C'était un événement extraordinaire de voir chrétiens et musulmans prier ensemble pour une même figure religieuse, de les entendre tous chanter, d'entendre résonner l'appel à la prière dans une église", raconte le cheikh Nokkari à L'Orient-Le Jour. Devant le succès de cette démarche, à laquelle avait notamment été dépêchée une délégation d'al-Azhar, ils décident de faire de cette cérémonie un rendez-vous annuel et commencent à militer pour faire de la date du 25 mars une fête nationale officielle, afin "pour une fois, de travailler sur ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous sépare", souligne Nagy el-Khoury.
Le 25 mars, fête nationale
En février 2010, le Premier ministre Saad Hariri décrète le 25 mars, Journée nationale pour le dialogue islamo-chrétien. Cette journée devient dès lors fériée au Liban.
Sur le terrain, une trentaine d'associations de tous horizons rejoignent peu à peu MM. Nokkari et Khoury, et finissent par former la "Rencontre islamo-chrétienne autour de Marie", en charge de l'organisation des cérémonies annuelles et de nombreuses activités périphériques sur l'ensemble du territoire libanais. "Depuis le lancement de notre initiative, nous nous sommes rendus compte qu'une nouvelle culture mariale fédérant chrétiens et musulmans a vu le jour, produisant une foison d’œuvres, de peintures, de chants", souligne Nagy el-Khoury, qui décrit notamment une icône de l'Annonciation sur laquelle est écrit un extrait de la sourate coranique de Mariam.
Les ambitions d'une culture du dialogue qui s'exporte
Aujourd'hui, la Rencontre veut "renforcer cette culture et l'exporter", au Liban et ailleurs.
Au niveau local, son ambition est selon M. Khoury, aujourd'hui conseiller du président de la République pour le dialogue islamo-chrétien, de parvenir à abattre toutes les barrières entre les communautés. Pour ce faire, M. Khoury, mandaté par le chef de l’État, travaille avec les dizaines d'associations locales œuvrant pour le dialogue afin de préparer un projet commun : faire du Liban un centre international pour le dialogue des religions. L'action de ce centre sera complétée par un projet d'Académie pour le dialogue entre les hommes, sur laquelle travaille actuellement le ministre d’État pour les Affaires de la présidence, Salim Jreissati.
Pour Nagy el-Khoury, le choix du Liban pour de telles initiatives n'est pas anodin : "Il s'agit d'un des seuls pays où l'on trouve une réelle mixité, il ne s'agit pas d'un pays musulman où vivent des chrétiens ou vice-versa. Malgré les crises et les problèmes, chrétiens et musulmans vivent naturellement ensemble".
Et la culture mariale de dialogue gagne progressivement du terrain. Certes, le cheikh Nokkari a fait l'objet de critiques et de menaces de la part d'islamistes pour son engagement, certains extrémistes chrétiens ont même accusé la Rencontre de "voler la fête de l'Annonciation. "Mais la plupart de temps, il s'agit plus de malentendus que d'opposition, selon Mohammad Nokkari. Par exemple, l'utilisation du terme +prière+ posait problème aux salafistes et wahhabites, qui pensaient qu'il s'agissait d'une prière liturgique. Nous préférons dès lors parler d'+invocation+ de Marie. Même chose pour certaines personnes qui ne comprenaient pas qu'il puisse s'agir d'une fête nationale et pensaient que nous voulions ajouter une nouvelle fête religieuse aux deux grandes célébrations de l'Adha (fête du sacrifice) et du Fitr (marquant la fin du jeûne du ramadan)", ajoute-t-il. De son côté, Nagy el-Khoury souligne que "la politique joue le plus souvent les trouble-fêtes". Début janvier, la députée musulmane sunnite de Beyrouth, Roula Tabch Jaroudi (Courant du Futur), qui avait assisté à une messe et s'était avancée vers le prêtre distribuant la communion, avait été contrainte par Dar el-Fatwa de "s’excuser" et de faire à nouveau allégeance à l’islam. Malgré tout, "95% des Libanais de toutes les communautés sont convaincus du bien-fondé du projet", assure Nagy el-Khoury.
Et le cheikh d'espérer également l'ouverture de nouveaux ponts entre les communautés, "peut-être en faisant participer des chrétiens à la fête de l'Adha, Abraham étant après tout une figure très importante chez les chrétiens comme les musulmans".
Sur le plan international, le dialogue islamo-chrétien centré autour de l'Annonciation fait également de plus en plus d'adeptes. En Europe, des événements sur le modèle de la cérémonie du 25 mars sont organisés dans de nombreuses régions de France, en Belgique, à Malte et en Italie, et ce depuis quelques années. Et dans la région, le premier événement du genre a été organisé, l'année dernière à Amman, en Jordanie. Un pays qui à son tour se dirige, selon MM. Khoury et Nokkari, vers l'instauration d'une journée nationale pour le dialogue.
• Le Conseil des Églises du Moyen-Orient à la recherche d'un nouveau souffle.
« En Orient, nous serons ensemble ou nous ne serons pas », rappelle aux membres de l’instance œcuménique sa secrétaire générale, Souraya Bechealany.
Le plus grand service que l’on puisse rendre aux Arabes, c’est de les comprendre et de les aider à se comprendre eux-mêmes. C’est aujourd’hui le sort de toute une civilisation qui se joue ; toute une civilisation qui se cherche, qui cherche à s’adapter à un XXIe siècle qui l’envahit de toute part, politiquement, économiquement, mais surtout culturellement, et qu’elle doit accepter sélectivement tout en protégeant sa précieuse foi en Dieu, qui est constitutive de son identité, face à un Occident qui a bâti sa personnalité contemporaine sur la rationalité humaine, la non-pertinence de Dieu dans les affaires publiques, voire «la mort de Dieu».
Être un interlocuteur valable et acceptable de l’islam, au Moyen-Orient, c’est donc aborder l’islam dans ses deux dimensions, matérielle et spirituelle. Il faut que le musulman arabe perçoive l’empathie que les responsables d’Églises ont pour lui et sa civilisation. Lui apporter le Christ dans une caisse en carton contenant du riz et du sucre, et sur laquelle on a écrit Caritas est insuffisant. Ce qui accrédite le chrétien auprès du musulman, c’est qu’il s’adresse à la part la plus noble, la plus haute qui est en lui: cette soif d’abandon à Dieu qui l’habite .
L'injonction prophétique rappelée par Mme Bechealany dans son exposé liminaire, semble s’être réalisée, fait valoir George Sabra dans sa présentation: L’Irak s’est dépeuplé des trois quarts de ses chrétiens, la Syrie est en bonne voie de l’être, et les conditions économiques feront le reste. «Y a-t-il encore de la place pour les chrétiens au Moyen-Orient ?» s’interroge le théologien dans l’une de ces questions rhétoriques qui contiennent leur propre réponse. Question pertinente, puisqu’en un siècle les chrétiens qui représentaient 25% de la population du Moyen-Orient ne sont plus aujourd’hui que 4%.
À côté des Frères musulmans, arqués sur leur soif de pouvoir, à côté du quiétisme salafiste hypnotisé par une morale de la violence religieuse ancrée dans le VIe siècle de l’ère chrétienne, il y a, fait valoir M. Mitri, l’immense masse des musulmans consciente que la violence issue de la matrice islamiste ne les représente pas ; l’immense communauté des croyants qu’une longue familiarité avec le christianisme a ouverte à l’acceptation pacifique de l’autre dans sa différence. L’ancien ministre invite donc les Églises du CEMO à tenir compte de cette différenciation, résister à la tentation de l’amalgame et continuer de jouer le rôle de passeur de culture et de civilisation qui a été le leur dès l’aube de l’islam ; tout en plaçant l’avenir du monde arabe entre les mains des musulmans eux-mêmes, le confiant à leur capacité à édifier un État moderne basé sur la citoyenneté et l’inclusion.
M. Mitri demande aussi aux chrétiens de résister au réflexe de peur que certains provoquent pour leur faire croire que les régimes dictatoriaux sont la seule alternative à l’islamisme. Si la déception est parfois au rendez-vous, explique-t-il en substance, c’est que l’on ne peut pas faire l’économie du temps nécessaire à la transformation des mentalités et à l’éducation, alors même que la tendance à l’effritement et la régression, voire au repli communautariste, semble prospérer. Fady Noun
• Ernest Renan comprend immédiatement l'idée de sélection naturelle défendue par Charles Darwin et s'y rallie. Il ne prône cependant pas pour autant, au contraire, son application à l'ordre social. Il se montre en général inquiet pour l'avenir de l'humanité, craignant « sa mort par épuisement de la générosité des cœurs, comme celle de l'industrie peut-être un jour par épuisement du charbon de terre ». Peut-être nos descendants ne vivront-ils que comme « des lézards ne pensant qu'à profiter paresseusement du soleil ».
Il ne se rallie pas pour autant à une philosophie de la vie tournée vers la réussite matérielle comme la prône Benjamin Franklin : « un homme qui résume toute sa vie en ces mots : faire honnêtement fortune, la dernière chose à laquelle il faudrait penser, une chose qui n’a quelque valeur qu’en tant que servant à une fin idéale ultérieure ! cela ne peut partir que d’une âme dépourvue de religion et de poésie. Qu’importe, à la fin de cette courte vie, d’avoir réalisé un type plus ou moins complet de félicité extérieure ?! Ce qui importe, c’est d’avoir beaucoup pensé et beaucoup aimé ; J’aime mieux un iogui, j’aime mieux un mouni de l’Inde, j’aime mieux Siméon Stylite mangé des vers sur son étrange piédestal, qu’un prosaïque industriel, capable de suivre pendant vingt ans une même pensée de fortune. »
• La franc-maçonnerie originelle (maçons opératifs, constructeurs et bâtisseurs) fut progressivement remplacée par une maçonnerie « spéculative », infiltrée par le communautarisme, les protestants, les banquiers et les marchands, et totalement détournée de sa finalité première. Pour accomplir son nouveau dessein, il lui fallait détruire l’Église et le christianisme, et prendre le contrôle des États, que ce soit directement par une présence nombreuse au sein du pouvoir, ou indirectement par l’usure et les groupes de pression. Puis, sous couvert de tolérance et d’égalitarisme – et à l’insu de ses membres des degrés inférieurs –, œuvrer à son but véritable : l’avènement du mondialisme et, dans un second temps, de la synarchie.
Avec ces personnes le mal peut devenir le bien et la guerre peut signifier la paix.
• https://reporterre.net/Un-paysan-a-ete-tue-par-les-gendarmes
Le samedi 20 mai 2017, un gendarme a tiré sur Jérôme Laronze, un homme de 37 ans.
Une issue dramatique, après une traque de neuf jours dans les collines bocagères de la campagne charolaise. Le paysan était recherché depuis le jeudi 11 mai, date à laquelle des agents de l’administration étaient venus contrôler sa ferme, accompagnés de plusieurs gendarmes. Jérôme Laronze les aurait alors menacé avec son tracteur, avant de s’enfuir.
Bernard Descaillot connaissait l’éleveur depuis tout petit. « Pendant la traque, on ne parlait que de ça, il y avait des flics partout, on avait l’impression qu’ils cherchaient Mesrine », raconte le restaurateur.
Depuis ce drame, tous les 20 du mois, un rassemblement est organisé en hommage à l'agriculteur au square de la Paix à Mâcon. Lors de ces rassemblements, l'idée d'une résistance collective à germé. Le Collectif de paysans(nes) contre les normes s'est créé dans un contexte de forte répression contre le petit élevage.
• Le lobby du nucléaire se joue de ses malades. Il fait tout son possible pour que les populations ignorent les dangers de la radioactivité. Il est à fond dans l'agnotologie (production de l'ignorance, de la désinformation en diffusant des informations scientifiques fausses) car s'il n'arrive pas à gérer une catastrophe post-nucleaire, c'est la fin de son industrie ; alors, ils prennent les devants :
Dès 2013, ces malades mentaux ont un budget consacré à l'information à fournir au gouvernement dont le but est d'organiser le retour des populations dans la préfecture de Fukushima.
Voici comment ces criminels de la CIPR, du CEA, CEPN, L'ASN ( avec les programme Ethos, Operra, Mutadis, Neris Plateforme) fonctionnopathisent : "avons nous le droit de sacrifier toute la population nippone à cause des contaminés d'une partie de la population ?"
La France est championne de cette mafia en leur expliquant comment mettre en place toute sorte de désinformation. Jacques Lochard et Thierry Schneider ont reussi à y faire participer les institutions françaises. Le "Pays des droits de l'homme" a appris entre autre au Japon à hypothéquer la santé de leurs enfants.
La Bielorussie est un Pays pauvre mais les "enfants de Tchernobyl" de 6 à 17 ans vivant en zones contaminées ont droit à des contrôles médicaux gratuits 2 fois par an. De plus, ils ont droit à un séjour d'un mois gratuit dans des maisons de convalescence.
Quant au Japon, il n'y a de suivi annuel pour protéger les enfants suite à la catastrophe de Fukushima. Alors, la Docteresse Mme Dr. Hisako Sakiyama est administratrice d'un Fonds pour les enfants du 11/03/2011 atteints du cancer de la thyroïde. D'autres docteurs font le travail que refuse de faire leur gouvernement.
Le ministère des Sciences et de l'Education du Japon continue de dépenser d'énormes sommes dans les fonds publics pour propager le mythe de la sûreté nucléaire.
• David Wahl, au bout de votre enquête, qu’avez-vous appris des déchets ?
On apprend beaucoup des poubelles ! C’est par exemple grâce à ses déchets qu’on connaît mieux la société romaine, industrielle, que la société gauloise, moins pollueuse.
Avec Le Sale discours, j’ai voulu raconter une facette de l’homme. C’est le récit de l’homme qui envisage sa survie au prix de l’environnement. Je pense profondément que les déchets disent quelque chose de notre rapport au monde. Ils trahissent notre refus de la mort — plus que de sa peur.
C’est plus que jamais le cas, notamment avec l’émergence du transhumanisme. Nos sociétés ne peuvent se rêver immortelles qu’en tyrannisant l’environnement, via la pollution. Nos déchets signifient que nous reportons le problème à plus tard. « Après moi le déluge ! »pourrait être l’adage de notre temps.
+ Et le nucléaire dans tout ça ?
Le nucléaire, c’est une énergie sale. À Bure, trois cents kilomètres de galeries souterraines sont destinées à accueillir des déchets nucléaires pendant 300.000 ans.
Sale, parce que les déchets qu’elle produit rentrent en absolue contradiction avec l’économie circulaire. Or, à notre époque, l’acte de jeter est invraisemblable, criminel.
Propos recueillis par Maxime Lerolle
- ◆ better talk to god than to talk about god.
- • lecture et l'ecriture
- • marche à pied
- •priere quotidienne à st joseph
Musica, film e libri
LIVRES : Le don de soi jusqu'au bout, Père Jacques de Jésus (Didier-Marie Golay) / Robespierre, l'homme qui nous divise le plus (Marcel Gauchet) / Musulmans, comprendre, rencontrer, aimer (Henry Fautrad) / Un jésuite en terre d'islam (Christian Reille) / Tidiane N'Diaye, le génocide voilé (enquête historique sur la traite des Noirs d'Afrique par le monde arabo-musulman, 17 millions de victimes tuées, castrées ou asservies pendant 13 siècles sans interruption) / Médecin chez les Touaregs (interview d'une journaliste avec la Docteresse Sr Anne- Marie Salomon) / Mariam, la petite Arabe (Amédée Brunot) / Semences de contemplation (Thomas Merton) / L'Amour Vrai (Martin Steffens), Colas Breugnon (Romain Rolland), Louis XI (Paul Murray Kendall) / Europa, notre histoire (Étienne François et Thomas Derrière) /
Quatre-vingt-Treize (Victor Hugo) / La guerre du Cameroun, l'invention de la Françafrique 1948-1971(Thomas DELTOMBE, Manuel DOMERGUE, Jacob TATSITSA) /
Héroïque Liban (Général Bertrand Dupont de Dinechin) /
Les ermites (Serge Bonnet et Bernard Gouley) / Le Frère André (Bergeron Henri Paul) / Charbel, un homme ivre de Dieu de Paul Daher /
Les cartels DU LAIT, Comment ils remodèlent l'agriculture et précipitent la crise (Elsa Casalegno, Karl Laske, Ed. Don Quichotte) / Le Roundup face à ses juges (Marie-Monique Robin) / Un paysan contre Monsanto (Paul François et A-L Barret) / Franckushima, textes, témoignages, documents sur la catastrophe de Fukushima et les risques nucléaires en France (Géraud Bournet - lutopiquantédition) / Les silences de Tchernobyl (G. Ackerman, G.Grandazzi, F.Lemarchand) / Comment tirer profit de ses ennemis (Plutarque) / La miséricorde ou la défaite de l'enfer ( Bertrand Vergely) / Rendez vous avec l'heure qui blesse (Gaston-Paul EFFA) / Histoires d'amour (Julia Kristeva) / Comment rater sa vie ? (Dominique Noguez) / ‘C’ de España, un manual para entender la corrupción (Sánchez y Pablo Rey Mazon) /
Mafias (Gilbert Thiel) / La force qui nous manque (Eva Joly) / Des héros ordinaires (Eva Joly) / Vinôbâ ou Le nouveau pèlerinage (Lanza del Vasto) / La montée du fond du coeur (Henri le Saux) /Eveil à soi, éveil à Dieu (Henri Le Saux / Vagabondages d'un faucheur volontaire (Jean-Baptiste Libouban) / Michel Onfray...le vin mauvais ? (T. Weber, O. Humbrecht, B. Mac Gaw, Éditions Tonnerre de l'Est "Grappillages") / Désobéir à la voiture (édition Passager clandestin) / L'été grec (Jacques Lacarriere) /
• "Quand Dieu nous purifie par la souffrance, nous devenons semblables au bon vin ; le raisin ne donne du vin que lorsqu'on le Presse. De lui même, il n'en produit pas." Sainte Alphonsa de Travancore (Inde)
• La lecture créatrice selon Simone Weil
Notre condition de lecteur en quête d’une « lecture vraie » est délicate. Il n’y a qu’une voie à suivre, énigmatiquement suggérée dans les Cahiers : « Du solipsisme à l’Identité Suprême par le monde. Saisir la réalité. Où ? » L’égoïste est « celui qui croit que sa perspective propre est le monde même, et non une perspective, et qui conçoit le bien en fonction de cette perspective ». Il faudrait, pour échapper au solipsisme, un plein accord « avec moi passé, moi à venir », à travers les impressions qui m’assaillent constamment, ainsi qu’une « coordination […] avec les lectures des autres ». L’accord plein serait « identité, éternité ». En d’autres termes, l’idéal serait, pour une vraie lecture, de « perdre la perspective » ; cependant, quand l’univers serait ainsi pour moi – comme il l’est pour Dieu – « c’est toujours mon corps, petite partie, qui exécuterait mes actions. Comment le concevoir ? » Comment « lire, et lire en même temps sa propre lecture » ? Nous ne pouvons saisir la réalité que « par le monde », précisément, car la « plénitude de la réalité d’un homme est dans ce monde, cet homme fût-il parfait ». C’est dans l’Enracinement qu’on trouve la réponse complète à la question : « Saisir la réalité. Où ? » Simone Weil décrit clairement les « lectures superposées » qui font apercevoir la possibilité d’un accord plein, sur des plans multiples, de la valeur et de la nécessité.
(...)
Nous devons nous mettre en situation d’« apercevoir le monde lui-même comme une œuvre d’art » qu’on ne peut « admirer sans s’en croire l’auteur de quelque façon ». Il dépend de nous de trouver une science, des formes de technique et de travail qui permettraient au monde d’être à l’homme ce qu’il est à Dieu. Il ne s’agit pas de prendre la place de Dieu ; il faut perdre notre perspective, qu’elle soit personnelle ou collective, en tant qu’elle vise à développer la puissance extensive du moi égoïste dans le prestige social ou à affirmer sans limite notre puissance sur ce monde. Les activités humaines les plus propres à notre civilisation – technique, travail et science – pourraient constituer, comme l’art, une « préparation à la délivrance » définie comme capacité de « lire la limite et la relation dans toutes les apparences sensibles, sans exception, aussi clairement et immédiatement qu’un sens dans un texte imprimé ». L’ordre du monde manifesterait alors comme une « métaphore réelle » son auteur, Dieu, le « suprême poète ».
Il n’est jamais trop tard pour apprendre à lire, encore faut-il avoir de bons maîtres. Simone Weil en est un.
• Il y a une infatigable initiative de Dieu à multiplier les propositions nouvelles d'alliance et même de communion avec l'humanité. Notons tout de même qu'il y a dissymétrie entre l'identité divine et l'identité humaine.
Les disciples du Seigneur doivent être infatigablement des promoteurs de ce dialogue du Salut dont ils sont eux-mêmes bénéficiaires. Il n'y a donc pas de réciprocité conditionnelle pour avancer dans le dialogue mais formulation de plus en plus vive d'une espérance de réciprocité dans le respect mutuel, tel que l'exprime le Pape François dans : " je prie et implore humblement des pays [de tradition islamique], pour qu'ils donnent la liberté aux chrétiens de célébrer leur culte et de vivre leur foi, prenant en compte la liberté dont les croyants de l'islam jouissent dans les pays occidentaux" (Ch 23).
Quelque que soit sa foi ou sa croyance, chacun de nous est appelé à être davantage religieux pour être meilleur homme et meilleur citoyen. Rien n'est divin qui ne soit profondément humain, c'est en tout cas ce que manifestera le Christ Jésus dans la cohérence parfaite entre sa parole et son action. On devrait alors considérer une religion à l'aune de ce qui s'oppose à la barbarie, dont se rendent coupables bien des hommes à la surface de la terre et de façon parfois insidieuse. Se pose alors la question du discernement permettant de définir qui est l'autre pour moi.
L'altérité est un thème clé pour la compréhension de ce qui se passe dans la rencontre entre croyants musulmans et chrétiens. L'altérité exige de vivre des rencontres de personne à personne et pas toujours de communauté à communauté, d'autant plus que chaque musulman ne peut être considéré de façon réductive à cet unique aspect confessionnel de son existence. Il y a en chacun de nous des aspects plus spécifiques caractérisant notre être, il est vrai, mais désigner un être uniquement par son aspect culturel, ethnique ou religieux, sa couleur de peau ou sa langue conduira immanquablement à lui coller une étiquette et finalement un jugement : le protestant, le rigoriste, le sécularisé, l'Algérien, le Gaulois, le Noir, le Français de souche, le migrant, l'Iranien, les Gens du voyage, etc. Quoiqu'on puisse exprimer les caractéristiques propres à chaque groupe humain, on doit également veiller à ne pas essentialiser." Extraits du livre MUSULMANS, COMPRENDRE, RENCONTRER, AIMER d'Henry Fautrad
~ "Il est vrai que parfois les militaires, s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence, négligent de s'en servir." Au fil de l'épée (Général de Gaulle)
~ "Le post-totalitarisme, c'est à dire le mélange entre communisme et consommation, n'est-ce pas ce que l'on sent poindre en filigrane dans les balbutiements de la démocratie ? Le "cynisme pour tous" proposé par ces nouveaux sorciers que sont les sophistes ?
Face aux pulsions adolescentes qui rêvent de pouvoir tout en appelant cela démocratie ou affirmation de la vie, il est certain que Socrate est un conservateur et que sa vision de la Cité et des hommes est élitiste. Mais transformer la Cité en une jungle de petits tyrans cyniques assoiffés de pouvoir est-ce cela la démocratie ? Est-ce cela la Vie ? Socrate a vu ce qui était en train de se dérouler, à savoir une bataille de sorciers avec comme enjeu le statut du desenvoûtement. On peut comme lui desenvoûter le monde en replaçant celui-ci dans l'axe de ses forces de sagesse, d'auto-guérison et d'auto-révélation ou bien se servir du desenvoûtement comme les sophistes afin de fasciner les foules et d'abuser d'elles. Socrate a été traîné en justice et condamné à mort pour avoir résisté à la magie noire des sorciers de son temps. Havel, ce Socrate de notre temps, a été traîné en justice et emprisonné pour le même motif."
~"L'ego est souvent là en cherchant à se faire valoir. La politesse est polie quand elle ne fait pas sentir la politesse. La grâce qui donne à profusion ne fait pas sentir qu'elle donne ainsi à profusion. Pleine de grâce, elle est invisible, silencieuse discrète. Le monde est plein de grâces divines que nous ignorons. La gloire humaine est souvent tapageuse. Quand elle donne elle montre qu'elle donne, histoire de ne pas donner pour rien. La gloire divine n'est jamais tapageuse. Quand elle donne, elle donne légèrement, discrètement. Ce qui a fait dire à Hegel que l'histoire avance à pas de Colombe."
Bertrand Vergely
~ LA DEFAITE DE L'ENFER : Nous pensons que le misère qui accable la condition humaine se combat par la guerre et la richesse.
Dieu et les Saints nous montrent autre chose. Pour combattre la misère, il faut d'autres armes que les armes communes des hommes. Il faut des armes pures. Ce que ne sont les les guerres ni la richesse, la guerre créant des guerres en voulant les abolir et la richesse créant de la pauvreté en voulant l'abolir aussi. Il faut avoir la misère à cœur. D'où la miséricorde, qui, comme son nom l'indique, consiste avoir la misère à cœur, en allant au cœur de la misère par le cœur.
Si la cupidité humaine que l'on libère fabrique effectivement de la richesse, elle fabrique également une misère noire, scandaleuse et honteuse. Quand on n'y prend pas garde, en voulant éliminer la misère qui accable la condition humaine, on la fabrique. Ce qui est la définition même de l'enfer. Le remède qui devient un poison. Et, de fait le désespoir. Le cercle infernal. Parce ce que l'on ne veut pas tenir compte de l'enseignement des sages et des saints qui recommandent de ne pas négliger le cœur.
Cherchez l'esprit et non seulement l'esprit mais les innombrables ciels que l'esprit peut ouvrir. Vivez en étant intensément présent, intensément aimant, intensément dans le cœur de tout et non à l'extérieur. La richesse viendra d'elle-même. Et, la paix aussi.
Le diable peut faire beaucoup de choses. Il y a une chose qu'il ne peut pas faire : être humble. Le diable qui veut la toute-puissance en est incapable. Comme il aime humilier et faire mal, il aime punir pour humilier et faire mal. Aussi est-il incapable de miséricorde. Ce qui le conduit à vivre en enfer. Tant il est vrai que l'on finit par souffrir le martyre à force d'être sans pitié. Sans grâce et sans pardon.
Seule la miséricorde est en mesure de délivrer le captif de l'enfer et plus en profondeur le démoniaque du démoniaque.
Avoir le sens du mal comme misère désarme le mal. C'est la raison pour laquelle la miséricorde qui a la misère à coeur est un mystère inouï en étant l'arme absolue face au mal parce que l'arme au-delà de toute arme.
Ainsi, le monde peut être recréé. En un mot, il peut ressusciter, la miséricorde étant la possibilité de la résurrection, sa matrice : Dieu ayant créé le salut du monde.
La vie revient non pas en vertu d'une loi d'équilibre mais parce qu'on a la misère à cœur, il en va autrement : La vie revient vraiment. De façon irréversible. Comme au premier jour. Mieux qu'au premier jour, la récréation du monde étant encore encore plus belle que sa création. Ouverture de la miséricorde. Merveilleuse ouverture.
~ "Je reste en plein air à cause de l'animal, du végétal, du minéral qui sont en moi". H-D Thoreau
~ L. Del Vasto dans son livre "Quatre fléaux" étaye son objection à l'encontre du mythe du progrès pourvoyeur d'émancipation et de félicité pour l'Homme.
Si l'homme n'est plus qu'un moyen, c'est que c'est la machine qui est devenue la fin. "J'ai fait la machine afin qu'elle me serve et travaille à ma place. Elle était la plus forte, j'ai servi la machine, la machine m'a fait".
L'hymne triomphant de la "modernité" s'y voit réduit à n'être plus que son chant du cygne. La machine, aujourd'hui, n'aide que peu d'hommes, au détriment de millions d'autres.
Jacques Ellul s'est attaqué lui aussi à la place de la technique dans la société, qui s'est étendue à tous les domaines, au point que tout est devenu moyen ; les fins ont disparu, nous ne savons pas vers quoi nous marchons ("la technique ou l'enjeu du siècle", Réed en 1990)
À l'instar de Gandhi, Lanza del Vasto ne condamne pas sans appel tout usage de la science et de la technique, mais les abus et les dérives du scientisme et de la technologie considérée comme une fin en soi: l'essentiel est que l'homme maîtrise l'outil, au service de ses besoins fondamentaux plutôt que de ses désirs de lucre, de profit et de domination.
• Ce n'est pas en raison des vices et des malices que les guerres et les révolutions arrivent ou que la misère subsiste. C'est à cause de la science des trop intelligents.
Si on a la moindre connaissance de l'Histoire, on s'apercevra qu'on est toujours retourné en arrière. Qu'on ne peut pas ne pas retourner en arrière, vu que l'Histoire n'est pas du tout une ligne droite et ascendante : c'est une série de cycles. Et le propre du cycle est de retourner au point de départ.
De là, les éternels retours de l'Histoire. Chaque fois qu'une civilisation a construit de grands monuments et de grandes machines, elle a croulé.
Quand tout a croulé, quand tout a flambé, on se retrouve nu. Il s'agit alors de se débrouiller comme l'homme des cavernes. A moins d'être entièrement corrompu, pourri, ramolli par sa civilisation, on parvient à survivre, à se relever, et on recommence.
Mais on peut aussi retourner en arrière par sagesse, sans la catastrophe. Un retour massif en arrière pourrait même éviter la catastrophe ; un grand effort général de simplification, d'obéissance à la nature, cette nature que nous avons constamment violée en nous et autour de nous.
L. Del Vasto
• Ah, mes amis levez les yeux ! Levez vite les yeux vers le ciel pendant qu'il est encore bleu.
Touchez la terre avant qu'elle s'effrite.
Courez boire à la source avant qu'on l'empoisonne, vous baigner dans la mer avant qu'elle soit infestée.
Vous avez peur que vos enfants manquent leur examen, pauvres enfants !
Mais, des plaies savantes que leur préparent les chipoteurs d'atomes, vous n'avez nul souci, n'est-ce ce pas ?
Nous nous trouvions à un tournant de l'histoire où la France aurait pu jouer son rôle. Nous ne croyons pas à la vocation nucléaire de la France, nous croyons à sa vocation chevaleresque. Les moyens de destruction massive sont la négation de toute vertu chevaleresque. Exterminer l'ennemi mécaniquement, de loin et sans même l'avoir vu, hommes, femmes, enfants et vieillards indistinctement, c'est le contraire de toute justice, de toute honneur, de toute gloire.
La Russie sachant que nous avons des bombes nucléaires réfléchira, mais à quoi ? Peut-être à la manière de nous envoyer la sienne le premier et de nous anéantir d'un coup. Il peut arriver aussi que l'explosion précède la reflexion - ça demande moins de temps.
Notre sauveur sera celui qui possède l'arme absolue mais la refuse. Celui qui la possède et y renonce.
La France va t'elle continuer de se ruiner à soutenir sa place de dernière parmi les Grands, pot de terre entre deux pots de fer, susciter les défiances et les haines de toutes parts, se précipiter dans les travaux, les déboires et les dangers, à la seule fin de revendiquer le droit d'avoir sa part à la Grande Destruction ?
Ou bien va t'elle se montrer assez intelligente, assez libre, assez courageuse pour assumer cette mission qui la ferait jouer et bénir par le monde entier et les générations futures ?
Nous fondons sur la terreur notre assurance de paix. Mais parmi les motifs de guerre, il n'y en a pas de plus fort que la terreur.
Ainsi, de part et d'autre, chacun fabrique consciencieusement sa propre mort. Lanza
• On s'étonne que la fin du monde ait eu lieu et que le monde continue. En effet, le monde est quelque chose qui finit tout le temps, et chacun de nous emportera le monde avec lui. Et passera par d'effroyables destructions de l'Apocalypse, les sauterelles et les étoiles qui tombent et le soleil comme un sac de crin. C'est ce que nous verrons dans nos fièvres de l'agonie, évidemment. Nous portons un monde, et nous l'emporterons avec nous. Et jamais comme aujourd'hui on n'a eu l'impression que le temps est venu de la fin d'un monde. On voit que tous les éléments sont là pour qu'en effet arrive une destruction totale et définitive. Et faite de main d'homme.
Depuis des mois, on prépare la Guerre. Et il n'est pas besoin d'être prophète, il n'y a qu'à regarder les choses qui sont là. Tous les éléments sont là, tous les moyens de tout détruire sont là, et l'esprit qui détruit tout est là aussi.
On continue de s'armer comme si on ne savait pas qu'on est en train de s'armer contre soi-même et contre la génération future. On continue à multiplier les poisons, les fumées, le bruit et le désordre. Et, puis en secret, on s'inquiète ; c'est déjà quelque chose. Quant à penser aux actes, non. Moi, je vois le jour où les non-violents devront cacher les techniciens, les ingénieurs et les savants que les peuples accuseront de nous avoir mis dans des catastrophes ; s'apercevant enfin d'où viennent les périls mortels. L. Del Vasto
~ La fabrique du mensonge: Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger Poche (Stéphane Foucart)
~ Auréolée de prestige, la voiture tient une place à part dans l imaginaire collectif. Les quatre dernières décennies ont pourtant vu éclore des formes de désobéissance à l'automobile. Vendue comme un formidable outil de liberté, la voiture est devenue un fléau responsable de plus de quinze millions de morts et de blessés chaque année dans le monde, de la disparition accélérée des terres agricoles, de la fragmentation des espaces naturels, de la dégradation de notre environnement, de la multiplication de maladies respiratoires et de cancers, du déclenchement de guerres meurtrières pour l'accès au pétrole et de la plus grande menace actuelle pour l'espèce humaine, le réchauffement climatique. Devant l'incapacité des décideurs à sortir du tout-voiture, des militants écologistes inventent de nouvelles manières de résister, créatives, ludiques, humoristiques, ou désobéissantes. Contester l'omniprésence de l automobile, c'est également s opposer aux sports mécaniques, aux infrastructures routières, aux 4x4, à la publicité, aux salons de l automobile... Désobéir à la voiture, c est redonner vie à l'espace public, à la proximité et à la rencontre, ferments de toute contestation. Désobéir à la voiture. Édition Le passager clandestin
~"Voici nos chefs comptables. Ils ont emprisonné les mondes dans les chiffres, enchaîné l'homme.
Pour eux, n'existe qu'un soleil, un grain de sable, un amour, un pain. Ils ont traversé l'infini de l'espace et du temps, pesé le poids de l'atome, celui de la Terre, déterminé le nombre exacte de degrés celcius du noyau de cette même petite Planète Bleue. Voici l'astronome fouilleur du ciel, mais incapable de voir une étoile. Et il te la montre, cette étoile jamais vue, dans la cabale de ses chiffres, la désigne d'un point sur la carte.
Voici le chimiste qui flaire le souffle de l'univers, puis le physicien qui ausculte la matière et croise la foudre de sa pensée et celle du nuage dans un combat mortel contre la Matrice de l'Univers.
D'autres détruisent la chair de ce globe : la poussière diamantée de charbon et les récifs de coraux."
Janusz Korczak
Ce grand pédiatre polonais, Janusz Korczak, pense un moment émigrer en Palestine, qu'il a déjà visitée 2 fois lors de brefs voyages en 1934 et en 1936. Il s'interrogeait déjà à son époque sur les dangers du conflit arabo-juif. "Le sort de l'enfant arabe m'inquiète. " ; "La jeune Palestine cherche à se mettre d'accord avec la terre, consciencieusement, laborieusement. Mais un jour viendra où il faudra s'entendre avec le ciel. Autrement, ce serait un malentendu, une erreur..." Livre Seul à seul avec Dieu (Janusz Korczak, mort dans un camp de concentration avec les enfants orphelins juifs dont il avait la charge )
~ Apollinaire a rencontré le Juif Errant en 1902 qui est condamné à errer à jamais pour avoir refusé d'aider le Christ lors de la Passion. Il le nomme le "passant de Prague". Il l'entend évoquer "l'ironique certitude de survivre" avant d'ajouter: "Mais je ne parcours pas un chemin de croix, les routes sont heureuses" et cette incroyable conclusion : " le Christ ! Je l'ai bafoué. Il m'a fait surhumain. Adieu !..." ('Le Passant de Prague', l'Hérésiarque et Cie, G. Apollinaire)
FILMS : L'Aurore du Tréfonds (Fabrice Blée) / Marie et le troisième Secret (Pierre Barnerias) / Un Amour à Taire (Sara, Jean et Philippe en 1942 - Règles abolies - Tiangle Rose) / The land of Hope (Sion Sono) / Le monde selon Monsanto (Marie Monique Robin) / 10 canoës, 150 lances et 3 épouses (R. De Heer) / The way back (Peter Weir) / The cove (Psihoyos) / El ultimo verano de la Boyita (Julia Solomonoff) / Into the wild (Sean Penn) / Tous au Larzac (Christian Rouaud) / Le Cochon de Gaza (Sylvain Estibal) /
CHANSONS : Chant de Taizé (Retourne, mon âme, à ton re pos, car le Sei - gneur t'a fait du bien. Il a gar - dé mon â - me de la mort. Il es - suis - ra pour tou-jours les larmes de nos yeux), Fukushima par HK & Les Saltimbanks, News Areva Adolf Nucléaire existe, il est français, Tchernobyl mon amour, Quand la vie n'est plus qu'une excuse, Erein Eta Joan (Je Sème Et Je M'En Vais)
Una cosa incredibile che ho fatto
• In Queensland, when I saw a cassowary in the rainforest, I was so afraid that I screamed and I ran. I believed I was in the Prehistoric time. But, I hope that animal will not disappear.
• Là-bas, à Lisieux, je m'étais mis à pleurer car je m'étais rendu compte qu'un de ses Docteurs, la grande Thérèse m'aimait. Cet Amour fut un bon électrochoc, un remède. J'ai alors découvert ce qu'était la métempsychose (l'intercession d'une âme sainte).
• Sans la Lavalloise Thérèse Rondeau, le monastère de la Miséricorde Divine n'aurait jamais existé à Cracovie !
• sisterfaustina.org
• Sanctuaire de la Miséricorde Divine à Krakov qui est juste à côté du Sanctuaire de Jean Paul II :
https://www.faustyna.pl/zmbm/fr/basilique-sanctuaires/
• Chapelet pour la conversion des Musulmans d'après une prière enseignée par Jésus à Monique Marie :
Début: Je crois en Dieu, notre Père, je Vous salue Marie.
Sur les gros grains : Par les Plaies de Jésus et les Larmes de Sa Sainte Mère.
Sur les Petits grains : Doux Père, faîtes leur connaître Votre Fils.
A la fin de chaque dizaine: Gloire au Père.
Prière finale: Salve Regina
• Découverte de cette belle prière : O Vierge IMMACULÉE, écrase la tête du dragon infernal, nous te vénérons
comme est le vœu de ton fils, sauveur du monde, Jésus-Christ, notre Seigneur,
Tu es la Mère du Désarmement.
A présent que nous nous inclinons, en ce lieu indiqué par, vos saints cœurs
unis, toi, la mère des hommes, reine du ciel, et de la terre, veille
miséricordieusement sur nos préoccupations spirituelles, et temporelles. Que toutes les nations, et générations te louent et te
reconnaissent. Amen
(Raphaël Minga KWETE)
• CONSEILS POUR DEVENIR UN PEU ERMITE EN DEMEURANT DANS LE MONDE :
∆ L'ascèse
La vie religieuse existe pour aimer Dieu davantage, mais aussi pour montrer comment la nature qu'on cherche à trop contraindre n'en finit pas de se venger.
∆ Le péché
- Rien ne donne davantage une idée du néant que les cénacles de ceux qui se distribuent des brevets de savants. Lisez les pages de Saint Bernard sur l'orgueil et ses composantes : la jactance, la dispute, l'arrogance, la présomption, la recherche à n'importe quel prix de la singularité...
- Essayer de combattre un péché capital par un autre (l'orgueil pour chasser l'envie, la paresse pour écarter la luxure...) est du temps perdu. Seul, l'appel à la Miséricorde de Dieu consolide les débutants et fortifie les persévérants.
∆ Les sacrements
- Les sacrements ne sont pas des récompenses pour vertueux, mais un pain de route pour des pêcheurs.
- Il n'y a que 3 cas où un directeur spirituel peut être utile : une vocation incertaine, une nature scrupuleuse, des voix célestes dont il faut établir l'authenticité. Dans toutes les autres situations, les sermons de votre curé doivent vous suffire.
∆ L'Evangile
- Le cœur de l'Évangile n'est pas un système d'idées religieuses, c'est une personne.
- L'Évangile est un guide pour aller du péché à Dieu, ce n'est pas un livre de philosophie. On y trouve plus de réponses aux "comment" qu'aux "pourquoi".
- C'est l'Évangile qui est le livre des chrétiens ; c'est la vie des chrétiens qui est le livre des incroyants.
∆ Le temps
Après chaque contrariété et chaque échec, s'obliger à s'interroger :"Quelle importance au regard de l'éternité ?"
∆ La solitude : l'homme moderne est enseveli dans son métier, dans ses idées, dans ses relations. Il ne quitte le pouvoir que lorsqu'il en tombe. Il n'en sort jamais par en haut. Il ne sait plus échapper à l'ordre social. Il ne sait plus abandonner sa puissance pour retrouver sa personne.
∆ L'homme se vide par la bouche. Il s'encombre par l'oeil et l'oreille.
∆ Un être doit être une forteresse qui, à certaines heures, relève ses Ponts-Levis pour refuser la musique, la peinture afin d'attendre dans un désert, rigoureusement silencieux, la présence de Dieu.
∆ Le péché d'avarice : ce n'est pas uniquement l'amour de l'argent qui est une menace. Mais, bien le pouvoir : c'est à dire l'argent qui contrôle tout dans sa vie et surtout qui contrôle la vie des autres.
Ce ne sont pas des nouveaux règlements d'hadits.
Ce ne sont pas donc pas des règles à respecter pour tout à chacun : c'est destiné pour les ermites et pour les personnes en quête de renversement du dehors au dedans.
•En 1247, eut lieu un miracle eucharistique à Santarem, au Portugal. En ce temps là, Santarem était un petit village.
Là, vivait un couple en difficulté à cause des infidélités du mari, qui rendait la vie impossible à son épouse. Cette femme n'en pouvant plus alla voir consulter une sorcière. Celle-ci lui assura que ses difficultés disparaîtraient si elle lui remettait une hostie consacrée.
Après beaucoup d'hésitations, la pauvre femme se décida à passer aux actes ; elle alla à l'église Saint-Etienne et y communia. Ayant retiré l'hostie de sa bouche, elle l'enveloppa dans son voile, puis, la messe finie, elle se rendit en hâte chez la sorcière.
Mais voici que sur son chemin d'abondantes gouttes de sang tombèrent du voile ; elle ne s'en rendit pas compte, mais des passants s'en aperçurent et lui demandèrent pourquoi elle saignait si abondamment. Toute confuse, elle s'en alla chez elle, n'osant aller chez la sorcière ; et à l'insu de son mari, elle cacha le voile et l'hostie dans un coffre de bois.
Dans la nuit, les 2 époux furent réveillés par une étrange lumière qui venait du coffre et qui éclairait toute la chambre. Toutes les 2 passèrent le reste de la nuit en adoration, touchés par cette manifestation divine. Le lendemain, des gens passant à la maison pour les voir, contemplèrent le prodige qui ne put rester secret, car ils en informèrent le curé de la paroisse. Le prêtre organisa une procession pour rapporter l'Hostie Miraculeuse à l'église Sainte Etienne. On plaça l'Hostie dans une capsule de cire.
Mais voici que quelques temps après, en ouvrant le tabernacle, on découvrit la capsule de cire brisée en plusieurs morceaux, l'Hostie Miraculeuse enfermée dans une ampoule de cristal soufflé. On conserve toujours cette Hostie miraculeuse, que l'on vénère toujours. Et chaque dimanche d'avril on célèbre la fête du miracle. En 1684, la maison (où l'Hostie avait fait jaillir sa lumière miraculeuse) fut transformée en chapelle.
En 1810, la relique eucharistique fut cachée pour éviter les éventuelles profonations des troupes françaises de Masséna qui envahissaient le pays. Le patriarche de Lisbonne,
l'ayant récupérée, la fit exposer à la vénération des chrétiens dans la chapelle du Paço. Puis elle retourna à Santarem
• Dans notre vision chrétienne de l'histoire, nous sommes conscients que l'homme ne peut parvenir à son bonheur par lui-même ; que nous ne pouvons demander ni aux progrès de la science ni au meilleur des systèmes politiques ou économiques d'assurer ce bonheur. Nous savons ce qui nuit au bonheur. Nous savons que ce qui nuit au bonheur de l'homme se trouve dans l'homme lui-même, à savoir son propre péché, qui est porteur de mort dans tous les sens du terme. Notre vision de l'histoire est marquée par l'avénement du Christ, de qui vient notre avenir. C'est lui qui oriente notre histoire vers son accomplissement, non pas en fonction de nos progrès humains, mais de sa grâce qui nous rejoint dans notre misère, nous guérit de notre péché et nous communique la Vie divine, accomplissement de notre vie humaine.
Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers
• Sainte Mariam Baouardy, chrétienne melkite, une carmélite originaire de Palestine (xix e siècle)
Ses parents meurent à quelques jours d'intervalle quand elle a trois ans. Mariam et son frère sont séparés et ne se reverront plus. Elle est recueillie par un oncle paternel, tandis que son frère Boulos est recueilli chez une tante maternelle.
À l'âge de 8 ans, elle fait sa première communion. Puis peu de temps après son oncle (et elle-même avec toute la famille) part s'installer à Alexandrie .
En Égypte
Quelques années plus tard, cet oncle part pour l’Égypte, et se fixe dans les environs d’Alexandrie. A l’âge de 13 ans , Mariam refuse un mariage , arrangé à son insu selon la coutume orientale, pour se donner totalement au Christ. La fureur de son oncle éclate en mauvais traitements et vexations de toutes sortes. Au bout de trois mois de cette situation, Mariam songe à son frère qu’elle voudrait revoir, et lui écrit. Elle porte la lettre à un musulman, ancien domestique de la famille de son oncle, en partance pour Nazareth. Invitée à table, elle expose sa situation malheureuse.
Martyre à 13 ans
Le domestique lui suggère alors de passer à l’Islam. De nouveau , Mariam refuse énergiquement, en confessant sa foi chrétienne. Il la jette alors à terre et, avec son cimeterre, lui tranche la gorge (elle en gardera toute sa vie une cicatrice impressionnante ). Puis ,la croyant morte, il l’enveloppe d’un grand voile et l’abandonne dans une rue déserte. C’était le soir du 8 septembre 1859.
Mariam « se réveille » dans une grotte avec à ses côtés une « religieuse en bleu », qu’elle saura plus tard être la Vierge Marie. Celle-ci a recousu la blessure, la soigne et l’enseigne avec une science et un amour hors du commun. Puis, lorsque Mariam est suffisamment rétablie, elle la quitte dans une église d’Alexandrie pendant que Mariam s’y confesse.
Ses pas l’amènent successivement à Alexandrie, Beyrouth, puis Marseille, où elle travaille comme domestique dans des familles chrétiennes. A 21 ans elle entre au Carmel de Pau et prend le Nom de Sœur Marie de Jésus Crucifié. Elle participe à la fondation du Carmel de Mangalore en Inde, puis de celui de Bethléem où elle meurt à 32 ans.
• Aujourd'hui encore, saint Charbel, qui prolonge l'expérience fondatrice de saint Maron, est pour les Libanais un signe d'unité. Selon le père Louis Matar, économe du couvent de Annaya, les guérisons qui s'opèrent à son intercession ne connaissent « ni limites géographiques ni frontières religieuses ». « Tous ceux qui l'invoquent en recueillent les fruits de sainteté, soit sous la forme d'une guérison, soit sous la forme d'une consolation dans la souffrance. »
« Le Seigneur ne lui refuse rien, ose ajouter le père Matar, parce que saint Charbel ne lui a rien refusé, car rien n'est impossible à Dieu. »
Et le P. Matar de préciser que près de 10 % des cas de guérisons enregistrées à Annaya depuis juillet 2017 sont des non-chrétiens. Il rapporte ainsi avoir reçu, il y a quelques semaines, la visite de Hassan Ali Fakih, un Libanais de confession chiite originaire de Roub Talatine (Marjeyoun), et habitant Hay el-Sellom, que le saint a miraculeusement guéri d'un pincement nerveux au talon gauche, dû à une mauvaise soudure osseuse. Sur le conseil d'un de ses amis chrétiens, Chahid Sassine, l'homme avait enduit son talon, sur lequel il ne pouvait plus s'appuyer sans une vive douleur, d'une huile qu'il lui avait ramenée de Annaya (Facebook: Miracles of Saint Charbel – Annaya, cas n°20, 9 septembre 2017). Le P. Matar ajoute que beaucoup de villageois souffrant de divers maux empruntent efficacement au miraculé un chapelet que lui a mystérieusement remis saint Charbel, qui lui est apparu au bureau même du père Matar, le jour où il s'était rendu à Annaya pour rendre grâce de sa guérison.
Insegna, impara, condividi
• Maladie de lyme : le gouvernement Américain est impliqué dans l’histoire
Un tissu de mensonges
Depuis des décennies, le gouvernement fédéral a mené de vastes expériences sur Plum Island. Il s’agissait d’opérations clandestines effectuées par des criminels de guerre Nazis et japonais de la Deuxième Guerre mondiale pour le compte de l’état Américain. Pour les chercheurs qui y travaillaient, la Borrelia Burgdorferi était l’agent de guerre biologique idéal, car elle est capable d’échapper à tous les protocoles de détections des tests de routine. Cette bactérie peut en effet imiter diverses formes de maladies et est aussi difficile à dépister qu’à soigner. Durant de nombreuses années, l’Etat américain a fait croire à ses citoyens que ce laboratoire était un centre de recherche sur les maladies bénignes des animaux d’élevage.
Le laboratoire de Plum Island, une bombe à retardement
Ce n’est qu’en 1993 que cette mascarade a été démasquée par le Newsday. Ce quotidien américain a mis à jour des documents prouvant le contraire des affirmations de l’Etat quant aux activités du laboratoire de Plum Island. Les preuves soutiennent que ce dernier est aussi un centre de recherches d’armes biologiques. C’est une affirmation que le gouvernement a été forcé d’admettre.
Les investigations menées par Newsday ont permis de tisser un lien entre ce laboratoire et l’apparition de la peste du canard Néerlandais en 1967, la maladie de Lyme en 1975, le virus du Nil Occidental en 1999… Ce journal a pu démontrer que ce laboratoire est le foyer de la plupart des germes pathologiques à l’origine des épidémies graves telles que la peste porcine Africaine, la maladie de la vache folle, la fièvre aphteuse, la fièvre du Rift Valley ou l’anthrax
+ www.maladie-lyme-traitements.com
+ Il y a un test de dépistage d’origine allemande avec un niveau de fiabilité supérieur à celui du test français Elisa, Le Lyme Western Blot
• Bruno Timsit a enquêté sur la gestion de la dialyse et de la greffe en France. Et c’est un dysfonctionnement de notre système de santé qui est révélé : en effet, certains centres médicaux privés et certains néphrologues s’enrichiraient en abusant de la pratique de la dialyse et freineraient le développement de la greffe en France.
L’abus de la dialyse en France au détriment de la greffe apparait comme un véritable scandale de santé publique… Les Français l’ignorent. Comment l’avez-vous découvert ?
Bruno Timsit : Personne n’en parle, pourtant c’est un rapport de la cour des comptes datant de 2015 qui a, chiffres à l’appui, relevé les problèmes dans l’économie de l’insuffisance rénale en France. Ce rapport a été la base de notre travail. Il faut noter que le problème est double : d’une part, certains centres spécialisés et certains néphrologues s’enrichissent avec la dialyse au détriment de l’assurance maladie. Et d’autre part, le sort des malades est en jeu. La dialyse est beaucoup plus éprouvante pour eux que la greffe.
Avez-vous eu des difficultés à trouver des témoins qui évoquent ces abus dans le monde de la dialyse ?
Ce fût compliqué. Une personne témoigne mais de manière anonyme car ces patients sont sous la responsabilités d’équipes médicales et sont finalement très dépendants de celles-ci. Un homme qui s’était exprimé dans la presse écrite a refusé par exemple. Il aurait, après son témoignage, été menacé par le centre qui le suit en dialyse de voir son dossier retardé pour une greffe à venir…
Du côté des praticiens, vous avez eu le témoignage du professeur Lionel Rostaing, très reconnu dans sa profession. Il est l’un des rares médecins à s’inquiéter publiquement de ces pratiques. Lui aussi a reçu des menaces ?
Il avait accepté de s’exprimer, conscient que, pour que les choses avancent, des médecins devaient prendre la parole. Il avait dénoncé déjà les abus de sa profession dans la presse écrite. Mais le jour de notre tournage rien ne s’est passé comme prévu. Il nous a expliqué qu’il avait des plaintes en diffamation qui courraient contre lui, une de la part d’un syndicat de néphrologues et une autre venant du conseil de l’ordre des médecins. Il a donc refusé de s’exprimer sur ces abus quand la caméra tournait. Je pense que malgré la renommée mondiale de ce professeur, nous avions face à nous un homme qui avait peur… Il est tout de même attaqué par ses confrères ! Nous avons fait le choix d’enregistrer l’évocation de ces menaces et de la montrer au grand public…Ca va vous intéresser.
En replay sur https://www.france.tv/france-5/, émission Enquête de santé sur le traitement des maladies du rein en France. Avant un débat animé par Marina Carrère d’Encausse, le document Trois millions de malade du rein, et vous ? met à plat toute la problématique de la maladie du rein et ses conséquences médicales, humaines et sociales.
• "La Prière transforme la réalité. Les choses ne changent pas autour de nous. C'est nous qui changeons. " Evêque François Jacolin
• Sans la souffrance, le monde n'a rien d'achevé ; sans la souffrance rien n'est impossible. Les grands empires se sont écroulés et les plus fortes armées se sont perdues par le luxe et l'aisance mais le sacrifice et la souffrance développent et épurent l'esprit de l'homme. La douleur, c'est la participation du chrétien au sacrifice de soi-même à Dieu pour l'expiation du péché.
• La liberté est enracinée dans la vérité. L'artificialité, l'émotion, le plaisir immédiat, la consommation, la liberté sans vérité ne peuvent qu'engendrer le vide et le vide en gendre la violence.
• Nous avons laissé avenir la société de la lutte de tous contre tous, où la répression se conjugue bizarrement avec la licence, où la fraternité a disparu sous la bureaucratie, où l'argent est devenu la mesure de toutes choses, où les objets du désir matériel sont exposés comme un défi existentiel à ceux auxquels on refuse les moyens d'en jouir.
• On confond l'Eveil avec nos propres expériences
• L'authenticité de la recherche de la spiritualité se présente dans l'angoisse. L'angoisse nous révéle que la vérité n'a pas d'avenir. La Vérité est déjà là sur Terre
• J'aime bien la xeniteia (le désert en grec) c'est le lieu où l'hospitalité et le dialogue avec Dieu sont le plus atteignable)
HISTOIRE :
• Le 10 mars 1791 Pie VI envoie son bref « Quod Aliquantum » au Cardinal de La Rouchefoucault. Il y analyse le contenu de la Constitution civile du clergé pour le condamner. Toutefois il précise : « Nous n'avons pas encore jusqu'ici lancé les foudres de l'Église contre les auteurs de cette malheureuse constitution du clergé ». Les menaces d'excommunication et d'anathème ne sont qu'implicites. Dans sa lettre apostolique « Caritas » du 13 avril 1791 Pie VI critique sévèrement les nouvelles élections d'évêques, et leur bénédiction par l'évêque d'Autun. Il déclare schismatiques les propos suivants du nouvel évêque de Quimper : « Cette constitution n'altère en rien le dogme ; qu'elle réforme seulement la discipline, et la rappelle à la pureté des premiers siècles ». Ses actes sacerdotaux sont déclarés irréguliers ; il est menacé d'anathème. Toutefois Pie VI réaffirme une position prudente vis-à-vis de l'Assemblée Nationale : « Nous avons déclaré Nous être abstenu jusqu'ici de déclarer retranchés de l'Église les auteurs de cette fatale constitution ».
La réaction de Pie VI par rapport à la constitution civile du clergé n'est, aujourd'hui encore, pas simple à interpréter ; tardive par rapport aux événements, elle aurait laissé les prêtres et les évêques dans l'embarras sur la conduite à tenir par rapport au serment de fidélité à la Nation, à la loi, au roi, créant un malaise dans les provinces françaises durant les six premiers mois de l'année 1791, et laissant s'y développer un véritable schisme. Cette question fait l'objet de discussions de la part des historiens des religions.
À la nouvelle de l'assassinat du général Duphot, le Directoireordonne le 11 janvier 1798 l'occupation de Rome. Gaspard Monge part le 6 février pour Rome. La Révolution éclate dans la ville le 15 février. La « République romaine » est proclamée par le peuple réuni au Campo Vaccino (ancien forum).
Le pape Pie VI est contraint par la république française de renoncer à son pouvoir temporel et de se contenter de son pouvoir spirituel. Déposé le 15 février lors de la proclamation de la République romaine, il est en fait prisonnier. Octogénaire et très malade, il demande la grâce de pouvoir mourir à Rome. Le général français a la délicatesse de lui répondre : « Mourir, cela peut se faire partout ». Pie VI quitte Rome dans la nuit du 19 au 20 février 1798.
Il est conduit à Sienne puis à la chartreuse de Galluzzo de Florence (en juin 1798) où il reste jusqu'au printemps 1799. La Deuxième Coalition se traduisant par l'avancée des troupes autrichiennes venant de Vénétie, et des troupes napolitaines qui ont repris Rome et détruit la République romaine, les Français envoient le pape en France, tandis que leurs troupes reculent sur tous les fronts, dans ces débuts de la seconde campagne d'Italie. Le Pape passe par Bologne, Parme, Turin. On lui fait traverser les Alpes sur une civière. C'est ensuite Briançon, Grenoble et enfin Valence, chef-lieu du département de la Drôme. Il n'ira pas plus loin.
Malgré les bouleversements que connaissait alors la France, le pape octogénaire reçut de nombreuses marques de respect et de compassion de la part du peuple, tout au long de sa route, entre Briançon et Valence. Le poète Paul Claudel le surnommera le « père commun des fidèles ».
Prisonnier du Directoire, il meurt à Valence, épuisé, le 29 août 1799 (12 fructidor an VII) à l'âge de 81 ans. Son acte de décès figure dans le registre d'état civil de la ville de Valence, où il est nommé « Jean Ange Braschy Pie VI pontife de Rome».
• Dag Hammarskjöld (Dag Hjalmar Agne Carl Hammarskjöld), né le 29 juillet 1905 à Jönköping en Suède et mort assassiné le 18 septembre 1961, en Rhodésie du Nord (l'actuelle Zambie), est un diplomate suédois, qui fut secrétaire général des Nations unies de 1953 à 1961. L'année même de sa mort, survenue avant la fin de son mandat, le prix Nobel de la paix lui fut décerné à titre posthume.
Son refus de choisir entre le camp occidental et le camp soviétique et son engagement en faveur des nations nouvellement décolonisées, notamment celles du Bloc afro-asiatique et contre l'Apartheid lui valurent cependant de nombreuses critiques et inimitiés de la part des Grandes puissances, notamment lors de la crise congolaise. Après Hammarskjöld, aucun autre Secrétaire général des Nations unies, n'osa affirmer, de façon aussi nette, l'autonomie et l'indépendance de l'Organisation vis-à-vis des États les plus puissants. Après sa mort, John Fitzgerald Kennedy le qualifiera de « plus grand Homme d'État du xxe siècle»
• La rencontre du Général Jacques Bollardière avec Jean-Marie Muller en 1970 accentue son inclination pacifiste. Il devient un membre actif du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN) avec sa femme Simone. Il participe au mouvement de défense du Larzac menacé par l'extension d'un camp militaire. Le 17 juillet 1973, il est arrêté au large de Moruroa alors qu’il manifeste de façon non-violente contre les essais nucléaires atmosphériques (et plus généralement contre la dissuasion nucléaire). La marine française arraisonne son voilier, le Fri, alors qu'il est en dehors des eaux territoriales (mais à l'intérieur du périmètre de sécurité délimité en vue d'un essai). Le « commando Bollardière » est composé de Jean Toulat, Jean-Marie Muller et Brice Lalonde. Il participe à différentes luttes sociales des années 1970.
• Aloys-Joseph Stanke dit Alfred Stanke. Affecté en 1942 au Bordiot à Bourges, l'Allemand Alfred Stanke se distingue par les soins et le réconfort qu'il prodigue à ceux qui, après avoir subi les violences de la Gestapo, sont incarcérés. Il meurt en 1975 et son corps repose à Saint Doulchard. En 1967, Claude Autan-Lara avait tourné, dans la cité berruyere, 'le Franciscain de Bourges', une oeuvre édifiante.
• Le 29/03/1947, fut le jour du premier grand soulèvement de Madagascar contre la France. La grande Ile comptait 350000 colons et 4 millions d'habitants.
Des camps de gendarmerie ont été attaqués à Moramanga, à Manakara ainsi que dans le bas faraony.
L'insurrection était menée par des sociétés secrètes, installées dans les forêts et aux points stratégiques du réseau ferroviaire. L'armée française répondit avec une férocité aveugle ; le corps expéditionnaire monta jusqu'à 30000 hommes. La guérilla dura 20 mois. Les Français procédèrent à des exécutions sommaires, des tortures, ont brûlé des villages. Des suspects furent jetés d'avion pour semer la Terreur. Bilan : entre 30 et 80 000 morts.
Cette date correspond aujourd'hui à la fête de l'Indépendance de Madagascar.
• Le noble Armand-Joseph de Béthune-Charost est né à Versailles.
Dès 1779, siégeant à l'Assemblée provinciale du Berry, il entreprend de faire sortir la province de son état de langueur en y introduisant des idées et pratiques agraires issues du milieu physiocratique. Ainsi, AVANT LA TOURNENTE RÉVOLUTIONNAIRE, sur sa terre de Charost, le duc supprime les droits seigneuriaux et les corvées qui pesaient sur les habitants des campagnes.
• C'est Gandhi, un Hindou qui nous a appris les béatitudes et l'amour des ennemis. Paradoxalement, il a osé mettre en pratique ce que les Chrétiens connaissaient depuis 2000 ans. Il n'a pas voulu les convertir à l'hindouisme mais à leur propre religion.
• Les Ancêtres de tous les Arabes du Sud s'appellent les héritiers de Qahtan.
Cette Communauté a disparu à la fin du XXeme siècle. Certaines Bédouines s'appelaient Marie. Les religieux islamiques ont peu à peu interdit à toutes les femmes de s'appeler Marie.
Les Bédouins de cette Communauté prennaient soin de leurs beautés : les Hommes se maquillaient et avaient de beaux vêtements colorés. Les Héritiers de Qahtan prenaient soin de leurs semblables.
• La langue araméenne est restée longtemps la langue diplomatique et commerciale de tout le Moyen-Orient, depuis la Mer Noire, l'Azerbaïdjan et l'Arménie au nord, jusqu'aux frontières de l'Arabie au sud, et de l'Afghanistan à l'est jusqu'en Égypte. Les araméens devenus chrétiens, on les appelera désormais Syriens ou syriaques à partir de l'ère chrétienne, du nom de l'antique Syrie.
L'âge d'or de la civilisation musulmane doit beaucoup aux chrétiens : médecins, savants, écrivains, philosophes, encyclopédistes, administrateurs chrétiens ont donné un lustre inégalé à leurs maîtres. Ils jouent en plus un rôle capital dans la transmission de l'héritage grec, traduisant en syriaque, puis en arabe les savants, médecins et philosophes grecs.
Le grand encyclopédiste iranien Farabi sera initié à la philosophie arabe par le Nestorien bagdadien Abi Bishr Matta, et on a conservé les controverses célèbres menées par Hunayn Ibn Ishaq, Qusta Ibn Louka ou Ibn Maymoun, en présence du souverain, avec les savants oulémas les plus réputés. Il n'est pas jusqu'au comportement des Musulmans en matière religieuse qui n'ait été influencé par les Chrétiens. Ainsi, le théologien Maroutan avait généralisé, après Saint Paul, le port du voile des moniales pour toutes les femmes. Chez les moines les nombreuses génuflexions et prosternations devant la Croix, les genoux et la tête touchant terre, seront reprises dans la prière musulmane, de même que le jeûne quotidien des religieux jusqu'au coucher du soleil fut adopté par tous les Musulmans pendant le mois du Ramadan. C'est bien en effet dans les écoles et les monastères de Syrie que dès les débuts de l'Hégire, se trouvent les fondements et les véritables trésors du rayonnement culturel de l'islam.
S'agissant également de l'art, on ne peut l'appeler uniquement musulman puisque les premiers graveurs sur cuivre seront chrétiens et que les Chrétiens participeront de manière constructive à la décoration en stuc de nombreux monuments musulmans, comme la mosquée d'Ibn Touloun au Caire.
Ce sont les Syriaques qui ont initié les Arabes à la culture de la science et de la philosophie grecque, et quand on réfléchit à l'immense influence que la culture arabe a exercée sur les destinées de l'esprit humain, le point de départ de ce grand mouvement doit être recherché dans les écoles et les monastères de Syrie. C'est aux araméens, dont les Syriaques sont les descendants directs, qu'il faut remonter si l'on veut apprécier l'apport fondamental des Chrétiens orientaux aux civilisations de cette région du monde. L'invention par les Phéniciens des 22 lettres de l'alphabet permettra à l'araméen de supplanter peu à peu l'écriture cunéiforme et ses centaine de signe, et c'est cette écriture arabe, langue née dans le sud de la Syrie, selon l'historien Giawd Ali : les lettres de l'alphabet arabe viendront en effet de la cursive syriaque des scribes de Hira, en Irak ; le Coran adoptera de nombreux mots araméens et les 22 graphèmes de l'alphabet syriaque seront repris dans l'écriture arabe dite koufique. C'est alors que les Chrétiens contribueront très largement à la constitution de la civilisation arabe musulmane, notamment dans les premiers siècles de l'Hégire. Sous les califes ommeyades (661-750), de nombreux cadres chrétiens locaux, notamment syriaques, qui avait souffert de l'ostracisme byzantin, seront admis dans l'administration musulmane. Ainsi peut-on citer dans la dynastie des ministres des finances de la famille Sarjoun le futur Saint Jean Damascène, l'un des 33 Docteurs de l'Eglise, qui servira loyalement la famille régnante califale durant la première partie de sa vie. Le prestige, les connaissances et les compétences des intellectuels chrétiens seront ainsi très appréciées dans les sphères gouvernementales, et les califes s'entoureront de conseillers chrétiens très écoutés. Al Maamoun crée en 832, Beyt al Hikma, à la fois bibliothèque, centre de recherche et de traduction où travailleront Nestoriens et Jacobites, traduisant du grec en arabe par le canal du syriaque les oeuvres philosophiques et médicales de l'antiquité grėco-romaine. Ce sont ces manuscrits qui seront recopiés en Andalousie, à Tolède, et là, traduits en latin pour se répandre dans les universités européennes. L'axe culturel Bagdad-Tolède-Oxford ou Bologne aura été mis en place par des savants chrétiens de Mésopotamie ou de Perse (Université de Gondishapour).
• Ceci est le document que Mohammad, fils d’Abdullah, Prophète de Dieu, Avertisseur et Porteur de bonnes nouvelles, a fait rédiger afin que ceux qui viendront dans le futur, n’aient aucune excuse.
" J’ai fait rédiger ce document à l’attention des chrétiens d’Orient et d’Occident, ainsi qu’à ceux qui sont proches ou qui habitent dans les contrées lointaines. Pour les chrétiens d’aujourd’hui et pour ceux qui viendront dans l’avenir. Pour les chrétiens que nous connaissons et pour ceux que nous ne connaissons pas.
Tout musulman violant ou déformant ce qui est ordonné sera considéré comme violant le pacte de Dieu et sera un transgresseur de Sa Promesse et, par la même, encourra le châtiment de Dieu, fût-il un roi ou un simple sujet.
Je promets que quiconque, moine, voyageur ou autre, demandera mon aide, que ce soit dans les montagnes, les forêts, les déserts, les habitations, ou dans les lieux de prière, je repousserai ses ennemis avec tous mes amis et assistants, avec ma famille et tous ceux qui déclarent me suivre ; tous le défendront parce qu’il est mon alliance.
Et je le défendrai contre la persécution, l’agression et la gêne de la part de son ennemi en retour de la taxe qu’ils (les chrétiens) ont promis de payer. S’ils préfèrent défendre eux-mêmes leur propre personne ainsi que leurs propriétés, il leur sera permis de le faire et il ne leur sera causé aucun tort.
Aucun évêque ne sera expulsé de son évêché, aucun moine de son monastère, aucun prêtre de son lieu de prière,
l’on n’empêchera aucun pèlerin de faire son pèlerinage.
Aucune de leurs églises ou autres maisons de prière ne sera ravagée, détruite ou démolie. Aucun matériau de leurs églises ne sera utilisé pour construire des mosquées ou des habitations pour les musulmans. Tout musulman faisant de la sorte sera considéré comme s’opposant à Dieu et à Son Prophète. Les moines et les évêques ne seront soumis à aucune taxe ou quelconque imposition, qu’ils soient dans les forêts ou sur les rivières, à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud. Je leur donne ma parole d’honneur qu’ils seront protégés par ma promesse et mon engagement et jouiront d’une totale protection contre toutes sortes de désagréments. Si une femme chrétienne épouse un musulman, ce mariage ne doit pas avoir lieu sans son approbation. Une fois mariée, nul ne doit l’empêcher d’aller prier à l’église. Toute aide doit leur être accordée pour la réparation de leurs églises. Ils seront dispensés de porter des armes. Ils seront protégés par les musulmans. Que ce document soit respecté jusqu’au Jour du Jugement Dernier. »
Le texte est signé « Mohammad, le Messager de Dieu » (1).
[1] Makatib Ar-Rasul (Épîtres du Messager), édité à Beyrouth, Liban
• Les chrétiens sont les gardiens du vivre-ensemble, pas de leurs droits. Au besoin, ils savent même céder sur leurs droits si cela doit sauvegarder le vivre-ensemble. Ce vivre-ensemble doit être la boussole qui nous guide en élaborant une nouvelle loi électorale. Nous sommes faits pour être le levain dans la pâte, pas le levain à côté de la pâte. Ce qu'il faut défendre, c'est partout où c'est possible le vivre-ensemble qui, par essence, se nourrit de modération. Les extrémismes se renforcent l'un l'autre. La modération, par contre, est une vertu chrétienne. C'est la compagne de la raison, la sœur cadette de la prudence, la conseillère du courage. Fady Noun
Cosa posso offrire ai padroni di casa
POLITIQUE :
• Coup d'Etat en Bolivie : Guerre Hybride
Les militaires et leurs alliés de « l’opposition » sont en train de renforcer leur contrôle sur le pays, c’est donc le bon moment pour examiner comment la Guerre Hybride contre la Bolivie a réussi à réaliser son objectif le plus immédiat de changement de régime contre le président démocratiquement réélu et légitime du pays, ainsi que les moyens sur lesquels il compte pour rester au pouvoir, ce qui, espérons-le, aidera les autres pays à se préparer pour réagir aux campagnes asymétriques comme celles-ci si ils sont pris comme objectif dans l’avenir.
Selon la dynamique de la Guerre Hybride, la majorité des participants aux « protestations » de plus en plus violentes n’étaient probablement pas « dans le coup » mais savaient dans leur propre esprit ce que leurs actions étaient destinées à accomplir, se lançant dans le flux en tant que soi-disant « compagnons de route » afin de fournir la masse critique dont leurs dirigeants avaient besoin pour que leur mouvement mérite une attention mondiale des médias. Alors que la pression internationale s’accumulait sur lui, le Président Morales s’est quelque peu naïvement soumis à des appels à un audit prétendument « impartial » du scrutin en demandant l’aide de l’OEA soutenue par les États-Unis, pariant probablement que cela lui donnerait du temps pour préparer sa prochaine étape et aussi pour montrer au monde qu’il n’a rien à cacher. Ce qu’il n’avait pas réalisé, cependant, c’est que les services de renseignements US avaient déjà coopté avec succès ses forces policières et militaires et attendaient simplement le moment le plus décisif pour mener à bien leur coup d’État pré-planifié.
Les deux semaines qui ont suivi ont été marquées par des « protestations » de plus en plus violentes qui se sont transformées en émeutes généralisées dans différentes parties du pays, au cours desquelles le Président Morales aurait dû réaliser que les services de sécurité n’étaient plus de son côté puisqu’ils ne s’acquittaient plus de leur devoir constitutionnel de rétablir l’ordre et la loi. La fin de semaine précédant la publication de la « recommandation » préliminaire de l’OEA a été marquée par la pire violence de mémoire récente destinée à envoyer au Président Morales le signal qu’il devrait démissionner, sinon… Une mairesse alliée a été lynchée dans la rue, des émeutiers se sont emparés des bâtiments des médias d’État dans la capitale, les maisons de la sœur du Président Morales et de deux de ses gouverneurs ont été incendiées et des informations ont commencé à affluer selon lesquelles les membres de sa famille étaient menacés pour que leur parent fonctionnaire démissionne. Même alors, cependant, le Président Morales a tenu bon et a suivi la « recommandation » de l’OEA de refaire les dernières élections, mais les militaires ont annoncé qu’ils commençaient des opérations contre ce qui étaient manifestement ses partisans juste avant de lui « conseiller » de démissionner peu après, ce qu’il a fait.
Leçons à tirer
En réfléchissant aux leçons à tirer de la Guerre Hybride sur le changement de régime réussi en Bolivie contre le Président Morales, il faut dire qu’il a lui-même facilité le déroulement de ce complot lorsqu’il a plus que jamais polarisé le pays en se présentant pour un quatrième mandat après que le Tribunal Suprême Électoral ait annulé les résultats du référendum de février 2016 au lieu de consacrer les 3 dernières années et demi à la préparation d’un successeur. Cela a involontairement contribué à la campagne de guerre de l’information US qui a conditionné certains éléments ciblés de la population à croire qu’il avait des « tendances dictatoriales » et pouvait « s’accrocher au pouvoir » par « corruption ». Quant à la phase cinétique de la Guerre Hybride elle-même, le Président Morales n’avait aucune chance de survivre à la crise dès le début, puisque les services de renseignements US avaient déjà coopté ses services de sécurité, qui avaient probablement transmis des informations sur les familles de ses responsables aux foules de droite et facilité ainsi leur prise d’otages. Néanmoins, comme l’a soulignél’écrivain et militant indépendant vénézuélien et canadien Nino Pagliccia, « une union civico-militaire forte soutenue par des milliers de milices volontaires » qui aurait rendu la situation plus difficile à surmonter même au Venezuela.
A Korybko
• Le coup d’Etat en Bolivie intervient moins d’une semaine après la fin des négociations entre morales et une multinationale allemande de commercialisation du lithium
« Le lithium de la Bolivie appartient au peuple bolivien. Pas aux compagnies multinationales« .
Le coup d’État militaire de dimanche en Bolivie a mis en place un gouvernement qui devrait renverser la décision du président démissionnaire Evo Morales d’annuler un accord avec une société allemande pour le développement de gisements de lithium dans ce pays d’Amérique latine pour des batteries comme celles des voitures électriques. .
« Le lithium bolivien appartient au peuple bolivien« , a tweeté David Atkins, collaborateur de Washington Monthly. « Pas aux multinationales. »
Le coup d’État, qui a conduit dimanche Morales à démissionner et à se réfugier au Mexique, est le résultat de journées de protestations de la part d’éléments d’ultra-droite en colère contre le gouvernement de gauche d’Evo Morales. La sénatrice Jeanine Añez, du parti de centre-droit Unité de la démocratie, est actuellement présidente intérimaire du gouvernement instable qui a suivi le coup d’État, en attandant des élections.
Argus, un analyste spécialisé dans les investissements, a exhorté les investisseurs à suivre de près l’évolution de la situation et a noté que la production de gaz et de pétrole de sociétés étrangères en Bolivie était restée stable.
La décision d’Evo Morales d’annuler, le 4 novembre dernier, l’accord de décembre 2018 conclu avec la société allemande ACI Systems Alemania (ACISA), est intervenue après plusieurs semaines de manifestations des habitants de la région de Potosí. La région dispose de 50% à 70% des réserves mondiales de lithium dans les salines du Salar d’Uyuni.
ACISA fournit notamment des batteries à Tesla; Les actions de Tesla ont augmenté lundi après le week-end.
Comme Bloomberg News l’a noté en 2018, cela a donné au pays une importance capitale pour la prochaine décennie:
La demande de lithium devrait plus que doubler d’ici 2025. Le minerai doux et léger est extrait principalement en Australie, au Chili et en Argentine. La Bolivie en a beaucoup – 9 millions de tonnes qui n’ont jamais été exploitées commercialement, la deuxième plus grande quantité au monde – mais jusqu’à présent, il n’existait aucun moyen pratique de l’exploiter et de le vendre.
L’annulation de l’accord ACISA par Morales a ouvert la porte à une renégociation de l’accord avec des termes générant davantage de profits pour la population de la région ou à la nationalisation pure et simple de l’industrie d’extraction du lithium en Bolivie.
Comme Telesur l’avait signalé en juin, le gouvernement Morales avait annoncé à l’époque qu’il était « déterminé à industrialiser la Bolivie et avait investi des sommes énormes pour garantir que le lithium soit transformé dans le pays pour l’exporter uniquement sous forme de valeur ajoutée, telle que les piles« .
On ne sait pas quelles seront les prochaines étapes pour le secteur dans une Bolivie post-coup d’État, selon la société mondiale d’analyse du renseignement, Stratfor :
À long terme, l’incertitude politique persistante rendra plus difficile pour la Bolivie d’augmenter sa production de métaux stratégiques comme le lithium ou de développer un secteur à valeur ajoutée sur le marché des batteries. Le climat peu propice aux investissements intervient à un moment où les opportunités mondiales dans la production de batteries lithium-ion se multiplient pour répondre à la demande croissante provenant de la fabrication de véhicules électriques.
La semaine dernière, ACISA avait déclaré à la chaîne de télévision allemande DW que la société affirmait être « confiante que son projet d’extraction du lithium sera repris après une phase de calme politique et de clarification« .
Dimanche, Morales a démissionné.
• Loi engagement et proximité
Le plafonnement de l’astreinte à 25.000 euros est, aussi, lourd de sens. Elle condamne l’occupant, en sus de la saisie des quelques biens qu’il détient – véhicule, terrain, …– à vivre dans la pauvreté et le dénuement. En effet, le fisc veille au « retour à meilleure fortune », c’est-à-dire que l’occupant devra payer cette astreinte dès qu’il gagnera un peu plus que le RSA. En revanche, cette astreinte représente peu pour le propriétaire d’une villa de luxe qui s’exonère des règles d’urbanisme pour construire ce qui lui plait...
Cet article 14, sous couvert de sanctionner plus efficacement le non-respect des règles locales d’urbanisme, a tous les caractères d’une mesure anti-pauvres, anti-Voyageurs et anti-habitats légers (yourts). Ses conséquences — notamment jeter le plus grand nombre sur les trottoirs — sont d’une grande brutalité.
Il faut des lois et des politiques d’inclusion plutôt que d’exclusion
Il faut prévenir plutôt que punir et donc imposer la création, en nombres suffisants, dans les documents locaux d’urbanisme, de lieux d’accueils décents, collectifs et/ou familiaux, de zones d’habitations légères et réversibles.
L’article 90 du projet de loi Loppsi 2 avait déjà prévu d’expulser sans le juge et sur décision du préfet les occupants d’habitations non conformes. Mais le 11 mars 2011, le Conseil constitutionnel l’avait abrogé, jugeant qu’il était « sans considération de la situation personnelle ou familiale, de personnes défavorisées et ne disposant pas d’un logement décent » et « opérait une conciliation manifestement déséquilibrée entre la nécessité de sauvegarder l’ordre public et les autres droits et libertés ».
C’est pourquoi nous demandons d’ores et déjà au gouvernement et aux députés de retirer purement et simplement l’article 14 du projet de loi Engagement et proximité et de produire des lois et des politiques d’inclusion plutôt que d’exclusion !
• UN DES PRINCIPAUX FINANCEURS DE TRUMP ET DE MCCONNELL EST UNE FORCE MOTRICE DERRIÈRE LA DÉFORESTATION EN AMAZONIE
DEUX SOCIÉTÉS BRÉSILIENNES appartenant à l'un des principaux donateurs du président Donald Trump et du chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, sont largement responsables de la destruction en cours de la forêt amazonienne, un carnage qui s'est développé en incendies qui ont captivé l'attention mondiale.
Les sociétés ont pris le contrôle des terres, les ont déboisées et ont contribué à la construction d’une autoroute controversée menant à leur nouveau terminal dans la jungle, afin de faciliter la culture et l’exportation de céréales et de soja. Le terminal maritime de Miritituba, situé au cœur de l’Amazone dans l’État brésilien de Pará, permet aux producteurs de charger le soja sur des barges, qui rejoindront ensuite un port plus grand avant que la cargaison ne soit expédiée dans le monde.
Le terminal Amazon est géré par Hidrovias do Brasil, une société détenue en grande partie par Blackstone, une grande société d’investissement américaine. Pátria Investimentos, une autre société de Blackstone, détient plus de 50% de Hidrovias, tandis que Blackstone détient directement environ 10% de sa participation. Le cofondateur et PDG de Blackstone, Stephen Schwarzman, est un proche allié de Trump et a fait don de millions de dollars à McConnell ces dernières années.
Bolsonaro demande depuis longtemps que l’Amazonie soit confiée à l’agroalimentaire et a rapidement défiguré les agences chargées de la protéger et responsabilisé les dirigeants de l’agroalimentaire soucieux de défricher la forêt. Les accapareurs de terres se sont enhardis.
«Avec Bolsonaro, les invasions sont de plus en plus pires et continueront de s’aggraver», a déclaré à Alexander Zaitchik, Francisco Umanari, chef de Apurinã âgé de 42 ans, à propos d’un article récent dans The Intercept . «Son projet pour l’Amazonie est l’agroalimentaire. À moins qu'il ne soit arrêté, il ira à l'encontre de nos droits et permettra une invasion géante de la forêt. L'accaparement des terres n'est pas nouveau, mais c'est devenu une question de vie ou de mort. ”
Les incendies en Amazonie ont provoqué la dévastation décrite comme sans précédent, beaucoup d'entre eux étant allumés par des agriculteurs et d'autres cherchant à défricher des terres pour les faire cultiver ou faire paître. Bolsonaro a d'abord qualifié les incendies d'indignes d'attention sérieuse. Il y a plusieurs semaines, Bolsonaro a limogé un scientifique en chef du gouvernement pour un rapport sur l'escalade rapide de la déforestation sous le gouvernement de Bolsonaro, affirmant que les chiffres avaient été fabriqués de toutes pièces.
À partir de la dictature militaire au Brésil, lorsque le secteur agroalimentaire a été pleinement habilité, environ un cinquième de la jungle a été détruit au milieu des années 2000. Si l’Amazonie perd un autre cinquième de sa masse, elle risque le phénomène de dépérissement , où la forêt devient si sèche qu’un cycle vicieux et en cascade s’installe et que, comme l’écrit Zaitchik, « n’est plus à la portée de quiconque». intervention humaine ultérieure ou regret. "
SCHWARZMAN, L'UN DES FONDATEURS de Blackstone, possède environ un cinquième de la société, ce qui en fait l'un des hommes les plus riches du monde. En 2018, il avait touché au moins 568 millions de dollars, soit une baisse par rapport aux 786 millions de dollars qu'il avait gagnés l'année précédente. Il a été généreux envers McConnell et Trump avec cette richesse. En 2016, il a donné 2,5 millions de dollars au Fonds du Sénat pour le leadership, le super PAC de McConnell, et a mis Jim Breyer, beau-frère milliardaire de McConnell, au conseil d'administration de Blackstone . Deux ans plus tard, Schwarzman donnait 8 millions de dollars au Super PAC de McConnell.
Les employés de Blackstone ont versé plus de 10 millions de dollars à McConnell et à son Super PAC au fil des ans, ce qui en fait la plus grande source de financement direct de la carrière de McConnell . La campagne au Sénat de McConnell a refusé de commenter.
Schwarzman est un ami proche et un conseiller de Trump. Il a présidé son forum stratégique et politique jusqu’à ce qu’il s’écroule à la suite du rassemblement néonazi de Charlottesville, au cours duquel Trump a loué «les très bons gens, des deux côtés. En décembre 2017, alors que les derniers détails de la réduction de l'impôt du GOP étaient en train d'être finalisés, Schwarzman a organisé une levée de fonds de 100 000 $ par assiette pour Trump . Quelques-uns des compagnons de table du président se sont plaints de la facture fiscale et, quelques jours plus tard, Trump a réduit le taux maximum de 39,6 à 37 du dernier paquet.
Ces derniers mois, la famille Sackler, dont les membres ont fondé et possèdent la société pharmaceutique Purdue Pharma, est devenue un paria pour son rôle dans la gestion de la crise des opioïdes et de la mort de dizaines de milliers de personnes. Les contributions de Schwarzman à la destruction de l'Amazone, qui sépare l'humanité d'une planète inhabitable, pourraient le rendre aussi intouchable socialement que les Sackler, compte tenu de l'ampleur des conséquences de la destruction de la forêt tropicale.
Article en entier sur le site suivant : https://theintercept.com/2019/08/27/amazon-rainforest-fire-blackstone/
• Assurance-chômage : une dette doublement profitable
28 juin par Hélène Crouzilla
La dette de l’assurance-chômage constitue un juteux business pour ses créanciers, notamment la BNP-Paribas, et justifie des économies sur le dos des chômeurs qui accompagnent en réalité une baisse des cotisations. Une double peine pour les allocataires, selon la réalisatrice Hélène Crouzillat.
M. Pébereau, président du conseil d’administration de la BNP-Paribas, vient s’asseoir un jour de l’année 2005 à la table de la République, un dossier sous le bras : rompre avec la facilité de la dette publique. Le rapport préconise, entre autres réjouissances, d’engager des réformes pour garantir l’équilibre des régimes sociaux et mettre fin à l’endettement de la France.
Au même moment, la dette de l’assurance-chômage s’élève à 13 milliards.
Cette année-là, la banque de M. Pébereau se classe en tête du palmarès annuel de l’Agence France Trésor (l’organisme qui gère la dette et la trésorerie de l’État) pour ses prestations bancaires concernant la dette française. Friande des emprunts de l’État, la banque l’est également de ceux contractés par la Sécurité sociale ou l’Unédic, l’organisme gestionnaire de l’assurance-chômage. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil à la page Investisseurs du site de l’Unédic, qui emprunte directement sur les marchés financiers.
Depuis le prêche du banquier Pébereau sur l’alarmante situation des dépenses publiques, des réformes tombent en cascade sur les services publics et la Sécurité sociale ; et l’assurance-chômage, premier laboratoire « social » du paritarisme, n’est pas épargnée.
L’étatisation de l’assurance-chômage
La refonte actuelle du régime d’indemnisation des chômeurs, entamée en 2018, n’est qu’une énième réforme. À ceci près que cette réforme s’appuie sur une refonte du financement de la caisse passée presque inaperçue pour le quidam.
Petite explication. Historiquement, l’assurance-chômage, créée en 1958 et gérée par l’Unédic, est financée par les contributions des employeurs et des salariés, qu’elle reverse aux chômeurs en cas de perte d’emploi. Au motif de donner de nouveaux droits à d’autres actifs, notamment aux travailleurs indépendants, le gouvernement vient de remplacer, en 2018, les cotisations salariales par un impôt, la CSG.
Ne nous y trompons pas. Il n’est pas question ici d’un simple jeu de trésorerie, mais bien d’une réforme politique, destinée à permettre chaque année à l’État de fixer le cadre financier consacré à l’indemnisation des chômeurs, qu’ils soient salariés ou indépendants, et le montant des économies souhaité. Ce faisant, il transforme la caisse paritaire en chambre d’enregistrement, sorte de coquille qui se fissure à vue d’œil (dernièrement, son directeur a d’ailleurs pris la fuite...)
Car en substituant l’impôt à la cotisation, le gouvernement ne dénature pas seulement le système mutualisé et assuranciel de l’assurance-chômage, il se dote aussi d’armes infaillibles : rendre invisible aux travailleurs la perte de leur salaire différé destiné à couvrir les risques liés au chômage ; vider de son sens la présence des syndicats de salariés dans la défense et la gestion des droits des chômeurs ; permettre la mise en place, à terme, d’une indemnisation chômage forfaitaire, de type assistanciel, dont le montant serait complètement indépendant du salaire antérieur.
En outre, l’introduction de la CSG dans le financement de l’assurance-chômage lie le destin financier de la Sécurité sociale, à laquelle la CSG était initialement destinée, à celui de l’assurance-chômage. S’il y a trou dans une caisse, l’autre le compense. Malin.
La présente réforme, d’abord introduite dans la loi bien mal nommée « Liberté de choisir son avenir professionnel », professe, au nom de la dette, et pour redresser les comptes de l’Unédic, un durcissement de l’accès aux droits pour tous les chômeurs, une dégressivité de l’indemnité des allocataires les mieux dotés et une diminution drastique de l’allocation pour les salariés sous contrats courts. Elle provoquera l’éviction de 300 000 chômeurs du droit à l’indemnisation, alors qu’elle n’indemnise aujourd’hui qu’à peine la moitié des chômeurs officiellement inscrits.
Le tableau est d’autant plus lourd que l’assurance-chômage n’était pas en grande forme avant la réforme.
Une violence institutionnalisée
L’institution assurance-chômage va mal depuis un moment. Pôle emploi est grignoté de l’intérieur par une transformation de ses métiers qui fait la part belle aux prestataires privés et à la dématérialisation, tandis que l’Unédic n’a pas cessé, depuis les années 1980, de modifier et de restreindre les règles ou l’accès à l’indemnisation des chômeurs. On se souvient des réformes marquantes : réduction des prestations en 1982 ; allocation unique dégressive en 1992 ; durcissement des conditions d’indemnisation en 2002 ; renforcement de la logique de capitalisation (1 jour employé = 1 jour indemnisable) et réduction de la durée d’indemnisation en 2009 ; mise en place des droits rechargeables et coup de rabot sur les droits des plus précaires et le montant de l’indemnisation en 2014 puis 2017.
Le langage de l’institution, la production de ses algorithmes et son mode de gouvernance – en dehors de tout contrôle démocratique – dessinent un fonctionnement quasi autarcique, qui fait presque de l’usager un intrus. Les portefeuilles des agents de Pôle emploi explosent [1], au moment où les radiations et les indus pleuvent au point qu’on ne sait plus ni à qui ni à quoi ils sont dus. L’institution fait perdre la tête à des sujets non désirés, encore trop nombreux à passer la porte. Elle met aussi à mal son personnel, qui vit depuis quelque temps une vague de suicides peu médiatisée [2]. La caisse sociale est désormais le vecteur d’une violence inouïe, en direction des chômeurs comme de ses agents, une violence institutionnalisée dont les effets restent peu étudiés et globalement occultés par les idéologies du mérite et du plein emploi.
Jamais dans l’histoire de l’assurance-chômage les chômeurs n’ont été aussi peu et aussi mal indemnisés, aussi peu accompagnés qu’aujourd’hui. Parallèlement, la dette de l’assurance-chômage s’accroît à un rythme effréné, passant de 13 milliards, au moment où Pébereau pose son rapport sur la table, à plus de 37 milliards actuellement. Alors, à quel jeu pervers s’adonnent le gouvernement et son banquier Macron, obsédés par leur besoin d’économies [3] ? Faire passer pour remède les causes du mal ?
Il n’est nul besoin d’être expert en économie pour comprendre comment l’institution assurance-chômage s’est trouvée criblée de dettes. Défiscalisations, allègements d’impôt et exonérations ruinent à coup sûr les comptes sociaux et imposent dans le même temps de recourir à l’endettement sur les marchés financiers. Les banques gagnent alors une rente pérenne grâce aux intérêts fournis pour l’acquisition des titres d’emprunts et leurs portefeuilles, gorgés de titres de dette publique ou des organismes sociaux, garantis par l’État, sont le gage d’une solidité financière qui leur permet d’emprunter ailleurs à moindre coût ou de spéculer sereinement. Quoi de plus naturel alors que ce soient les mêmes banques qui préconisent au plus haut niveau de l’administration française des réformes structurelles censées réduire les dépenses sociales ?
Tout le monde connaît l’adage « prendre le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière ». Rien ne saurait mieux illustrer la logique de prédation à l’œuvre.
Invisible, mais vrai
Dans le cas de l’assurance-chômage, le constat est sans appel. Si la dette, avec ses intérêts relativement faibles, pèse assez peu sur le budget – sur les sept dernières années, ce sont quand même 2,3 milliards versés aux créanciers [4] –, elle s’ajoute au déficit annuel, et, parce qu’elle ne cesse d’augmenter, elle devient un argument massue pour donner les chômeurs en pâture au marché du travail. L’argument est du reste tellement admis, voire naturalisé, qu’il n’est même plus sujet à discussion. C’est à peine si l’on a évoqué la dette lors des récentes négociations, l’œil rivé sur les curseurs permettant de la diminuer. Pourtant, quand il n’est de secret pour personne que la plupart des banques et investisseurs des titres de l’assurance-chômage pratiquent l’évasion fiscale, ce consentement généralisé fait figure de complicité. Les cotisations augmentent à peine entre 1983 et 2017, passant de 5,80 % à 6,45 %, alors que le nombre de chômeurs passe d’1,85 million à 6,5 millions aujourd’hui. Faut-il rappeler qu’en de nombreuses occasions, les comptes de l’Unédic, excédentaires, ont donné lieu, non pas à la création d’un fonds de réserve – comme l’ont proposé à maintes reprises les syndicats de salariés – mais à la baisse des cotisations ?
Sans avoir la bosse des maths, on voit bien qu’il y a un souci dans les recettes.
Pour y répondre, le recours à l’endettement, qui, par ses effets financiers et moraux ajoute à l’instabilité du régime accompagne le maintien d’une réserve utile de chômeurs indemnisés, fussent-ils de moins en moins nombreux, et abaisse les prétentions de celles et ceux qui sont au travail. Qui gâcherait sa vie pour un boulot s’il n’avait pas peur de la misère, « faute de mieux et par crainte du pire » ?
Faire peur et invisibiliser les besoins, invisibiliser jusqu’aux corps eux-mêmes – comme le font les statistiques sur le nombre de chômeurs, sans cesse revisitées à l’aune de catégories rocambolesques ou de la dématérialisation et de ses intelligences artificielles – s’avère crucial pour préserver le processus d’accaparation financière. Alors, jusqu’où les chômeurs se soumettront-ils à une institution arbitraire – comme le montre à nouveau la réforme actuelle – qui décide à coups de règlements toujours plus délétères qui elle indemnise et dans quelle mesure, et qui détermine surtout la manière dont l’argent doit être utilisé ?
Ils sont tendres, ces hommes et ces femmes pressés chaque jour d’accumuler des preuves absurdes de leur recherche d’emploi ; et ils sont courageux, poussés à se sentir eux-mêmes absurdes dans un monde qui cherche à les réduire à l’état d’objets. Ils ont un comportement héroïque, face aux atteintes – financières, morales et symboliques – qu’ils encaissent chaque jour. C’est sûr qu’ils trouvent, les bons jours, la puissance d’infléchir la peur, la culpabilité et l’intériorisation de la violence, et, les jours meilleurs encore, une colère légitime et prompte au soulèvement.
Aujourd'hui Pole Emploi n’indemnise qu’à peine la moitié des chômeurs officiellement inscrits.
Le tableau est d’autant plus lourd que l’assurance-chômage n’était pas en grande forme avant la réforme.
Une violence institutionnalisée
L’institution assurance-chômage va mal depuis un moment. Pôle emploi est grignoté de l’intérieur par une transformation de ses métiers qui fait la part belle aux prestataires privés et à la dématérialisation, tandis que l’Unédic n’a pas cessé, depuis les années 1980, de modifier et de restreindre les règles ou l’accès à l’indemnisation des chômeurs.
Le langage de l’institution, la production de ses algorithmes et son mode de gouvernance – en dehors de tout contrôle démocratique – dessinent un fonctionnement quasi autarcique, qui fait presque de l’usager un intrus. Les portefeuilles des agents de Pôle emploi explosent, au moment où les radiations et les indus pleuvent au point qu’on ne sait plus ni à qui ni à quoi ils sont dus. L’institution fait perdre la tête à des sujets non désirés, encore trop nombreux à passer la porte. Elle met aussi à mal son personnel, qui vit depuis quelque temps une vague de suicides peu médiatisée. La caisse sociale est désormais le vecteur d’une violence inouïe, en direction des chômeurs comme de ses agents, une violence institutionnalisée dont les effets restent peu étudiés et globalement occultés par les idéologies du mérite et du plein emploi.
Jamais dans l’histoire de l’assurance-chômage les chômeurs n’ont été aussi peu et aussi mal indemnisés, aussi peu accompagnés qu’aujourd’hui. Parallèlement, la dette de l’assurance-chômage s’accroît à un rythme effréné, passant de 13 milliards, au moment où Pébereau pose son rapport sur la table, à plus de 37 milliards actuellement. Alors, à quel jeu pervers s’adonnent le gouvernement obsédé par leur besoin d’économies ? Faire passer pour remède les causes du mal ?
28 juin par Hélène Crouzillat
http://www.cadtm.org/Assurance-chomage-une-dette-doublement-profitable
Voir le rapport d’audit de l’Unedic publié par le Groupe d’audit citoyen de la dette de l’Assurance chômage (GACDAC) sur le site de CADTM.org
• De paradis fiscal pour le kérosène, l’UE doit devenir pionnière de l'action climatique
Aviation/Taxe CO2
L'organisation non gouvernementale "Transport et environnement" a révélé aujourd'hui une étude de la Commission européenne qu’elle a maintenue secrète.
Dans son étude, la Commission européenne conclut qu'une taxe européenne sur le kérosène réduirait les émissions de CO2 de l'aviation européenne de onze pour cent sans avoir d’effet négatif sur l'économie.
Contrairement aux États-Unis, à l'Australie, au Canada, au Japon ou même à l'Arabie saoudite, les États membres de l'UE ne taxent pas le kérosène. Selon l'étude, une taxe sur le kérosène de 33 cents le litre permettrait une réduction de 16,4 millions de tonnes de CO2 et contribuerait considérablement à la réalisation des objectifs climatiques de Paris.
Déclaration de KARIMA DELLI, Présidente de la Commission des transports du Parlement européen :
"De paradis fiscal pour le kérosène, l’UE doit devenir pionnière de l'action climatique au niveau mondial.
L'aviation va devoir contribuer à la réalisation des objectifs climatiques de Paris. Nous ne pouvons plus accepter que ce secteur responsable d’une pollution massive soit privilégié en vertu d’une non-imposition lui procurant un avantage compétitif par rapport aux autres moyens de transport.
L'étude précise bien que la taxation du transport aérien pour protéger le climat ne constitue pas un danger pour l'emploi. Pour sauver le climat, l'Union européenne doit donc prendre les mesures qui s'imposent vis-à-vis du secteur de l’aviation mais aussi du transport maritime.
Des milliers de jeunes continuent de réclamer des actions de leur gouvernement et de la Commission européenne pour lutter contre le changement climatique. La communauté scientifique a envoyé un message clair.
À l'Union européenne de montrer l’exemple et de lancer un plan d'action mondial sur le climat comprenant une taxe sur le kérosène ainsi qu'une taxe européenne sur le CO2".
• Pour la députée européenne Aurore Lalucq, l'accord commercial entre l'Union européenne et le Canada, que la France s'apprête à ratifier, favorise les intérêts privés sur les intérêts publics. Au détriment des politiques écologiques.
Non à la ratification du Ceta, oui au devoir de vigilance
Tribune. Après avoir fait campagne sur le thème d’une «Europe qui protège» et qui lutte contre le changement climatique, le gouvernement français s’apprête en urgence à ratifier le Ceta – le Comprehensive Economic and Trade Agreement –, un accord commercial dit de «nouvelle génération» entre l’Union européenne et le Canada, espérant que la torpeur de l’été ait raison de la mobilisation citoyenne.
Or, l’incompatibilité du Ceta avec les engagements de l’accord de Paris sur le climat a été démontrée par la Commission d’experts mandatés par le gouvernement français. Leur rapport annonçait la hausse des émissions de gaz à effet de serre en raison notamment de la multiplication des flux internationaux, de la promotion d’un modèle agricole moins-disant sur le plan environnemental et de l’augmentation des investissements dans des industries polluantes telles que le pétrole issu des sables bitumineux. Il mettait aussi en garde contre le risque de voir les politiques publiques nécessaires pour mettre en œuvre l’accord de Paris contestées par les investisseurs canadiens.
Vers un abîme climatique
Malgré ces alertes, la majeure partie du texte est entrée en application provisoire le 21 septembre 2017, à l’exception du mécanisme d’arbitrage prévu en l’espèce entre investisseurs et Etats. Ce mécanisme favorise les intérêts privés sur les intérêts publics, notamment environnementaux. La ratification nationale du Ceta irait donc encore plus loin dans l’abîme climatique puisqu’elle permettra aux multinationales basées au Canada d’attaquer l’UE ou les Etats membres quand ces derniers adopteront des règles dommageables à leurs profits.
Le Ceta a d’ailleurs déjà été utilisé par le Canada et certains industriels pour dissuader les pouvoirs publics européens d’interdire l’utilisation de produits nocifs tels que le glyphosate, ou pour tenter d’affaiblir les règles existantes en matière d’importations de produits agricoles traités avec des néonicotinoïdes, pourtant interdits dans l’UE. Pourquoi leur donner une nouvelle arme pour contester à l’avenir un choix de société ? Non sans ironie, le Canada a lui-même souffert de ce mécanisme d’arbitrage à de nombreuses reprises dans le cadre de l’accord de commerce nord-américain : il vient pour ces raisons de l’abandonner avec les Etats-Unis. Selon la ministre des Affaires étrangères canadienne, Chrystia Freeland, «cela a coûté plus de 300 millions de dollars au contribuable canadien. […] L’arbitrage d’investissement élève le droit des entreprises au-dessus de ceux des gouvernements souverains. En l’enlevant, nous avons renforcé la capacité de notre gouvernement de réguler dans le sens de l’intérêt général et de protéger la santé publique et l’environnement».
Malgré une mobilisation citoyenne massive
Entre 2014 et 2015, plus de 3,2 millions de citoyens européens répartis dans 25 Etats membres avaient demandé la fin des négociations commerciales avec les Etats-Unis et la non-signature du Ceta. Conscients des risques pour le climat, la santé, l’emploi, et l’agriculture, une majorité d’eurodéputés français de tous bords politiques s’était opposée au Ceta lors du vote à Strasbourg. 52 organisations d’agriculteurs, de consommateurs, syndicats, ONG environnementalistes et mouvements citoyens avaient ensuite demandé à Emmanuel Macron de refuser l’application provisoire de l’accord.
Aujourd’hui, près de 600 000 citoyens demandent à nouveau la fin des tribunaux d’arbitrage entre investisseurs et Etats dans le cadre d’une pétition européenne initiée en janvier 2019. Nous souhaitons relayer et soutenir cette voix en espérant que les députés et sénateurs français s’opposeront fermement à la ratification d’un accord climaticide. Ce vote sera d’autant plus déterminant pour peser sur l’agenda et l’orientation de la politique commerciale européenne qu’il s’agit du dernier accord de commerce sur lequel ils pourraient être invités à se prononcer.
La ratification du Ceta par le gouvernement Macron laisse présager du pire, d’autant que les élections fédérales qui se tiendront au Canada en octobre donnent les conservateurs, particulièrement rétrogrades sur les questions climatiques, en tête. Deux gouvernements aussi cyniques sur le plan climatique et sourds à toute opposition citoyenne ont de quoi inquiéter.
Nous n’aurons après cette ratification plus aucun moyen de revenir, au nom de la nécessaire protection du climat, sur les avantages commerciaux consentis dans le cadre du Ceta. Nous consentirons donc, encore, à l’impensable inversion des priorités : la détérioration de notre environnement et de notre santé pour accompagner la fougue libre-échangiste. Le Ceta est l’arbre qui cache la forêt : les 28 gouvernements européens doivent décider la semaine prochaine s’ils signent l’accord UE-Vietnam, qui comporte la même clause d’arbitrage et d’autres dispositifs climaticides. Ratifier le Ceta, c’est ouvrir la porte à toute la nouvelle génération d’accords commerciaux incompatibles avec la protection du climat. Comme le demandent les près de 600 000 signataires de la pétition STOP ISDS, plutôt que des mécanismes d’arbitrage qui protègent les multinationales, il faut une législation européenne sur le devoir de vigilance qui protège les droits humains de l’environnement.
Pour signer la pétition: stop-impunite.fr/Signez-maintenant
Signataires : Eric Andrieu eurodéputé PS, Clémentine Autaindéputée LFI, Manon Aubry eurodéputée LFI, Esther Benbassasénatrice EE-LV, Elsa Faucillon députée PCF, Raphaël Glucksmann eurodéputé Place publique, Sylvie Guillaumeeurodéputée PS, Pierre Larrouturou eurodéputé Nouvelle Donne, Jean-Paul Lecocq député GDR, Noël Mamère écologiste, Claire Nouvian cofondatrice de Place publique, Mathilde Panot députée LFI, Barbara Romagnan enseignante Génération·s, Eric Piollemaire écologiste de Grenoble, Olivier Faure premier secrétaire du PS
• Quand des policiers camouflés incitent à la violence dans les manifs
Alors que Jean-Paul et sa femme surprennent à la sortie d'un défilé des CRS en train de sortir de leur véhicule en civil, ils décident de les suivre. Ils découvrent alors ces mêmes personnes incitant la foule à avoir un comportement violent. Jean-Paul tente de prévenir les manifestants de la supercherie et se fait remarquer par les CRS. Jean-Paul et sa femme s'éloignent mais sont suivis par des policiers qui l'embarquent sous la menace.
1er mai : un procès pour avoir dénoncé des policiers déguisés
Jean-Paul a sauté de joie à l’annonce du délibéré. Relaxé, après une audience éclair en correctionnelle au tribunal de grande instance de Paris, mardi dernier. Cet élu syndical, administratif à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), n’avait pourtant rien à se reprocher. À part peut-être d’avoir été un peu trop avisé.
1er mai 2009. Ambiance fin de cortège, bon enfant et ensoleillé. Il est autour de 19 h 30 quand Jean-Paul, sa femme et une amie quittent le défilé.
Quelques pas plus loin, au début du boulevard Richard-Lenoir, ils remarquent un curieux manège : une dizaine d’hommes en civil sortent d’un car de CRS. Crânes rasés, foulards, capuches, autocollants CGT ou « Rêve générale » — la panoplie complète du manifestant.
La femme de JeanPaul prend des photos. Escortés discrètement par les CRS, les hommes se dispersent par groupes de deux ou trois et déboulent place de la Bastille. Au même moment, des gendarmes mobiles sont en train de déloger un groupe de jeunes, « un peu punks » selon Jean-Paul, assis sur les marches de l’opéra. La tension monte d’un coup. Des slogans éclatent — « Police partout, justice nulle part » ; « Casse-toi, pauvr’con » —, des projectiles volent. Ce sont les étranges manifestants, ceux qui s’étaient changés dans un car de CRS, qui invectivent les gendarmes. Les jeunes entrent dans le jeu. Les CRS s’en mêlent. JeanPaul comprend : ces manifestants sont, selon ses mots pendant l’audience, des « policiers déguisés en manifestants ». « Là, on a compris qu’ils voulaient piéger les jeunes en les chauffant, raconte-t-il. On était purement et simplement devant une provocation policière. »
Jean-Paul tente d’empêcher l’affrontement, hurle qu’il s’agit d’un coup monté. « Les faux manifestants ont été déstabilisés. Mais, en même temps, comme on a crié, ils nous ont repérés. » Selon le quinquagénaire, quelquesuns des « jeunes punks » se font embarquer. « Quand je suis arrivé au métro, j’étais dégoûté, très en colère, se souvient l’élu syndical. De rage, j’ai balancé par terre un gobelet en carton sur la rambarde. » Quelques secondes plus tard, on le pousse violemment dans la bouche de métro. Puis trois hommes l’attrapent. « Tu ne bouges pas, sinon on te fait très mal. » Ce sont des policiers. Ils l’accusent d’avoir jeté une canette de bière à la tête d’un de leurs collègues. Ils lui passent les menottes et l’embarquent dans un fourgon, direction le commissariat du XIIe. Ils prennent sa carte d’identité, essayent de lui faire signer une déposition préremplie. Il refuse. Demande qu’on lui desserre les menottes. Ils répondent qu’ils ont perdu la clé.
Ils démontent son téléphone portable, espérant y trouver des photos de l’incident. Mais c’est sa femme qui les a prises !
Il n’est relâché que vingt-quatre heures plus tard, après cinq fouilles au corps, une garde-à-vue et un placement au dépôt — « une humiliation totale ». Le chef d’accusation ? « Violence sur personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions, en l’espèce un fonctionnaire de police non identifié. » Déféré au parquet, il est placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre dans une manifestation publique. « C’était une procédure totalement disproportionnée par rapport à l’infraction, c’est-à-dire un jet de canette sans victime ! s’est indignée Dominique Noguères, l’avocate de Jean-Paul, pendant sa plaidoirie. C’est à la limite du bon sens. »
Jean-Paul a eu quinze jours d’arrêt de travail. Son médecin l’a mis sous traitement. « C’est toujours pertes et profits dans ce genre d’histoires, se désole l’avocate. Tout le monde se fout de ce que vous avez vécu : fouilles, garde-à-vue, dépôt. Il n’y a pas vraiment de procédure d’indemnisation. » Et les faux manifestants-vrais-flics ? Selon la préfecture de police de Paris, il s’agirait de policiers de la Direction de l’ordre public, en charge de l’encadrement et du service d’ordre sur toutes les manifestations, festives ou revendicatives. La préfecture de police ne nie pas l’existence de ces policiers en civil aux abords des manifestations. En revanche, elle « conteste formellement la thèse selon laquelle il y aurait eu provocations ».
Dans un entretien au quotidien Libération du 27 octobre 2010, le leader de la CGT Bernard Thibault affirme que « la présence de policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux, à Lyon, à Paris ne fait aucun doute ». « Des manipulateurs s’infiltrent et poussent au crime dans des piquets de grèves, des manifestations, des occupations de ronds-points, violentent les situations en fin de manifs pour avoir des images chocs pour le JT de 20 heures et créer des climats de tension », accuse-t-il.
Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux a aussitôt qualifié d’« inadmissibles » ces accusations assurant qu’elles relevaient de « rumeurs indignes qui circulent sur Internet et visent à salir l’honneur de la police ». « C’est proprement scandaleux », a surenchéri le secrétaire général adjoint d’Alliance (second syndicat des gardiens de la paix) Frédéric Lagache. « C’est hallucinant. On dépasse le contexte de l’outrage, on est dans un jeu politique malsain, a-t-il ajouté. Certains, qui sentent certainement que les mobilisations faiblissent, veulent continuer la lutte en attaquant les forces de l’ordre. Ce sont des propos démagogiques et outrageants. »
Ce ne serait pas en réalité la première fois que des policiers déguisés se seraient infiltrés dans une manifestation pour inciter à des violences, comme le rapporte un autre article paru dans le quotidien Libération du 3 juillet 2009, qu’ ANV reproduit ci-dessus in extenso . C’est édifiant !
• Les tiraillements interchrétiens qui se sont cristallisés sur le quasi-divorce entre le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises (FL) seraient à lire, selon des milieux politiques du 14 Mars, dans le cadre d’un plan visant à diviser le pays en en fragmentant les composantes, notamment communautaires, et en torpillant les alliances susceptibles de former des fronts nationaux. L’objectif est aujourd’hui de créer des états politiques antinomiques et rivaux, selon la logique « diviser pour mieux régner » – cette logique caractéristique de la manière de faire du régime syrien qui a pu, ce faisant, légitimé son hégémonie au Liban jusqu’en 2005. Il n’empêche qu’après le retrait des troupes syriennes, des parties libanaises, notamment celles qui gravitent dans le giron iranien ou syrien, ont pris le relais de cette politique de division.
Cette politique est actualisée par ceux qui souhaitent garder la main haute sur le terrain libanais en vue de l’instrumentaliser en fonction de leurs intérêts stratégiques. L’Iran s’est réapproprié la méthode syrienne. Des milieux du 14 Mars dénoncent les tentatives de saborder les monopoles au sein de chaque communauté, notamment chrétienne, sunnite et druze, si bien que la rue chiite est la seule verrouillée, étant sous l’emprise du Hezbollah. Si ce dernier cherche encore à diviser, en dépit de son hégémonie politico-militaire, c’est pour anticiper sur un changement des rapports de force à l’échelle régionale sous l’impulsion de Washington.
Dans ce contexte, une éclaircie prochaine entre le CPL et les FL semble improbable. Les tentatives de reconstituer leur partenariat ayant permis l’élection de Michel Aoun, alors chef du CPL, à la présidence de la République, ont échoué. Le comité de liaison entre les deux partis n’a pu être réactivé. Même la Rencontre de Bkerké entre les partis politiques et députés maronites et le comité de suivi de ses travaux ont subitement cessé de se réunir, sans que les raisons n’en soient connues, selon l’un des députés membres du comité de suivi. Contenir la violence des partisans du CPL et des FL sur les plateformes numériques et dans les médias n’est plus possible, ni semble-t-il voulu, puisque la guerre verbale se joue à l’échelle des plus hauts cadres partisans, en l’occurrence le chef du CPL, le ministre Gebran Bassil, qui avait sous-entendu mardi dernier que les FL étaient responsables de l’exode des habitants de la Montagne pendant la guerre civile.
Les milieux FL continuent de faire le distinguo entre le CPL et le président de la République Michel Aoun qui en est le fondateur. La relation avec le mandat est constante et solide, les FL se tenant aux côtes du chef de l’État en faveur de sa réussite, disent-ils. Cette allégeance au mandat ne contredirait pas, selon ces milieux, les critiques que formulent les FL contre le CPL sur des dossiers socio-économiques.
Les milieux aounistes imputent au parti de Samir Geagea la responsabilité de l’effondrement de l’entente de Meerab pour cause de campagnes orchestrées systématiquement par les ministres FL contre les projets parrainés par le CPL – et seulement contre ces projets. Pour les milieux aounistes, la démarche des Forces libanaises n’a qu’une explication : faire d’ores et déjà la campagne du leader du parti pour la prochaine présidentielle.
Cet argument est rejeté par les milieux FL, qui rappellent que leur leader a plus d’une fois pris l’initiative auprès du chef du CPL, Gebran Bassil, de réparer la relation entre les deux partis. Il a même été jusqu’à participer à l’iftar de Baabda en se plaçant à la même table que le ministre sans que cela ne suffise à amorcer ne serait-ce qu’un dialogue de pure forme entre les deux hommes.
C’est que le centre d’intérêt du CPL est ailleurs, selon ses milieux : résoudre le dossier économique tout en renforçant le système sécuritaire, de manière à optimiser le rendement du mandat.
Philippe Abi-Akl | OLJ
30/05/2019
• Vague d'indignation après des convocations de journalistes par les services secrets
De nombreuses voix ont dénoncé hier en France de nouvelles convocations de journalistes par les services secrets, portant à cinq le nombre de personnes ainsi convoquées depuis la mi-mai pour leurs révélations.
Derniers en date: une grande reporter du Monde, Ariane Chemin, pour ses enquêtes sur un ancien collaborateur du président Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, limogé pour des violences contre des manifestants, ainsi qu’un collaborateur du site Disclose pour une enquête sur l’exportation d’armes françaises utilisées au Yémen, quatrième convocation dans ce dossier.
Ariane Chemin, qui a révélé l’«affaire Benalla», est convoquée le 29 mai par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a indiqué son journal. «Cette enquête vise nos articles sur les affaires d’Alexandre Benalla, notamment nos informations sur le profil d’un sous-officier de l’armée de l’air, Chokri Wakrim, compagnon de l’ex-chef de la sécurité de Matignon (services du Premier ministre, NDLR) Marie-Élodie Poitout», explique le directeur de la rédaction Luc Bronner dans un éditorial. Chokri Wakrim était lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaires russe, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête pour «corruption», rappelle-t-il.
De source judiciaire, Ariane Chemin est convoquée dans le cadre d’une enquête ouverte pour «révélation de l’identité d’un membre des unités des forces spéciales». Selon des sources concordantes, cette enquête fait suite à une plainte déposée mi-avril par Chokri Wakrim.
«La DGSI est aussi un service de police judiciaire qui a compétence pour conduire sous l’autorité de la justice les enquêtes relatives à la compromission du secret», fait-on valoir de source proche du dossier.
«Nous maintenons évidemment nos informations et exprimons notre inquiétude sur cette convocation: l’intérêt public suppose de pouvoir enquêter sur les entourages et les liens entretenus par des collaborateurs de l’Élysée (services de la présidence, NDLR) ou de Matignon, quels que soient leurs parcours antérieurs», écrit Luc Bronner.
Il estime que cette convocation «sous le statut d’une audition libre, est d’autant plus préoccupante qu’elle suit une procédure similaire, utilisée très récemment à l’encontre d’autres journalistes».
En effet, mi-mai, trois journalistes ayant enquêté sur l’exportation d’armes françaises utilisées au Yémen – les deux fondateurs d’un nouveau média en ligne, Disclose, et un journaliste de Radio France – ont été convoqués par les services secrets français, tous trois dénonçant une «tentative d’intimidation».
Des convocations auxquelles s’ajoute une quatrième annoncée ce mercredi par Disclose, prévue le 28 mai. Le site dénonce «une nouvelle tentative du parquet de Paris de contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse et la protection des sources».
«En tant que témoin, notre journaliste ne pourra pas être assisté d’un avocat. Il ne pourra pas non plus faire valoir le droit au silence. Mais en tant que journaliste, il pourra invoquer le secret des sources», précise le site.
Dérive inquiétante
Ces annonces ont entraîné une avalanche de réactions de journalistes et de personnalités politiques, le sujet se plaçant en tête des plus discutés sur Twitter en France.
Le syndicat SNJ-CGT a dénoncé un «nouveau coup de canif insupportable contre le journalisme et la liberté d’informer» et la CFDT-Journalistes «une procédure dont le but inavoué est de faire taire les journalistes dans l’exercice de leur mission d’informer». Boris Vallaud, porte-parole du Parti socialiste, s’est dit «très préoccupé de la multiplication de ce type de convocations pour la liberté de la presse et le secret des sources, essentiels à la révélation d’affaires et scandales. Dérive inquiétante des pratiques du pouvoir».
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a défendu pour sa part «l’attachement de ce gouvernement à la liberté de la presse», ajoutant que «nul justiciable en France n’est en dehors de la loi». Elle n’a pas voulu commenter spécifiquement le cas de Mme Chemin, se prévalant «d’une instruction judiciaire en cours».
• Paris confirme un chargement d'armes sur un cargo saoudien.
La France a reconnu hier qu’un navire saoudien allait effectuer un chargement d’armes, mais a assuré qu’elle ne disposait d’«aucune preuve» permettant d’affirmer que des armes françaises sont utilisées dans la guerre meurtrière menée au Yémen par l’Arabie. «Il y aura chargement d’armes en fonction et en application d’un contrat commercial», a déclaré sans plus de précisions la ministre française des Armées Florence Parly. Selon le site d’investigation Disclose, le cargo saoudien Bahri Yanbu, qui doit entrer ce matin dans le port du Havre (Seine-Maritime), doit prendre livraison de «huit canons de type Caesar» que l’Arabie saoudite pourrait utiliser dans la guerre qu’elle livre au Yémen aux rebelles houthis soutenus par l’Iran, grand rival de Riyad. Mme Parly n’a pas précisé la nature des armes qui seront chargées ni leur destination. Selon une source gouvernementale, «il ne peut pas s’agir de canons Caesar puisqu’il n’y a aucune livraison de Caesar en cours». Le Caesar est un camion équipé d’un système d’artillerie.
La ministre des Armées a répété que, «à la connaissance du gouvernement français, nous n’avons pas d’éléments de preuve selon lesquels des victimes au Yémen sont le résultat de l’utilisation d’armes françaises». Or, selon une note de la Direction du renseignement militaire (DRM), révélée par Disclose mi-avril, 48 canons Caesar produits par l’industriel français Nexter «appuient les troupes loyalistes, épaulées par les forces armées saoudiennes, dans leur progression en territoire yéménite». Une carte de la DRM estime que «436370 personnes» sont «potentiellement concernées par de possibles frappes d’artillerie», dont celles des canons français.
Tollé
Les déclarations de Mme Parly ont suscité un tollé parmi les ONG. Cela «montre de nouveau l’obstination de la France à poursuivre ses transferts d’armes à ce pays malgré le risque indéniable et parfaitement connu des autorités françaises qu’elles soient utilisées contre des civils», a commenté dans un communiqué Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch. Amnesty International appelle de son côté à «la suspension» du chargement, «afin d’établir notamment s’il s’agit de canons Caesar». «Un tel transfert serait en effet contraire aux règles du Traité sur le commerce des armes que la France a signé et ratifié», écrit dans un communiqué Aymeric Elluin, d’Amnesty International France. Ce traité de l’ONU, entré en vigueur en 2014, vise à réguler le commerce des armes dans le monde.
• Une ONG engage un recours judiciaire suspensif pour empêcher le chargement des armes à bord du cargo saoudien supposé les acheminer à destination.
Le président français Emmanuel Macron a dit jeudi "assumer" ses ventes d'armes à l'Arabie saoudite, assurant avoir la "garantie" qu'elles "n'étaient pas utilisées contre des civils" dans la guerre au Yémen. Pour l'heure, une ONG a engagé un recours judiciaire suspensif pour empêcher le chargement des armes à bord du cargo saoudien supposé les acheminer à destination.
Le Bahri Yanbu restait en rade du Havre (ouest de la France) jeudi en fin d'après-midi jeudi, ancré à une trentaine de kilomètres du port, selon une source portuaire qui a affirmé à l'AFP que "les conditions d'accueil techniques ne sont pas là. Il ne rentrera pas au port aujourd'hui".
L'Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) a déposé un recours en urgence au tribunal administratif de Paris, qui devait être examiné dans la journée de jeudi, afin d'empêcher le cargo d'appareiller. "L'Etat français ne peut ignorer que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre au Yémen, où plus de 400.000 civils sont potentiellement sous le feu", a déclaré à l'AFP l'avocat de l'Acat, Joseph Breham. Plusieurs autres organisations comme Human Rights Watch, Amnesty International ou l'Observatoire des armements sont également opposées à ces ventes.
Interrogé à son arrivée à Sibiu (Roumanie) pour un sommet européen, le président français a rétorqué: "L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont des alliés de la France. Et ce sont des alliés dans la lutte contre le terrorisme. Nous l'assumons totalement". "Il y a un comité qui gère ces exports (...) dans lequel les choses d'ailleurs ont été durcies ces dernières années, où nous demandons la garantie que ces armes ne puissent pas être utilisées contre des civils. Elle a été obtenue", a-t-il affirmé.
"A la frontière"
Prônant la "transparence", Emmanuel Macron a admis qu'il était "tout à fait vrai que la France, depuis plusieurs années - au plus fort il y a cinq, six ans, dans les contrats qui ont été faits à l'époque - a vendu des armes à la fois aux Emirats arabes unis et à l'Arabie saoudite".
S'il n'a pas précisé les armes qui devaient être chargées au Havre, le site d'investigation Disclose avance depuis mardi qu'il s'agit de "huit canons de type Caesar" (camion équipé d'un système d'artillerie).
Paris a invariablement affirmé que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive et "pas sur la ligne de front", ne contrevenant ainsi pas au Traité des Nations unies sur le commerce des armes.
Mais, selon une note de la Direction du renseignement militaire (DRM) révélée par Disclose mi-avril, 48 canons Caesar produits par l'industriel français Nexter "appuient les troupes loyalistes (yéménites), épaulées par les forces armées saoudiennes dans leur progression en territoire yéménite". Une carte de la DRM estime que "436.370 personnes" sont "potentiellement concernées par de possibles frappes d'artillerie", dont celles des canons français.
"Il ne suffit pas de dire +J'ai des garanties+, il faut nous les montrer. De même, nous aimerions qu'on nous explique clairement, nettement, comment l'Arabie saoudite lutte contre le terrorisme au Yémen", relève Aymeric Elluin, d'Amnesty international France.
L'Acat conteste le chargement sur la base de l'article 6 du Traité de l'ONU sur le commerce des armes, de matériels de guerre et matériels assimilés. Entré en vigueur en 2014, il vise à réguler le commerce des armes dans le monde et interdit la vente de matériel pouvant être utilisés contre les populations civiles.
Emmanuel Macron a promis de s'engager "davantage" aux côtés des Nations unies "dans la résolution du conflit au Yémen", "l'une des plus graves crises humanitaires que nous ayons aujourd'hui à affronter".
Riyad a pris la tête en 2015 d'une coalition militaire comprenant les Emirats arabes unis pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles houthis qui ont pris le contrôle de vastes territoires. Ce conflit a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d'assistance, selon l'ONU
• Dans une tribune à Le Monde, l’ancienne ministre de l’Écologie et avocate Corinne Lepage tire ainsi la sonnette d’alarme sur une liste qui s’allonge de plus en plus :
+ Grand débat public national organisé de façon arbitraire en excluant la Commission nationale du débat public normalement chargée d’en assurer l’impartialité et la neutralité
+ Suppression des enquêtes publiques qui permettent aux citoyen-ne-s de donner leur avis, voire leur veto, sur les grands projets d’aménagement de leurs territoires
+ Difficulté croissante d’intenter des recours en justice contre certains gros acteurs privés qui bénéficient de régularisation protégeant leurs dérives
• Gabriel Ullmann était chargé de mener les enquêtes publiques sur des grands projets tels que des autoroutes ou des zones d’activités. Pour avoir donné l’avis défavorable de trop, il a été radié par le préfet de l’Isère de la liste des commissaires-enquêteurs. Son cas illustre les menaces qui pèsent sur l’enquête publique.
Il a été remercié après 25 ans de service. Gabriel Ullmann, docteur en droit de l’environnement, était aussi depuis 1994 commissaire-enquêteur. Aéroport, autoroute, usine, grosse ferme, grand entrepôt, zone commerciale ou d’activités… pour de nombreux projets, la loi prévoit que, avant d’obtenir l’autorisation du préfet, une enquête publique soit réalisée par un commissaire-enquêteur. Celui-là examine le dossier du porteur de projet, recueille les avis du public, puis rédige un rapport et émet un avis, favorable ou défavorable, au projet — un avis uniquement consultatif.
Mais voilà : Gabriel Ullmann a voulu trop bien faire, a jugé la préfecture à l’issue de sa dernière enquête. Il a donc été radié en décembre 2018 de la liste des commissaires-enquêteurs de la préfecture de l’Isère. M. Ullmann « conçoit les enquêtes publiques dont il est chargé comme des missions d’expertise, indique la décision préfectorale. Cela le conduit à mener des investigations et à rédiger des développements sortant du cadre d’une exécution complète et diligente de l’enquête. »
Pourquoi, après que M. Ullmann a mené près d’une soixantaine d’enquêtes publiques, la préfecture de l’Isère a-t-elle soudainement jugé qu’il ne faisait plus l’affaire ? Gabriel Ullmann fait un lien direct avec sa dernière enquête publique en date, qui portait sur l’ambitieux projet Inspira. Il s’agit d’agrandir de 300 hectares la zone industrielle en bordure du Rhône, au sud de Lyon, afin d’y accueillir de nouvelles entreprises. Le projet est porté, notamment, par le département de l’Isère… Qui très vite, n’a pas apprécié le profil de M. Ullmann.
« Il m’a été reproché d’avoir rendu 10 % d’avis défavorables ces dernières années »
Ainsi, début mai, le président du département, Jean-Pierre Barbier, a demandé la mise à l’écart de l’enquête publique du juriste. « On estimait que M. Ullmann manquait d’impartialité car il est très proche des milieux écologistes, ce qui risquait de biaiser sa vision dans le dossier », nous explique-t-on au service presse du département de l’Isère. Il lui était plus particulièrement reproché la publication d’articles sur le droit de l’environnement et son appartenance, il y a quelques années, au conseil d’administration de France Nature Environnement. Le président du tribunal administratif de Grenoble avait rejeté la demande de M. Barbier, rappelant d’ailleurs que la connaissance des questions d’environnement est un critère de sélection des commissaires-enquêteurs. « Ce n’était pas la première fois que cela m’arrivait », commente Gabriel Ullmann, qui a alors passé outre et poursuivit son enquête avec les deux autres commissaires. Ils ont rendu fin juillet leur rapport et ont émis un avis défavorable.
L’été s’est passé puis, fin septembre, M. Ullmann a reçu un mémoire du préfet demandant sa radiation. Début décembre, elle a été confirmée par une commission de neuf membres dont six sont nommés… par le préfet. « Ce jour-là, il m’a été reproché d’avoir rendu 10 % d’avis défavorables ces dernières années. C’est peu, mais c’est bien plus que la moyenne, qui est plutôt autour de 1 % », rapporte Gabriel Ullmann. « Le préfet a agit à la demande du président de département, qui a ainsi contourné le refus du tribunal », dénonce-t-il. « J’avais également présidé la commission d’enquête pour le projet de Center Parcs de Roybon, en 2014, ce qui m’avait déjà valu les foudres de M. Barbier. C’est la deuxième fois que je rends un avis défavorable sur un projet qu’il souhaite. »
Gabriel Ullmann.
Le service presse de M. Barbier nie qu’il ait pu faire une telle demande au préfet. À la préfecture, on nous répond que « c’est la commission chargée d’établir la liste d’aptitude aux fonctions de commissaire-enquêteur qui a décidé, à la suite d’un vote, la radiation de M. Gabriel Ullmann. Il n’appartient pas au préfet de s’exprimer sur la décision de cette commission indépendante. »
Dans le milieu des juristes de l’environnement, la nouvelle de l’affaire s’est diffusée, et des soutiens ont organisé une conférence de presse, qui doit se tenir ce mercredi matin. Parmi eux, la députée écologiste Michèle Rivasi ou encore Corinne Lepage. « Je suis scandalisée, réagit l’ex-ministre de l’Environnement et avocate, jointe par Reporterre. Je ne comprends pas qu’un commissaire-enquêteur qui exerce depuis de très longues années puisse être radié parce qu’il a déplu au promoteur d’un projet. »
« La méthode de radiation de M. Ullmann est indigne d’un État de droit, dit Gilles Martin, professeur émérite en droit de l’environnement à l’université Côte d’Azur, également joint par Reporterre. Cela bafoue les principes d’indépendance et d’impartialité des commissaires-enquêteurs, ainsi que le droit à l’information des citoyens en matière d’environnement. »
Le nombre d’enquêtes publiques fond aussi vite que la banquise : d’un peu plus de 9.000 enquêtes publiques en 2013, on est passés à moins de 6.000 en 2017
Ainsi, bien qu’exceptionnelle, l’affaire questionne les conditions dans lesquelles sont réalisées les enquêtes publiques. Les commissaires-enquêteurs, souvent des retraités de la fonction publique ayant travaillé dans l’équipement, ne sont pas forcément un modèle d’indépendance. « Ils ont fréquemment bétonné toute leur vie », estime Corinne Lepage. « Et ils peuvent être soumis à des pressions indirectes », souligne Gabriel Ullmann, qui a reçu plusieurs appels de ses collègues depuis sa radiation. Ainsi, les commissaires-enquêteurs sont payés par le maître d’ouvrage. Donc, quand l’avis est défavorable, « il arrive qu’il refuse de payer », rapporte-t-il. C’est d’ailleurs ce qui lui arrive pour le dossier Inspira. Il faut alors faire des recours auprès du tribunal afin d’être enfin rémunéré, ce qui peut durer un certain temps. « Sur un autre dossier, où l’avis formulait un certain nombre de réserves, le commissaire a eu droit à un contrôle fiscal et d’autres mesures telles qu’il a décidé de ne plus être commissaire-enquêteur », poursuit-il. Ou encore, sur le projet de « grand contournement ouest » de Strasbourg, « la pression était très forte car le gouvernement avait déjà annoncé qu’il ferait le projet. Le préfet a refusé de prolonger l’enquête publique malgré le très grand nombre d’observations reçues de la part de citoyens ».
Par ailleurs, le principe même de l’enquête publique a du plomb dans l’aile. Reporterre vous le rapportait mardi 5 mars, il est désormais possible, dans certains cas, de les remplacer par des consultations sur internet. La loi Essoc d’août 2018, « pour un État au service d’une société de confiance », a mis en place une expérimentation de trois ans dans les régions Bretagne et Hauts-de-France. « Cela est dangereux pour le droit à l’information des citoyens », souligne Gilles Martin. Selon les chiffres assemblés par Gabriel Ullmann, et confirmés par le Canard enchaîné, le nombre d’enquêtes publiques fond aussi vite que la banquise : d’un peu plus de 9.000 enquêtes publiques en 2013, on est passés à moins de 6.000 en 2017.
Malgré toutes les imperfections de l’outil, nos interlocuteurs tiennent cependant à défendre l’enquête publique. « Quand il y a un avis défavorable, il est plus facile d’obtenir une suspension du projet en urgence devant le tribunal, souligne Corinne Lepage. C’est un élément de démocratie locale non négligeable. L’avis du commissaire-enquêteur est le plus médiatisé, et le préfet peut reprendre des prescriptions », ajoute M. Ullmann.
Reste que dans le cas du projet Inspira, cela n’a pas été le cas. Le préfet a autorisé la zone d’aménagement malgré l’avis défavorable des commissaires-enquêteurs. Gabriel Ullmann, de son côté, a déposé des recours contre sa radiation et la composition de la commission qui a pris la décision.
• Corruption, mode d'emploi
Lors de la guerre de 2006, le bombardement par l’aviation israélienne des réservoirs de pétrole desservant la centrale électrique de Jiyé entraînait une véritable castastrophe écologique ; des milliers de tonnes de carburant se déversaient alors sur le littoral libanais, la marée noire menaçant même divers autres pays.
En lieu et place de ces gluantes flaques de diesel envahissant les plages, ce sont des flots pestilentiels de fange politique que l’actualité déverse en ce moment sur la rive orientale de la Méditerranée. D’aucuns y verront la fatalité d’une tradition collant comme une peau à l’image classique d’un Levant voué au culte de l’affairisme. Comme par hasard cependant, sont visés par ce déluge de scandales les deux États de la région qui, plus ou moins crédiblement, se flattent d’être seuls à vivre en démocratie dans une partie du monde régie par l’autoritarisme: le Liban et Israël. Démocraties approximatives, néanmoins ; et de surcroît, démocraties fortement entachées de malversations, de prévarication, de corruption.
Liban d’abord. À force de flagrantes violations de la Constitution et d’abracadabrantes innovations, le dévoiement du système n’a cessé de s’aggraver ces dernières décennies, au point de rendre celui-ci méconnaissable. La séparation des pouvoirs n’est plus qu’un souvenir, avec ces gouvernements d’unité qui ne sont qu’un fidèle reflet du Parlement. Du coup, ce sont les deux pouvoirs exécutif et législatif qui perdent leur raison d’être: ici en effet, un gouvernement paralysé par une opposition interne, en l’absence de toute notion de cohésion et de solidarité ministérielle ; et là, une Assemblée qui n’exerce plus que pour la forme, pour la galerie, son rôle de censeur.
Bénignes grippes toutefois que tout cela, comparé au cancer d’une insolente corruption qui affecte une large partie des élites dirigeantes, sans évidemment épargner une administration aussi inefficace que pléthorique. C’est là d’ailleurs que brille par sa frilosité (sinon sa léthargie) un pouvoir judiciaire rarement prêt à sévir sans y être expressément invité.
Honte, dès lors, à un pays qui ne se décide à s’attaquer au mal qui le ronge (ou à faire seulement semblant) que sous la pression des donateurs étrangers exigeant l’adoption de réformes structurelles, préalablement à toute assistance. Et re-honte pour un pays où ce sont paradoxalement les plus pourris des pourris qui vocifèrent le plus haut leur quête d’assainissement des finances publiques. Mis en cause par le Hezbollah pour sa gestion passée, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora répondait hier à ces accusations chiffres à l’appui, et avait beau jeu de dire ses quatre vérités à une milice qui s’est placée en marge de la loi sous prétexte de résistance à l’ennemi israélien ; et qui non contente de mener des guerres dévastatrices pour le pays et l’économie, a spolié l’État de certaines de ses recettes, notamment douanières.
Israël ensuite. Ne saurait être précisément démocratique un État raciste, qui pratique l’apartheid et fait de sa population arabe des citoyens de deuxième zone. Cela vaut tout autant pour un État acharné à coloniser des territoires conquis par la guerre et à en déposséder leurs propriétaires et occupants légitimes. On aurait mauvaise grâce de nier toutefois qu’Israël est aussi un État où les scandales financiers entraînent des démissions de dirigeants, ou même alors leur incarcération au terme de poursuites judiciaires. Victimes de l’un ou l’autre de ces déboires ont déjà été deux présidents et un Premier ministre.
C’est un sort similaire que risque de connaître l’actuel chef du gouvernement Benjamin Netanyahu, que le procureur général se propose d’inculper, sur recommandation de la police et dans trois affaires distinctes, de corruption, fraude et abus de confiance. Mais pour autant ne criez pas trop vite au prodige, car ce n’est encore là qu’une déclaration d’intention du procureur, la possibilité étant offerte à Bibi de s’expliquer devant lui avant toute décision définitive. Sans doute par égard pour la dignité de la fonction, jamais en Israël n’a-t-on traîné devant les tribunaux un Premier ministre en exercice, ce qui laisse visiblement la porte ouverte à certains accommodements.
Dans cette triste chronique des liens coupables entre pouvoir, politique et argent, il n’en demeure pas moins qu’un énorme point d’interrogation vient de planer sur l’issue du scrutin anticipé du 9 avril en Israël. Voilà bien, ma foi, un sérieux motif d’envie pour l’électeur libanais…
• Antisémitisme et antisionisme : une assimilation absurde dans le monde arabe
Au Proche-Orient, c’est le sionisme et plus largement la politique israélienne qui ont fait le lit de l’antisémitisme.
C’est un débat qui se joue en France mais qui est suivi avec attention de l’autre côté de la Méditerranée. Emmanuel Macron a annoncé mercredi vouloir intégrer l’antisionisme – dans le sens de la négation du droit d’Israël à exister – à la définition juridique de l’antisémitisme. Le président français considère que «l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme», alors que les actes antisémites en France étaient en hausse de 74% en 2018 par rapport à l’année précédente.
Plusieurs voix critiques ont fait remarquer que cela pouvait conduire à des incohérences – la plus absurde étant d’être amené à considérer certains juifs antisionistes comme des antisémites – et à créer une confusion entre une idéologie politique et une identité religieuse. Cela revient aussi à faire le jeu du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour qui les deux termes sont indissociables, et à donner l’impression qu’il n’est pas permis en France de critiquer la politique israélienne, même si ce n’est pas du tout le sens de l’initiative présidentielle.
Vue du monde arabe, l’assimilation entre ces deux termes apparaît pour le moins inadaptée. Si l’antisionisme peut parfois, comme en Europe, cacher des relents d’antisémitisme, c’est bien le sionisme qui apparaît comme la cause première de la montée de l’antisémitisme, et non l’inverse. L’antisémitisme est un terme inventé au XIXe siècle pour évoquer la discrimination à l’égard des populations juives au sein des sociétés européennes. Outre l’argument un peu simpliste que les Arabes sont eux-mêmes un peuple sémite, la notion n’a pas vraiment de sens dans le contexte arabe. Malgré un statut particulier les empêchant, à l’instar des chrétiens, d’accéder aux hautes fonctions politiques et administratives, les juifs étaient bien intégrés au sein des sociétés arabes et n’ont pas subi de persécutions comparables à ce qu’ont pu être les pogroms en Europe.
«La communauté juive a connu un moment de gloire et de puissance à l’époque ottomane, notamment lors de l’arrivée massive des juifs chassés d’Espagne», note Henry Laurens, professeur au Collège de France et titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe, interrogé par L’Orient-Le Jour. «Avant la déclaration Balfour et tout ce qu’elle entraînera par la suite, les juifs sont une communauté parmi d’autres dans le monde arabe, qui, depuis l’ère ottomane en particulier, a été organisée sur une base communautaire», confirme à L’OLJ Gilbert Achcar, professeur à la School of Oriental and African Studies (SOAS, University of London), auteur d’un ouvrage sur Les Arabes et la Shoah: la guerre israélo-arabe des récits (2013).
Dégradation continue
La diffusion des thèses sionistes développées par l’intellectuel autrichien Theodor Herzl va peu à peu changer la donne jusqu’au tournant de la création d’Israël en 1948, véritable choc pour les populations arabes. Au début du XXe siècle, les populations locales ne font pas nécessairement la distinction entre juifs et sionistes, le second terme n’étant pas encore véritablement assimilé. «Les habitants de la Palestine historique avaient l’habitude de désigner les juifs comme juifs. Certains étaient sionistes, mais beaucoup ne l’étaient pas. Ils étaient pour la plupart des juifs religieux et asionistes ou antisionistes», décrit à L’OLJ Tarek Mitri, ancien ministre et directeur de l’institut d’études politiques Issam Farès de l’AUB.
«Les Arabes ont d’abord connu le sionisme de façon indirecte, en lisant la presse européenne. En Palestine, les premières réactions ne sont pas nécessairement négatives, mais les choses changent à partir de la déclaration Balfour, et le sionisme est progressivement considéré comme un danger pour les Palestiniens d’une part, et pour les Arabes du Proche-Orient d’autre part. Cela conduit à une dégradation continue de la situation des communautés juives du Proche-Orient à partir des années 1930», dit Henry Laurens.
Les relations se compliquent à mesure que l’immigration juive s’accélère en raison de la répression dont ils sont victimes en Europe.
«Dans les discours, il y avait une distinction entre les juifs et les mouvements sionistes. Dans la pratique, ce qui inquiétait particulièrement les Arabes, c’est le fait de voir une communauté parmi d’autres se doter d’un territoire, de passer de la communauté à la nation», note Henry Laurens.Dans les années 1930 et 1940, c’est l’histoire européenne qui rencontre frontalement celle du Proche-Orient, de façon encore plus brutale après l’Holocauste et jusqu’à la création de l’État hébreu. Durant cette période, le grand mufti de Jérusalem Hajj Amine al-Husseini – qui n’était toutefois pas représentatif des Palestiniens – va collaborer avec l’Allemagne hitlérienne, au départ pour contrecarrer les projets anglais d’établissement d’un foyer juif, jusqu’à approuver sa politique génocidaire contre les juifs. Cet épisode va être largement instrumentalisé par la propagande israélienne pour démontrer un soi-disant antisémitisme arabe, au point que Benjamin Netanyahu va même aller jusqu’à présenter le mufti comme l’inspirateur de la solution finale.
Complotisme et négationnisme
La création de l’État hébreu va profondément changer les rapports entre les juifs et les autres communautés dans le monde arabe. Si, pour les sionistes, l’aboutissement du projet étatique est avant tout le fruit d’une volonté collective de plusieurs décennies, il apparaît aux yeux des Arabes comme une injustice liée à un génocide dont ils ne sont en aucun cas responsables. Les juifs du monde arabe n’accueillent pas forcément avec enthousiasme la naissance d’Israël. «Les communautés juives du monde arabe, surtout d’Égypte et d’Irak, n’étaient pas vraiment tentées au début par la migration vers la Palestine. Mais il y a eu deux facteurs qui ont encouragé ce mouvement. D’une part, la politique israélienne qui a tout fait pour les attirer, au point que le Mossad a organisé des attentats contre des synagogues pour leur faire peur. D’autre part, il y a une méfiance arabe qui s’est installée et qui faisait que les juifs pouvaient être perçus comme une sorte de 5e colonne», explique Tarek Mitri.
Après la proclamation de l’indépendance d’Israël par David Ben Gourion, l’antisionisme va devenir dominant dans le monde arabe. Le sionisme apparaît comme un projet colonial avalisé par les puissances occidentales visant à déposséder les Arabes de leurs terres. La distinction devient très nette dans les discours entre juifs et sionistes. «Dans leurs discours, Nasser ou Arafat ne font pas d’amalgame entre sioniste et juif, bien au contraire. Au début de son combat, le projet politique de Arafat était d’instaurer un débat laïc et démocratique en Palestine où juifs, chrétiens et musulmans coexisteraient», explique Tarek Mitri.
Le double sentiment d’injustice et d’humiliation que les Arabes ont vis-à-vis de l’État hébreu va toutefois être le moteur d’un antisémitisme qui va avoir un certain écho au sein des classes populaires arabes – où le terme juif est parfois utilisé comme une insulte – et va être largement relayé par les mouvements islamistes. Cela va être particulièrement visible à travers la propagation de deux phénomènes intimement liés: le complotisme et le négationnisme.
«Les théories du complot qui sont dans le discours antisémite occidental ont pu facilement trouver un public dans le monde arabe, parce que, de fait, c’est une région qui a connu de vrais complots, à commencer par les fameux accords secrets Sykes-Picot», constate Gilbert Achcar. L’idée complotiste des protocoles des sages de Sion, qui attribuent aux juifs des plans de domination du monde, est largement répandue au sein du monde arabe. «Chez les islamistes, il y a eu un moment où on a ressuscité une vieille littérature parareligieuse qui ridiculise et avilie les juifs. Ils puisent dans les textes sacrés ce qui est de nature à susciter la méfiance ou même la haine à l’égard des juifs», note Tarek Mitri.
Le négationnisme concernant l’Holocauste trouve aussi ses adeptes, même s’ils restent minoritaires. Dans un article publié en 1998 dans le Monde diplomatique, le grand intellectuel palestino-américain Edward Saïd s’indignait que «la thèse selon laquelle l’Holocauste ne serait qu’une fabrication des sionistes circule ici et là. Pourquoi attendons-nous du monde entier qu’il prenne conscience de nos souffrances en tant qu’Arabes si nous ne sommes pas en mesure de prendre conscience de celles des autres, quand bien même il s’agit de nos oppresseurs ?» ajoutait-il non sans une certaine verve. «La plupart des gens qui ont un peu de culture savent que la Shoah n’est pas une invention, mais un certain négationniste a pu trouver un écho favorable chez les gens étroits d’esprit, qu’ils soient ultranationalistes ou intégristes», dit Gilbert Achcar.
Ce dernier insiste toutefois sur le fait qu’il n’y a pas d’antisémitisme propre au monde arabe, mais que la diffusion des thèses antisémites dans cette région n’est pas comparable à ce qui se passe en Occident. «Toute l’équation entre le monde occidental et le monde arabe est complètement faussée par le fait que les juifs étaient opprimés pendant des siècles en Europe, tandis que dans le monde arabe, ce qu’on peut qualifier de haine envers les juifs est surtout le produit d’une histoire moderne marquée par la présence d’un État oppresseur, qui insiste lui-même à se faire appeler État juif», résume Gilbert Achcar. Et Tarek Mitri de conclure, pour insister sur la nécessité de distinguer les deux termes dans le monde arabe: «Il y avait une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1975 qui disait que le sionisme était une forme de racisme et de discrimination. Elle a été révoquée en 1991, mais elle avait suscité un grand enthousiasme dans le monde arabe.»
OLJ
• Khomeyni a réussi à construire un système où le guide possède un pouvoir absolu, en s’inscrivant dans une logique de continuité et de rupture par rapport à la tradition chiite.
Najaf, 1965. Considéré comme une menace pour le chah et contraint à l’exil, l’ayatollah Ruhollah Khomeyni débarque dans le cœur spirituel de l’islam chiite. La ville sainte qui abrite le tombeau de Ali, gendre du Prophète et premier imam chiite, a acquis une importance de premier plan depuis le XIXe siècle, période où les plus grands fouqaha (savants de l’islam) s’y installent, renforçant ainsi le pouvoir de ce clergé et la richesse de la doctrine. Si ce corps a pu réussir au fil des siècles à acquérir une très haute autorité à la fois morale et religieuse, il reste majoritairement quiétiste et évite de s’impliquer directement dans les affaires politiques. L’arrivée de Khomeyni, connu pour ses critiques contre le clergé iranien et figure emblématique de la ville sainte de Qom – dont l’école doctrinale cherche à rivaliser avec celle de Najaf – n’est pas vu d’un très bon œil. L’ayatollah est perçu comme un concurrent et comme une menace, alors que les autres clercs craignent que ses ambitions politiques ne perturbent la quiétude de la cité. À l’époque, Khomeyni est déjà reconnu comme une source d’imitation (marjaa-e taqlid) mais n’a pas encore finalisé sa grande théorie, celle qui définira plus tard l’essence de la République islamique: le velayet e-faqih – le pouvoir absolu du jurisconsulte. Son premier ouvrage politique, écrit en 1943 et intitulé Les Secrets dévoilés, est une critique acerbe du pouvoir du chah mais n’appelle pas à un renversement de la monarchie ou à un changement de régime. C’est à Najaf que Khomeyni va véritablement développer sa théorie politico-religieuse et c’est à partir de la ville sainte qu’il va organiser son retour en Iran et sa prise de pouvoir en 1979.
L’exil durera 14 longues années, entrecoupées par un séjour de quelques mois dans la banlieue parisienne de Neauphle-le-Château, mais ne lui permettra pas pour autant d’obtenir le Graal suprême: être considéré comme l’autorité de référence par ses pairs. «Pour Khomeyni, être reconnu comme référence religieuse était très important non seulement pour ses ambitions cléricales mais aussi comme un moyen d’atteindre ses objectifs politiques», résume Mehdi Khalaji, expert de l’islam chiite auprès du Washington Institute, dans une longue étude intitulée «The future of leadership in the Shiite community» (Le futur du leadership au sein de la communauté chiite).
Islamisé et politisé
Khomeyni est accueilli comme un dieu lors de son retour en Iran, beaucoup voyant en lui la figure de l’imam caché – al-mahdi – qui dans la tradition chiite duodécimaine doit faire son retour pour guider les fidèles avant la fin des temps. Plébiscité par la foule, il n’a aucun mal à mettre en place sa République islamique, à la suite d’un référendum où il obtient le consentement de la presque totalité des votants le 31 mars 1979. Mais peu de gens savent alors ce que signifie vraiment le velayet e-faqih, les ouvrages de l’ayatollah ayant été interdits en Iran à l’époque du chah et Khomeyni s’étant bien gardé d’en parler au cours des deux dernières années pour ne pas effrayer la population. Même au sein du clergé chiite, la théorie de Khomeyni n’a pas eu d’impact majeur, si ce n’est auprès des jeunes personnes, comparée à d’autres doctrines comme celle de Mohammad Baqer Sadr, le beau-père de l’actuel leader irakien Moqtada Sadr, qui considérait que le faqih ne devait pas avoir un pouvoir absolu, ou celle du Libanais Mohammad Mehdi Chamseddine, pour qui le faqih devrait être un observateur.
En 1969, Khomeyni prononce une série de treize discours, destinés à ses étudiants, qui font ensuite l’objet d’une publication à Beyrouth dans un livre intitulé Le gouvernement islamique. Celui-ci, aujourd’hui enseigné dans les écoles iraniennes, ne résume pas toute la théorie khomeynienne mais donne un bon aperçu de sa vision de l’organisation du pouvoir en terre d’islam. «Khomeyni a islamisé à nouveau tout ce qui lui semblait s’éloigner de l’islam (…) puis il a politisé tout ce qui ne l’était pas tel que la prière», résume le spécialiste de l’islam chiite, Hassan Diab el-Haraké, dans son ouvrage référence Les fondements religieux du pouvoir politique dans la République islamique d’Iran (L’Harmattan, 2012), qui a constitué une source indispensable à la rédaction de cet article.
Fonction de l’imam
Au sein de la République islamique, il n’est pas exagéré de dire que l’ayatollah dispose d’un pouvoir comparable à celui que possédait le prophète Mohammad en son temps. Il est le grand intercesseur, celui qui relie le ciel à la terre. Il ne tient sa légitimité que de Dieu et ne peut être contesté que par lui, ce qui revient à dire que son pouvoir ne connaît en théorie aucune limite. Jamais un clerc chiite n’a d’ailleurs eu autant de pouvoir entre ses mains depuis le temps de l’imamat. Khomeyni n’a pas le grade d’imam, il ne peut être comparé à Ali ou à Hussein – le troisième imam dont le martyr est commémoré lors de la Achoura – mais il en a les fonctions. Comment expliquer alors que cet homme qui ne faisait pas l’unanimité parmi les savants de l’époque a réussi à sacraliser à ce point son pouvoir dans un contexte de laïcisation des sociétés moyen-orientales ? Comment comprendre que la population iranienne qui s’est rebellée contre la dictature du chah ait accepté un souverain encore plus absolutiste pour le remplacer ?
Le guide suprême s’est fait maître du présent en rendant celui-ci plus ou moins esclave du passé. Il a instrumentalisé les époques et les référents pour défendre une vision où politique et religion ne font qu’un et où, en tant que représentant autoproclamé de l’imam occulté – figure majeure de la pensée chiite – il jouit d’une autorité absolue sur ses fidèles. Sa théorie du velayet e-faqih s’inscrit ainsi à la fois en continuité et en rupture avec l’histoire de l’islam chiite. L’ayatollah a profité d’une longue évolution doctrinale de la pensée chiite qui a permis aux fuqaha de jouer un rôle de plus en plus important, mais il a poussé la logique à son paroxysme, en faisant du faqih le détenteur temporaire – en attendant le retour du mahdi – de l’autorité suprême.
Dans la tradition chiite duodécimaine, les imams sont les héritiers du Prophète et doivent poursuivre sa mission, à l’exception de la révélation. À partir du moment où le dernier imam s’est occulté en 940, plus personne n’avait a priori la légitimité pour détenir, dans le même temps, le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. La figure du sultan va monopoliser le premier durant plusieurs siècles, tandis que les fuqaha vont peu à peu s’approprier le second. «Le grignotage progressif des droits du douzième imam va permettre aux fuqaha de façonner le paysage chiite à leur guise», écrit Hassan Diab el-Haraké. Khomeyni va aller encore plus loin. L’ayatollah considère que la loi islamique est intemporelle et qu’il est nécessaire de mettre en place un gouvernement islamique pour la faire respecter. Seul un jurisconsulte, et même le plus grand d’entre eux, parce qu’il est le meilleur connaisseur de la charia, peut être à la tête de ce gouvernement. Il est l’homme parfait, dans le sens où il possède toutes les dimensions ésotériques et exotériques du savoir. Celui-ci devient, dans la théorie khomeynienne, le représentant sur terre de l’imam caché, ce qui explique que son pouvoir ne peut être limité par aucune considération temporelle. Et en tant que plus haute référence spirituelle, il ne peut pas non plus être contesté, même par des fuqaha de son rang. Son pouvoir est à la fois vertical et horizontal, infini et intouchable parce qu’il est le prolongement de celui de Dieu, du Prophète et des douze imams.
Pas de rupture
La dimension sacrée est essentielle à la compréhension de la théorie du velayet e-faqih. Sans elle, Khomeyni n’aurait pas pu justifier son système politique où le guide suprême est au-dessus de tout. Mais l’ayatollah s’est avéré être dans le même temps un fin politique et a su élaborer une organisation du pouvoir qui soit conforme aux nécessités de l’époque mais qui lui permette dans le même temps de bloquer toute contestation.
Il a ainsi décrété que le faqih ne devait pas uniquement posséder le savoir religieux mais qu’il devait aussi s’intéresser à tous les aspects des affaires politiques, ce qui a surtout permis au politique de prendre l’ascendant sur le religieux tout en se réclamant pourtant de celui-ci. Et il a créé la notion d’«opportunité du régime» pour gouverner selon la charia dans les nombreux cas où la loi islamique ne donne aucune réponse.
Dans la logique khomeynienne, le guide n’a aucun compte à rendre à personne, encore moins au peuple puisque sa légitimité vient de Dieu. Il est pourtant nommé, en théorie, par une Assemblée des experts, eux-mêmes élus par le peuple. Mais la composition de cette Assemblée est soumise à un contrôle au préalable du Conseil des gardiens de la Constitution – dépendant du guide – chargés de valider les candidatures, ce qui permet de s’assurer que l’Assemblée ne sera pas en capacité de nommer un guide qui prône une rupture par rapport à son prédécesseur. Le président, pourtant deuxième personnalité de l’État, a un pouvoir largement limité par l’autorité du guide, et ne peut, à l’instar du gouvernement et du Parlement, déterminer les grands choix stratégiques.
Atout inestimable
Khomeyni a réussi là où les frères musulmans ont échoué. Inspiré par les écrits de Hassan al-Banna et de Sayyid Qotb (le fondateur de la confrérie et le plus grand de ses théoriciens), qui ont tenté de définir à quoi devait ressembler l’État islamique moderne, il a réussi à fonder un régime islamique d’essence totalitaire où le guide fait l’objet d’un culte de la personnalité. C’est sans doute par opposition à une politique de modernisation et d’occidentalisation qui apparaissait forcée que ses théories ont vu le jour durant le XXe siècle, dans une volonté d’islamiser la modernité. L’existence du clergé chiite et les particularités de cette tradition ont été un atout inestimable pour l’ayatollah qui a tenté, durant ses dix années à la tête de la République islamique, de combler toutes les failles de son système pour que celui-ci lui survive. Mais il l’a tellement taillé à sa mesure que son successeur allait nécessairement risquer de flotter dans le costume du guide suprême, alors que Khomeyni s’était naturellement imposé comme tel. Ce problème s’est posé au moment de sa succession, alors que Khomeyni a fait en sorte que Khamenei soit désigné par l’Assemblée des experts, bien que celui-ci n’était pas reconnu comme une source d’imitation et ne pouvait donc pas se prévaloir de la même autorité spirituelle. C’est, quelque part, l’aboutissement de la soumission du religieux au politique, ce à quoi voulait pourtant mettre fin le velayet e-faqih.
Note de la rédaction : 40 ans de révolution iranienne sous la loupe de « L’Orient-Le Jour »
Il y a quarante ans, l’Iran commençait à radicalement changer de visage. À modifier son ADN politique, social, culturel et économique. À transformer l’État impérial en théocratie – en république islamique. Le 16 janvier 1979, à la demande de son Premier ministre qu’il avait nommé un mois auparavant, Chapour Bakhtiar, le chah Mohammad Reza Pahlavi et la chahbanou Farah Diba quittent le palais de Niavaran, en hélicoptère, pour l’aéroport militaire de Téhéran, où les attendent leurs derniers collaborateurs et officiers restés fidèles. L’avion s’envole pour Le Caire, où le président Anouar Sadate attend les souverains déchus.
Par ce qu’elle a profondément métamorphosé en Iran même, par son impact sur le Moyen-Orient en général et sur le Liban en particulier, cette révolution iranienne qui fête aujourd’hui ses 40 ans reste sans doute l’un des quatre ou cinq événements majeurs de la région au XXe siècle. L’Orient-Le Jour, du 16 janvier au 2 février, partagera avec ses lecteurs les chapitres de ce livre loin d’être clos.
Au programme, des récits: les derniers jours du chah (racontés aujourd’hui en page 7 par Caroline Hayek) ; la révolution iranienne vue par les Arabes; les journées marquées par le retour de France de l’ayatollah Khomeyni et la prise de pouvoir par les religieux. Des portraits – ou des miniportraits: celui de Khomeyni, justement, que L’Orient-Le Jouravait déjà publié en 2017, et ceux d’artistes iraniens dissidents majeurs, toutes disciplines confondues. Des analyses et des décryptages : la genèse de la vilayet e-faqih en Iran et celle du Hezbollah au Liban; la révolution iranienne vue par les chiites libanais; comment cet événement a bouleversé le Moyen-Orient ; l’évolution des relations irano-américaines et celle du système révolutionnaire en quarante ans. Des témoignages d’exilés iraniens, des focus sur la réaction de la rue libanaise à l’époque, sur l’Iran et la cause palestinienne, et sur la fascination des intellectuels occidentaux face à cette révolution.
LORIENTLEJOUR
• Certains casques bleus de l’ONU alimentent le conflit entre les rebelles Séléka et anti-Balaka en République de Centre Afrique (RCA). Ce sont les conclusions auxquelles parvient le missionnaire allemand Olaf Derenthal* qui vit dans le pays depuis 2016.
Selon lui, des casques bleus de certains pays de la Mission Minusca font affaire avec les rebelles, ils leur donnent leurs équipement et munitions. Lors des dernières agressions contre un camp de réfugiés près de la cathédrale d’Alindao dans le sud du pays, il est apparu clairement que la mission de l’ONU protège insuffisamment les populations.
Question : Père Derenthal, à la mi-novembre, il y a eu une agression près du siège du diocèse d’Alindao. Des milices majoritairement musulmanes Séléka ont attaqué des réfugiés qui avaient trouvé un abri près de l’église. Quelle était la situation sur place au moment de l’agression ?
Derenthal : Depuis un an, il y a un camp de réfugiés autour de la cathédrale d’Alindao, avec plus de 20 000 personnes provenant des villages alentours et de la ville même d’Alindao. Ce camp n’est pas entouré par un mur ni contrôlé, mais on y trouve des tentes réparties çà et là autour de la cathédrale, avec plusieurs milliers de personnes. Certaines ONG y sont allées pour y apporter une aide. Sous la protection de l’évêque –c’est un appui psychologique pour ces gens, de savoir que l’Église les protège- et sous la protection de soldats casques bleus du Burundi, ces réfugiés ont vécu là depuis six mois.
Comment en est-on arrivé à ces agressions ?
Alindao a toujours été un bastion des rebelles Séléka, et même d’une branche très agressive du groupe. Ce camp de réfugiés autour du siège épiscopal abritait des femmes et des enfants, mais aussi de nombreux hommes jeunes. Une partie de ces hommes jeunes a sympathisé avec le groupe rebelle rival, les anti-balaka. Depuis des mois, les rebelles Séléka ont menacé d’attaquer les rebelles dans le camp de réfugiés. L’évêque a tenté de détourner ce risque et a insisté sur le fait que le camp est un refuge pour les civils, et non pour des rebelles. Entretemps, des casques bleus burundais ont été relevés et remplacés par des troupes de Mauritanie.
Cela fait-il une différence ?
Pour nous en Europe, cela ne parait pas compréhensible, mais, en fait, ce changement a été un facteur déterminant pour les attaques contre le camp de réfugiés. Je voudrais ici le dire de manière très claire : les Nations Unies échouent de manière lamentable en République de Centre Afrique. Car le contingent mauritanien des casques bleus a fait affaire avec les rebelles criminels de la Séléka. Les soldats ont protégé insuffisamment le camp. Il y a déjà des mois que l’évêque d’Alindao a écrit une lettre aux Nations Unies et a attiré l’attention sur ce phénomène. Il a prévenu que les Séléka attaqueraient un jour le camp. Ni le gouvernement ni les Nations Unies n’ont réagi à cette lettre.
Et alors, la crainte de l‘évêque s’est réalisée ?
En fait, les Séléka ont attaqué. Il est possible que des rebelles anti-balaka armés aient répliqué par les armes. Mais ils ont été pris par surprise avant l’attaque. Car les rebelles Séléka sont mieux équipés avec des armes lourdes et des Kalachnikovs. Ils sont entrés dans le camp, empli de femmes et d’enfants, qui se sont enfuis. De nombreuses tentes ont été brûlées, au moins 40 personnes ont été tuées, parmi elles le vicaire général du diocèse d’Alindao et un autre prêtre, je les connais bien tous deux. Des hommes sont morts par le feu, l’église a été partiellement détruite, des tentes brûlées intégralement. Cela, c’est un crime, que les Nations Unies auraient pu éviter. L’ONU a été prévenue depuis des mois. Mais il n’y a pas eu de réaction. Maintenant je lis dans les médias, que le chef des Nations Unies a condamné dans les termes les plus sévères l’attaque. Je ne peux que rire amèrement. Il aurait pu éviter cela.
Dire que les casques bleus mauritaniens ont fait affaire avec les rebelles, cela est un reproche sévère.
Je l’ai vu de mes propres yeux. C’est aussi facile à expliquer : c’est une affaire d’argent. Chaque soldat mauritanien reçoit lors d’une mission de l’ONU dix fois sa solde habituelle, de même que l’Etat mauritanien. Mais je ne voudrais pas incriminer simplement un groupe déterminé, il y a aussi des soldats d’autres pays qui montrent de tels comportements fautifs. Dans ce conflit en RCA, il y a de nombreux gagnants. Un casque bleu de Hongrie m’a confirmé cela : figurez-vous, il n’y a plus de guerre. Alors les Nations Unies seraient obligées de retirer les contingents de soldats. Cela aurait pour conséquence que les états, qui mettent à disposition des soldats, n’obtiendraient plus d’argent. Cela est dit brutalement et c’est presque incroyable. Mais c’est la raison pour laquelle ces soldats entretiennent ce conflit.
Vous dites que les rebelles de la Séléka sont bien équipés. D’où ont-ils ces armes ?
Les armes proviennent du Tchad, du Soudan et chez nous à Mobaye aussi de la part de casques bleus. Des casques bleus vendent ou donnent aux rebelles des armes. Certains rebelles Séléka ici à Mobaye –une paroisse à 100km d’Alindao- portent des uniformes de casques bleus mauritaniens. En partie, cela leur a été offert. C’est pourquoi la guerre ne prend pas fin ici. En général, il faut dire que toute la région de Basse Kotto dans le sud du pays est un vaste camp armé. Aussi longtemps que les rebelles obtiendront des Kalachnikovs, je ne vois aucune chance pour la paix. Les rebelles ne constituent pas une structure hiérarchique militaire, comme des soldats qui devraient obéir à leurs officiers. Ces jeunes se droguent, perdent la tête, se laissent facilement provoquer. Ils n’ont pas non plus d’intérêt politique, mais simplement l’intérêt de vivre du banditisme.
Que se passe-t-il maintenant avec le camp de réfugiés d’Alindao ?
Le camp de réfugiés n’existe plus. Il a été brûlé et les occupants ont fui dans la brousse. Ils sont répartis autour d’Alindao. L’évêque de Bambari, depuis, a appelé au calme et au renoncement aux actions de vengeance. Le gouvernement, je ne sais pas s’il a bougé. Et s’il l’a fait, cela est resté sans effet sur le terrain.
Que demandez-vous pour une pacification de la situation à Alindao ?
Il faut retirer toutes les fausses troupes de la mission Minusca de l’ONU, ceux qui font affaire avec les rebelles. On ne devrait laisser dans le pays que des casques bleus qui font correctement leur travail. Les soldats du Burundi, du Congo, du Rwanda, de Tanzanie qui protègent vraiment les civils face aux rebelles. Je ne voudrais en aucun cas incriminer tous les casques bleus. Il y a des contingents qui font ce travail. Mais nous savons cela déjà depuis les expériences au Rwanda ou en Serbie. C’est un point faible de l’engagement des casques bleus de l’ONU.
* Olaf Derenthal, Spiritain, missionnaires et infirmier, vit et travaille depuis octobre 2016 en RCA. Avec deux confrères, il accompagne la jeune Église du pays dans la paroisse de Mobaye et travaille comme coordinateur pour les projets de santé du diocèse d’Alindao. Pendant les conflits durs dans la région, il a fui avec ses confrères provisoirement dans le Congo voisin. Le P. Derenthal tient un blog qui informe régulièrement sur la situation dans le pays.
• Lorsque les électeurs perçoivent qu’une élection donnée emportera des conséquences importantes et comportera ainsi des enjeux élevés, et lorsqu’ils anticipent, aussi, que les résultats seront serrés, ils votent en grand nombre. Lorsque l’une ou l’autre de ces deux conditions n’est pas présente, l’abstention est beaucoup plus élevée. L’abstention est, certes, protéiforme et ses différentes causes difficiles à cerner dans chaque cas. Il y a néanmoins des raisons de penser que cette tendance générale est particulièrement à l’œuvre en France, pour ce qui concerne les élections législatives, depuis la réforme du Code électoral de 2001 et la tenue des législatives à la suite presque immédiate de la présidentielle – ce que l’on appelle l’inversion du calendrier électoral. Cette réforme, adoptée sans débat public substantiel et voulue pour éviter les cohabitations, fut à mon sens inconsidérée. Ses promoteurs ont mal pris en compte qu’un changement des institutions provoque souvent aussi des effets, parfois inattendus, autres que celui qui était visé. Constatant de manière répétée que les élections à l’Assemblée ne font guère que confirmer le résultat de la présidentielle, les électeurs ne voient plus bien ce qu’elles mettent en jeu et votent donc peu. On peut même craindre que le phénomène ne se nourrisse de lui-même, toutes les nouvelles élections législatives où l’abstention est élevée renforçant la croyance que ce type de scrutin est secondaire et déprimant donc encore un peu plus la participation la fois suivante. À un certain point, difficile à cerner, la légitimité et l’autorité de l’Assemblée seraient alors ébranlées. Même si l’on écarte ce scénario du pire, l’abstention législative est tout à fait indésirable, non seulement parce qu’elle renforce encore un exécutif déjà très puissant, mais aussi parce qu’elle induit une méprise sur le système institutionnel. En dépit des faibles taux de participation des législatives, le Parlement investit le gouvernement et conserve un rôle majeur dans le déroulement de la vie politique. Le peu d’intérêt qu’il suscite est en contradiction avec nos institutions.
Pour contrecarrer l’abstention aux élections législatives, on pourrait envisager de rendre le vote obligatoire, de placer le scrutin législatif le même jour que le scrutin présidentiel, ou au contraire de revenir à la non-coïncidence des deux élections. Chacune de ces solutions, et d’autres encore qui restent à imaginer, présente à la fois des mérites et des défauts qu’il faudrait mettre en balance. Mais avant de se prononcer, il faudrait connaître avec plus de précision les raisons de cette abstention.
•Juste avant le discours de M. Macron, le gouvernement fait voter une mesure favorisant l’exil fiscal des plus fortunés :
Un nouveau cadeau fait aux plus riches. Lundi 10 décembre, une heure avant la prise de parole d’Emmanuel Macron depuis l’Elysée, le Sénat a voté l’allègement de l’« exit tax » sur demande du gouvernement [1]. L’exit tax, instaurée par Nicolas Sarkozy en 2011, avait pour objectif de lutter contre l’exil fiscal : les plus fortunés qui partaient à l’étranger devaient attendre 15 ans avant de vendre leurs actions, sous peine de payer 30 % sur les plus-values qu’ils réalisaient à l’étranger. Avec cet allègement, ils devront patienter entre deux et cinq ans, trois fois moins longtemps, avant de pouvoir vendre leurs actions sans être taxés [2]. Cette mesure initiée par le gouvernement, a pu être votée grâce au soutien de la majorité sénatoriale de droite et du centre.
« Cet article (...) s’inscrit de fait dans la droite ligne de l’action du gouvernement, qui n’a de cesse de privilégier les plus riches au détriment de nos concitoyens les plus modestes », a réagi Claude Raynal, sénateur PS de la Haute-Garonne qui a demandé le retrait de cet article durant le débat [3]. « Je rappelle que, pour être redevables de cette taxe, les entrepreneurs concernés doivent détenir, en moyenne, plus de 800.000 euros en actions… »
Pourquoi alléger cette taxe ? En mai dernier, Emmanuel Macron voulait tout simplement supprimer l’exit tax. Il l’avait annoncé dans le magazine américain Forbes, justifiant cette décision par la volonté de créer un environnement plus favorable pour les créateurs d’entreprise. Selon lui, cette taxe envoyait un « message négatif aux entrepreneurs, plus qu’aux investisseurs, car il signifie qu’au-delà d’un certain seuil, vous êtes pénalisé si vous quittez la France ».
Source : Bastamag
• Le coût de la corruption pour les Européens
A la veille de la Journée internationale de lutte contre la corruption, ce dimanche 9 décembre, le Groupe Verts/ALE publie un rapport estimant le coût de la corruption pour chaque État membre. Partant d’une étude publiée sur les coûts de la corruption dans l’UE croisée avec les données d’Eurostat, celui-ci établit des rapports avec le coût des produits ordinaires et des services publics, illustrant ainsi son impact quotidien pour les Européens. Le rapport indique par ailleurs qu'avec les 904 milliards d'euros estimés se volatilisant chaque année dans l’UE en raison de la corruption, on pourrait éradiquer la faim dans le monde, combattre le paludisme, pourvoir à une éducation de base et une couverture de soins de santé dans 46 pays en développement, garantir à tous l’accès à l'eau potable et à l'électricité tout en ayant encore 360 milliards € en poche.
Dans le cas de la République tchèque, le coût de la corruption est estimé à plus de 26,7 milliards d'euros par an.
À la demande du groupe Verts-ALE, le scandale de corruption dans lequel est impliqué le Premier ministre Andrej Babiš fera l’objet d’un débat en plénière à Strasbourg ce mercredi 12 décembre à 18h.
Si l’argent de la corruption au niveau européen était redistribué aux personnes qui y vivent, le rapport estime que chacune recevrait en moyenne 1 772 euros par an.
Le Groupe Verts/ALE lance un appel en faveur d’un examen des mesures contre la corruption dans les États membres, d’une augmentation du financement des activités de lutte contre la corruption, d’un renforcement de l'organe antifraude de l'UE (OLAF) et du parquet européen, de la protection des lanceurs d’alerte, des journalistes et des ONG, d’une transparence et d’un contrôle plus stricts sur la manière dont les fonds européens sont alloués et dépensés.
The €120 billion lost annually to corruption in France is more than 5.5 times the full
housing budget (€21.5 billion), more than double the size of the budget for family
and children (€53 billion), and almost twice the size of the sickness and disability
budget (around €61.7 billion).
The amount of money that France loses because of corruption is the same as its
entire education budget (€118.4 billion).
• Dans une volonté manifeste d’adresser un message aux Occidentaux, le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, et le président russe, Vladimir Poutine, se sont joyeusement retrouvés au sommet du G20 à Buenos Aires vendredi dernier. Les deux hommes n’ont pas hésité à s’afficher tout sourire devant les caméras, échangeant une vigoureuse poignée de main avant de s’asseoir l’un à côté de l’autre. L’image a été largement partagée sur les réseaux sociaux alors que de nombreux utilisateurs ont fait part de leur indignation face à la désinvolture affichée des deux dirigeants, compte tenu des faits qui leur sont reprochés.
«Cette photo est très emblématique de la scène internationale d’aujourd’hui», remarque Karim Émile Bitar, directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, interrogé par L’Orient-Le Jour. «Contrairement aux leaders occidentaux qui ont fait quelque peu semblant d’être embarrassés alors qu’ils étaient conscients qu’ils étaient en train, à travers ce G20, de réintroduire MBS sur la scène internationale après l’affaire Khashoggi, Poutine annonce la couleur et montre au monde entier: “Voilà le nouveau monde dans lequel on vit.” Il n’est même plus nécessaire de feindre un intérêt pour la question des droits de l’homme ou de la liberté de la presse ou autre», poursuit-il.
En mettant l’accent sur sa «bromance» avec MBS, Vladimir Poutine a clairement choisi de faire fi de l’hostilité ambiante envers le prince héritier saoudien. Une façon d’insister sur le fait que, contrairement aux Occidentaux, il est fidèle dans ses alliances et n’est pas du genre à donner des leçons de morale en matière de droits de l’homme. Le dirigeant russe veut s’afficher comme un soutien solide du prince héritier saoudien: déjà lors de l’expulsion de l’ambassadrice canadienne en Arabie saoudite suite à ses critiques sur les droits de l’homme dans le royaume en août dernier, Moscou n’avait pas hésité à soutenir la décision saoudienne, contrairement au reste de la communauté internationale. Et pour cause, les dirigeants russe et saoudien partagent une vision commune de l’autorité, cultivant pouvoir autocratique, culte de la personnalité et méthodes brutales pour faire taire toute voix considérée comme trop dérangeante pour le régime. En mars dernier, Moscou s’est trouvé pointé du doigt dans l’agression au Novitchok, un puissant agent innervant développé par l’armée soviétique, de l’ancien agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Youlia à Salisbury en Angleterre. Plus récemment, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné les autorités russes pour les multiples arrestations de l’opposant russe Alexeï Navalny qui ont pour objectif d’«étouffer le pluralisme politique» et de «museler l’opposition» en Russie.
D’un côté le président russe, qui se veut à l’avant-garde de la lutte contre l’islamisme sunnite, n’a pas de soucis à s’afficher avec l’homme fort du royaume wahhabite. De l’autre, le dauphin qui semble prêt à tout pour affaiblir l’Iran dans la région, échange sourire et regards complices avec un allié de la République islamique au Proche-Orient. Le pragmatisme prévaut, sans être dénué d’arrière-pensées réciproques. Riyad, qui fait désormais du retrait des Iraniens son principal objectif en Syrie, pense que Moscou peut l’aider à parvenir à ses fins. L’ours russe est pour sa part bien heureux de voir l’un des principaux alliés des États-Unis au Moyen-Orient lui faire ainsi la cour. «Chacun des deux, à travers cette photo, envoie un message aux États-Unis comme quoi l’Arabie saoudite est heureuse de montrer qu’elle a d’autres partenaires que les États-Unis quand bien même elle resterait ancrée dans l’orbite géopolitique américaine», souligne M. Bitar. «De son côté, Poutine veut montrer qu’il a des relations très solides avec l’Arabie saoudite même s’ils ont eu des désaccords sur le dossier syrien», ajoute-t-il.
Un rapprochement assumé, alors que les deux pays entretiennent des relations officielles depuis 1926. Le roi Salmane s’est rendu en Russie en octobre de l’année dernière pour y rencontrer le président russe. Les deux hommes avaient profité de cette première visite historique pour conclure différents accords militaires et énergétiques et annoncer un contrat ouvrant la voie à l’achat d’un système de défense antiaérienne russe S-400 par le royaume. Une décision qui est venue mettre un peu plus en lumière le désengagement graduel de Washington de la région, bien qu’il soit toujours le fournisseur principal d’armement de Riyad.
Le cœur de cette entente relève toutefois d’enjeux énergétiques. Riyad est le premier producteur mondial de pétrole devant Moscou, les deux pays produisant respectivement 11 millions et 10 millions de barils par jour. M. Poutine a annoncé samedi dernier qu’il s’était «mis d’accord» avec le prince héritier saoudien pour «prolonger» leur entente datant de 2016 pour une baisse de la production de pétrole, a rapporté l’AFP, ce qui permet mécaniquement de faire monter le prix du baril. Alors que les deux pays ont une économie particulièrement dépendante des revenus du pétrole, «nous allons surveiller ensemble la situation du marché», a-t-il précisé lors de la clôture du sommet du G20. Leur statut privilégié dans le domaine pétrolier leur confère un avantage de taille pour fixer les prix du marché, au grand dam de Washington.
• Pression sur Israël
George Bush et Mikhaïl Gorbatchev, un homme avec qui le président américain «a appris à s’entendre», espèrent tous deux pousser les Arabes et les Israéliens à saisir une chance unique de paix. «Après avoir longtemps exigé en vain un parapluie onusien, les Arabes ne sont que trop heureux en réalité de s’en remettre à l’arbitrage des tout-puissants États-Unis. Non seulement l’effondrement du bloc soviétique a mis fin au jeu de bascule dans lequel excellaient certains régimes arabes, mais la guerre du Golfe leur a offert l’occasion de se ranger, d’emblée, sous la bannière adéquate», écrit à l’époque le rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, Issa Goraieb. Côté israélien en revanche, l’inquiétude persistante propagée par le Premier ministre Yitzhak Shamir menace la tenue de la conférence.
Le 41e président américain va opter pour la fermeté, une première, envers l’allié israélien en refusant l’octroi d’un prêt de 10 milliards de dollars – pour la gestion de la vague d’immigration de l’ex-URSS – et en exigeant le gel de la colonisation. «Il y a quelques mois à peine, des hommes et des femmes américains en uniforme ont risqué leur vie pour défendre les Israéliens face aux missiles SCUD irakiens», déclare alors George Bush, ajoutant que la guerre du Golfe avait «permis la défaite de l’adversaire le plus dangereux des Israéliens», se référant au régime de Saddam Hussein. Ce rappel à l’ordre à la limite du chantage poussera Shamir, bon gré, mal gré, à venir s’installer à la table des négociations qui permettront de paver la voie à une résolution du conflit israélo-arabe… laquelle, cependant, n’arrivera jamais. George Bush se voyait à la fois initiateur du Nouveau Monde et gardien vigilant au Moyen-Orient. Il restera celui qui optera pour des mécanismes plutôt modérés, tranchant fortement avec la ligne de conduite martiale conduite plus tard par son fils sous l’influence des néoconservateurs. Le camp proarabe et sensible aux lobbys pétroliers de ce républicain devra céder sa place aux démocrates, plus favorables au chant des sirènes israélien. Saddam Hussein saluera sa défaite à coups de revolver, tandis que les autres, dans la région, accueillent avec prudence la nouvelle ère Clinton. L'ORIENT LE JOUR
• Alors que la diplomatie américaine confirme son rapprochement avec le Soudan d’Omar el-Béchir, les organisations de défense des droits de l’homme s’inquiètent de la mainmise du dictateur sur le pays.
L’opinion publique américaine avait les yeux rivés sur les élections de mi-mandat, le 6 novembre courant, lorsqu’un représentant du département d’État américain a confié à une poignée de journalistes que les États-Unis seraient en passe, d’ici six mois à quatre ans, de retirer le Soudan de sa liste des États soutenant le terrorisme.
Vingt-cinq ans après la décision de l’administration Clinton de sanctionner le régime d’Omar el-Béchir, l’hypothèse d’une normalisation des relations entre Khartoum et Washington n’est pas sans faire réagir les ONG de défense des droits humains. Pour Jehanne Henry, responsable des questions africaines à Human Rights Watch, «c’est ignorer la très forte probabilité que le gouvernement soudanais continue de commettre des atrocités contre son propre peuple». Contactée par L’Orient-Le Jour, elle rappelle que «le Soudan a une longue histoire d’échecs à respecter et maintenir la liberté de religion. Les non-musulmans comme certains groupes musulmans sont toujours affectés par cette intolérance».
En officialisant sa seconde phase de rapprochement avec Khartoum, le département d’État américain entend faire du Soudan l’un de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme, en particulier sur le front libyen. Israël fait pression d’un autre côté à Washington pour un rapprochement entre les deux pays. Devenue un enjeu prioritaire pour les autorités soudanaises, la sortie de la «liste noire» est un préalable obligé pour pouvoir émettre des demandes de prêts et de réductions de dette au Fonds monétaire international. Un premier volet d’assouplissement et de levée des sanctions avait été lancé dans les dernières années de l’administration Obama, qui louait des «progrès continus» vers la diminution de l’intensité des opérations militaires menées au Darfour, au Kordofan du Sud et au Nil Bleu, les trois régions les plus touchées par la guerre qui frappe le pays depuis des dizaines d’années.
Un constat que ne partage pas Jehanne Henry, qui reconnaît qu’«il y a eu relativement moins de bombardements de la part du gouvernement ces dernières années, mais que des milices et des forces d’intervention rapide, qui ont été mandatées pour s’occuper des opérations liées aux migrations, poursuivent leurs exactions au Darfour et dans ces zones clés.»
Béchir est accusé de génocide et crimes contre l’humanité
La politique de la terre brûlée menée par Khartoum n’est pas récente. Depuis l’indépendance du pays au milieu des années cinquante, la guerre civile entre musulmans et chrétiens, dont deux millions sont morts et encore plus ont été forcés à fuir le territoire, a conduit à la partition du pays en 2011. À la tête du pays depuis 1989, Omar el-Béchir est accusé de génocide et crimes contre l’humanité par l’administration américaine et la Cour pénale internationale de La Haye (Pays-Bas). En toute impunité, son régime «continue d’arrêter les non-musulmans pour apostasie, qui est punie de mort au Soudan», précise Human Rights Watch, qui est toujours interdite sur le territoire soudanais.
Assurément politique et soutenue par des figures venues autant du camp républicain que des rangs démocrates, la récente prise de position du département d’État américain est conditionnée par une série de six prérequis que devra remplir le Soudan pour sortir de la «liste noire», dont la cessation des hostilités et l’amélioration de la situation des droits de l’homme. L’année dernière encore, un rapport interne du département d’État, récupéré par l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) à la suite d’une action en justice, décrivait le Soudan en ces termes: «La situation des droits de l’homme au Soudan est extrêmement pauvre, avec des assassinats extrajudiciaires, des disparitions, des arrestations et des détentions arbitraires, des déplacements de population, des viols, de l’esclavage et une liberté de rassemblement sévèrement limitée.» Rien n’atteste que les autorités soudanaises, engagées dans une lutte acharnée contre la liberté d’expression depuis le début de l’année, soient promptes à envisager des progrès sur ces questions. Le 29 octobre dernier, le tribunal pour la presse condamnait le rédacteur en chef du journal al-Mustagila à la prison pour des articles soutenant que Khartoum entretiendrait des liens avec l’organisation État islamique.
• Le Brésil est il fasciste ?
En 2013, des manifestations éclatent pour réclamer davantage de services publics. Très vite, les médias privés en travestissent les motivations : ils les présentent comme une réaction à la prévarication, dont la couverture rythme leurs "unes". L'opération fonctionne d'autant mieux qu'elle offre aux classes moyennes la possibilité d'exprimer -enfin - une exaspération souvent tue jusque-là : celle de voir leurs privilèges quotidiens grignotés par les politiques sociales du PT.
Aux yeux de la bourgeoisie, la corruption ne se limite pas à l'enrichissement illicite des dirigeants politiques : elle concerne également les programmes sociaux accordés aux classes populaires, devenus d'autant plus insupportables que la situation économique se tend. Dans la rue, les slogans évoluent. L'urgence n'est plus sociale, mais répressive. Il s'agit de libérer le pays des "communistes", le PT au pouvoir, dont les dirigeants voleraient deux fois : une première en garnissant leurs propres poches, et une seconde en entretenant l'oisiveté de leur électorat.
La crise économique prend une tournure politique lorsque la droite profite de la situation pour destituer la présidente Dilma Roussef, en 2016. L'accusation de corruption est infondée, mais l'opération fonctionne.
Sous le gouvernement de M. Temer, l'État de droit a disparu dans les rues, de moins en moins sûres ; il semble avoir déserté les ministères. Certains réclament un retour des militaires. La crise politique s'est peu à peu muée en crise institutionnelle.
En barrant la route à l'ancien dirigeant, la droite traditionnelle pensait s'ouvrir la voie de la présidence : elle s'est tirée une balle dans le pied. Avec le soutien de la justice et des médias, elle a persuadé le peuple que l'État n'avait qu'une fonction : le détrousser. Or, les électeurs ont compris que le PT n'était pas le parti le plus corrompu.
Les manœuvres de la droite et des merdias contre "Lula" auront cependant rendu possible l'impensable : élever la politique qu'incarne M. Bolsonaro au rang de solution acceptable pour une partie du pays.
La restauration des hiérarchies sociales, rendant aux classes moyennes supérieures leurs privilèges, impliquera de reléguer certaines catégories de population (le plus souvent ouvrières et noires) au rang de plèbe subalterne. Le soutien aux entreprises conduira par exemple à placer le ministère de l'Environnement sous la tutelle de celui de l'agriculture et à sortir de l'accord de Paris. Et la défense des intérêts des marchés (que garantissent les bons conseils de l'ancien banquier Paulo Guedes) s'accompagnera de l'essor de la pauvreté et des inégalités.
(Extraits de l'article "les raisons d'un basculement" de Renaud Lambert - Monde Diplomatique - novembre 2018)
• La fortune de Donald Trump ne vient pas que de la sueur de son front. Avec l'aide d'avocats fiscalistes, il a volé le Fisc Américain pendant des années. Il a fait de l'optimisation fiscale comme tant d'autres ; Ces escrocs ne peuvent aucunement comprendre ce qu'est l'intérêt général. Il est inadmissible que ces pilleurs d'État ne soient jamais inquiétés et qu'ils puissent accéder à de hautes fonctions. Mr Trump a beau dire qu'il a échappé à l'impôt "car il est très intelligent", c'est un surtout un joueur de poker, un bluffeur, un tricheur qui a volé le peuple américain.
• Les services secrets néerlandais et britanniques ont affirmé avoir trouvé dans la voiture des agents russes présumés un ordinateur portable et une facture de taxi pour une course du siège du GRU à l'aéroport Cheremetievo de Moscou.
L'ordinateur portable retrouvé présentait des signes de connexion aux réseaux du Brésil, de la Suisse et de la Malaisie, et pour ce dernier pays en liaison avec l'enquête sur la destruction en 2014 de l'avion du vol MH17 de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine. Les autorités néerlandaises ont en outre présenté à la presse les passeports diplomatiques des quatre Russes impliqués, identifiés comme Alexeï Morenets, Evgueni Serebriakov, Oleg Sotnikov et Alexeï Minine
Rajoutant aux accusations, plusieurs pays occidentaux ont mis en cause le GRU dans une série de cyberattaques visant notamment l'Agence mondiale antidopage (AMA), le Comité olympique international (CIO), les Fédérations internationales de football (Fifa) et d'athlétisme (IAAF) ou le Tribunal arbitral du sport (TAS), ainsi que plus d'une trentaine d'instances nationales dont les agences antidopage canadienne et américaine. Les Etats-Unis ont ainsi inculpé jeudi pour ces cyberattaques sept agents présumés du GRU, dont les quatre Russes expulsés par les Pays-Bas en avril
• Assassinat de la journaliste Victoria Marinova en Bulgarie
Quand l'État de droit est défaillant, l'UE devrait veiller à la bonne utilisation des fonds communautaires.
Suite à l’assassinat de la journaliste, Victoria Marinova qui avait notamment enquêté sur des affaires de corruptions affectant des fonds de l'UE et impliquant des hauts fonctionnaires ainsi que de grandes entreprises en Bulgarie,
Dans le numéro du 30 septembre, la journaliste assassinée Mme Marinova avait diffusé un entretien avec deux journalistes d'investigation réputés enquêtant sur des soupçons de fraudes aux fonds européens qui impliqueraient des hommes d'affaire et des élus. La commission européenne a d'ailleurs annoncé lundi saisir l'OLAF, l'office européen de lutte contre la fraude, sur des allégations d'escroquerie aux fonds européens en Bulgarie.
Ce pays est lanterne rouge de l'UE en matière de liberté de presse, selon les ONG spécialisées, classée à la 111e place mondiale sur 180 dans le dernier rapport de Reporters sans Frontières (RSF). Cette situation alarmante a conduit de nombreux observateurs à faire le lien entre le meurtre de Mme Marinova et sa profession, rappelant qu'elle était la troisième journaliste tuée en un an en Europe après le reporter Jan Kuciak en Slovaquie en février et la journaliste maltaise Daphné Caruana Galizia en octobre 2017.
Conjectures
Encore "une journaliste courageuse tombée dans la lutte pour la vérité et contre la corruption", a commenté le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans sur Twitter. De nombreuses voix appellent les autorités à une enquête "rigoureuse et indépendante", alors que Sofia, sous surveillance de l'UE depuis plus de dix ans sur la corruption, peine à juguler ce mal endémique.
Comment ne pas dénoncer un profond dysfonctionnement des autorités nationales et européennes compétentes quand des fraudes concernant l’argent public sont révélées grâce aux enquêtes de journalistes et ce, au péril de leur vie !
L'UE ne peut continuer à confier le contrôle de l’utilisation de ses propres fonds aux pays où l'État de droit est défaillant et où les journalistes sont en danger.
L'OLAF doit, sans attendre, mener une enquête afin de vérifier si l’argent communautaire a fait l’objet de fraudes en Bulgarie, mais également dans tout autre État membre sur lequel pèseraient des soupçons de fraudes».
• Le curseur de la planète se déplace vers moins de démocratie.
La démocratie, qui avait bien avancé dans les années 1990, avec l’effondrement du bloc soviétique et l’évolution de l’Amérique latine, semble aujourd’hui en recul. Certes, de nouvelles avancées ont eu lieu récemment, au Maroc, en Tunisie, en Afghanistan, en Libye, en Irak. Inversement, quelques pays démocratiques sont devenus des dictatures, comme le Venezuela.
D’autres sont passés d’un dictateur à un autre. C’est le cas dans certaines républiques de l’ancienne Union soviétique, comme le Turkménistan ou la Biélorussie. C’est le cas aussi de l’Iran, passé de la dictature du chah à celle des mollahs. C’est aussi le cas de la Chine et du Vietnam. Dans certains de ces pays, le pouvoir est passé de père en fils, l’un étant plus sanguinaire que l’autre ; comme en Corée du Nord, en Syrie, au Togo, dans la République démocratique du Congo. Et tant d’autres.
Et puis il y a tous ceux, et ce sont les plus nombreux, qui sont entrés dans une zone grise où la dictature évolue plus ou moins vite vers la démocratie, comme la Russie, certaines républiques d’Asie centrale, la Birmanie, Cuba, le Kenya et la Malaisie, et ceux où la démocratie glisse peu à peu vers une dictature, comme les Philippines, l’Indonésie, la Hongrie, la Turquie, et même l’Inde.
Ces dictatures qui sont tombées
On devrait aussi distinguer les régimes politiques qui ne font de mal qu’à leur propre peuple – la majorité – de ceux qui ont une influence délétère même hors de leurs frontières, comme en Iran ou en Corée du Nord.
Globalement, depuis quelques mois, le curseur de la planète se déplace plutôt vers moins de démocratie.
L’Histoire nous apprend que les dictatures s’effondrent dans trois cas : si le peuple n’a plus peur qu’on lui tire dessus et vient envahir les palais des puissants, comme ce fut le cas en Roumanie ; si les puissants eux-mêmes décident de ne plus tirer sur leurs habitants, comme on a pu l’observer en Union soviétique ; ou enfin si une invasion venue de l’extérieur aide une résistance intérieure à en finir avec les tyrans.
Un embargo ne suffit pas, par lui-même, à y parvenir. Il peut même, parfois, souder une nation autour de ses dirigeants, même s’ils sont épouvantables ; rares sont les cas où un isolement a suffisamment affamé un peuple pour que celui-ci se retourne contre ceux qui le dirigent. Les Américains, qui vivent avec l’illusion que c’est leur politique qui a conduit à l’effondrement du communisme (alors que c’est la décision de Gorbatchev de ne plus tirer sur sa population et d’aller vers la démocratie), continuent de penser qu’il suffit d’isoler une nation pour faire s’effondrer son régime. L’exemple de Cuba aurait dû montrer que tel n’est pas le cas. Et je crains qu’ils n’aient la même déconvenue avec la Corée du Nord.
De plus en plus rares sont les peuples qui se lèvent contre leurs dictateurs et réussissent à les faire partir par la seule force de leur courage. C’est peut-être ce qui va arriver à Kinshasa.
La guerre préventive, une option délicate
Alors, que faire ? Faut-il ne pas se mêler de ce qui se passe chez les autres ? Après tout, de quel droit voudrait-on imposer la démocratie quelque part ? Et sans doute faut-il se contenter d’essayer de mettre hors d’état de nuire les dictateurs qui interviennent au-delà de leurs frontières.
Comment ? Faut-il parlementer avec eux ? L’exemple pitoyable de la prétendue négociation entre les Américains et la Corée du Nord (qui continue d’avancer à grands pas vers l’armement nucléaire) montre que cela ne sert en général à rien.
Dans certains cas, une guerre préventive contre un régime dont l’action nuit à plus que son peuple éviterait bien des morts : si on avait attaqué Hitler avant qu’il n’envahisse la Ruhr et qu’il ne reconstitue son armée, on aurait sans doute épargné des dizaines de millions de morts à l’Europe. Naturellement, rien de tel ne justifiait les interventions en Irak et en Libye, et une attaque préventive doit être pesée avec soin, comme un ultime recours.
Par Jacques Attali
•Les prisons secrètes multifonctions du Hezbollah au Liban et en Syrie:
Plusieurs localisations de prisons secrètes du Hezbollah à Beyrouth ont été énumérées samedi par un jeune chiite, Ali Walaa Mazloum, dans un post Facebook repris par plusieurs médias en ligne. Fils de Hussein Mazloum, alias hajj Walaa, ancien cadre du Hezbollah mort au combat en Syrie, l’auteur du post – injoignable depuis hier, selon un proche du jeune homme, interrogé par L’OLJ et qui a requis l’anonymat, et qui avait pourtant réussi à le contacter samedi – affirme avoir été détenu et torturé pendant environ un an dans l’une des prisons secrètes du parti chiite dans la banlieue sud.
Il en répertorie cinq en les situant avec précision par rapport aux commerces ou établissements environnants, photos à l’appui : la prison centrale située à Haret Hreik dans un abri souterrain relevant de la Fondation Beydoun pour la vente de chaises, une autre à Bir el-Abed (derrière le siège de la coopérative islamique), une troisième aménagée au septième étage du centre d’interrogatoire situé près du complexe d’al-Qaëm, la prison de Bir el-Abed près du complexe de Sayida Zaynab, et une dernière située près du complexe d’al-Moujtaba, derrière le siège de la télévision al-Manar.
Ces prisons, dit-il, sont « gérées par les deux unités de protection et de sécurité préventive » du parti et servent à accueillir « certains partisans qui ont commis des violations, ou certains Libanais (non partisans) et étrangers ». Ceux-ci sont séquestrés après avoir été « arrêtés ou kidnappés pour différents griefs ». « Dans ces prisons, le prisonnier est complètement interdit de voir la lumière du jour, étant astreint à rester dans une cellule d’isolement de 1,5 mètre de longueur et d’un mètre de largeur. Il lui est interdit de voir la télévision, de s’informer de ce qui se passe à l’extérieur, ni même de disposer de mouchoirs, de crayons ou de papiers », témoigne-t-il, avant de mentionner « les coups et la torture par tous les moyens, physiques et mentaux, subis par les prisonniers ». S’ils ne subissent pas une « privation prolongée d’alimentation », les prisonniers ne sont servis que « d’aliments de très mauvaise qualité et nuisibles à la santé ». Le seul contact autorisé entre les prisonniers et leurs proches se fait par visite d’une demi-heure par mois ou tous les deux mois, à condition que le prisonnier ne s’exprime pas sur les conditions de sa détention, « sous peine d’être torturé et privé de visites pendant quatre mois au moins et de subir une torture en parallèle », ajoute cet homme originaire de Brital (Baalbeck).
« J’ai subi avec ma famille toutes formes d’humiliation (…). J’entends intenter bientôt une action en justice (…), ce post pourrait me ramener en prison (…), mais je n’ai plus rien à perdre », conclut l’ex-partisan qui a voulu révéler « l’autre face du Hezbollah ».
Des sources du Hezbollah citées par la LBC confirment l’arrestation de M. Mazloum « pour son implication dans un trafic de drogue en Syrie ». Ce qui veut dire que le parti chiite a décidé de lever sa couverture sur les activités de son partisan pour des raisons qu’il reste à vérifier.
Mais, par-delà ce cas en soi, ce qu’il rapporte sur les prisons du parti chiite est confirmé par plus d’une personne interrogée par L’Orient-Le Jour. Sur la forme, le chercheur Lokman Slim, chiite indépendant, précise ainsi que « l’existence de ces prisons est une lapalissade pour les Libanais habitués aux méthodes du Hezbollah, notamment sa base populaire. Ce n’est un secret pour personne que les centres religieux constituent une couverture pour les centres de détention, ou les activités militaires du Hezbollah ».
Arrestations d’Européens
Sur le fond, la brève mention que Ali Mazloum fait sur l’arrestation d’étrangers est vérifiée par des informations que L’OLJ a pu obtenir sur deux cas de séquestration d’Européens. Il y a trois mois, un couple d’Allemands, arrêté dans la banlieue sud, aurait passé trois jours dans un centre de détention du Hezbollah, avant d’être livré à la Sûreté générale puis refoulé du territoire pour liens de parenté avec un journaliste basé à Jérusalem, apprend-on de sources diplomatiques accréditées à Beyrouth. Une citoyenne suisse aurait elle aussi été séquestrée pendant 48 heures puis libérée selon le même mécanisme, après avoir pris des photos dans la banlieue sud, rapportent ces mêmes sources. Pour rappel, le représentant du Parti socialiste français auprès de l’Internationale socialiste, Karim Pakzad, avait été appréhendé par des éléments armés du Hezbollah en 2008 pour avoir pris des photos d’une mosquée dans la banlieue sud. Sa détention de quelques heures avait été reconnue par le parti chiite, après la condamnation de l’incident par le Quai d’Orsay.
Réfugiés syriens remis à Damas
Il y a par ailleurs des informations que livre à L’OLJ le journaliste Fidaa Itani, exilé à Londres, jadis proche du Hezbollah, et qui avait eu l’occasion de faire une tournée dans l’un de ses centres.
Il s’attarde sur les cas d’arrestations de réfugiés syriens dans les geôles du Hezbollah, et étaye ce faisant la thèse de Ali Mazloum. « Dans la foulée des attentats terroristes ayant visé la banlieue sud entre 2012 et 2013, des milliers de réfugiés syriens ont été arrêtés dans les prisons du Hezbollah dans la banlieue sud, le plus souvent arbitrairement, subissant des interrogatoires de plusieurs mois, avant d’être livrés soit à l’État libanais, soit au régime syrien », affirme M. Itani, qui pose la question subsidiaire de savoir comment des Syriens ayant fui le régime et censés bénéficier d’une protection onusienne se voient ainsi livrés à leur bourreau en Syrie, depuis le territoire libanais, et sous l’égide du Hezbollah ? Il souligne en outre que des agents de services libanais sont même soupçonnés d’avoir pris l’initiative de livrer au parti chiite certains opposants syriens présents au Liban. Nombreux sont ceux qui sont portés disparus depuis 2011.
Et ceux qui parmi les Syriens ont été libérés et sont restés au Liban opposent un silence complet à toute question sur leur expérience dans les prisons du Hezbollah, constatent de pair MM. Itani et Slim.
Des chiites naturalisés syriens
Fidaa Itani révèle par ailleurs l’existence d’autres centres de détention du parti chiite en dehors de la capitale, précisément à Baalbeck et dans le Hermel (Békaa-Nord), limitrophe de la Syrie. D’autres se situeraient en territoire syrien, là où le Hezbollah a une emprise « totale », comme Qousseir (qui fait face au Hermel) ou Sayida Zeinab (dans le rif de Damas) – une emprise opposable même aux services de renseignements syriens. « Il faut savoir que là où il y a une zone sécurisée du Hezbollah, ou un dépôt d’armes, il y a un centre de détention central ou secondaire, parfois itinérant », précise-t-il. « Aussi bien au Liban qu’en Syrie, les prisons du Hezbollah accueillent des Syriens de l’opposition civile, des islamistes, des membres du Front al-Nosra ou des membres de l’État islamique (ces derniers sont souvent transformés en agents du Hezbollah) » , ajoute le journaliste.
Ces centres de détention ont des finalités militaires, certes, mais sont devenus aussi, en Syrie notamment, « les centres du pouvoir iranien », le support de sa politique expansionniste. Ils constituent un lieu de répression pour les Syriens civils qui refusent de coopérer avec le Hezbollah sur des questions qui sont pour lui d’ordre stratégique, comme la vente de leurs terrains. Fidaa Itani donne l’exemple de propriétaires de terrains situés dans les environs de zones de combats, comme à Zabadani (aux environs de Madaya), où les habitants sunnites ont fini par vendre leurs propriétés foncières à la milice chiite, souvent par la force, après un passage dans l’un de ses centres de détention. Cet exemple se serait reproduit à Baba Amr (Homs). Si le Hezbollah a tenu à acheter les terrains alors qu’il aurait pu les confisquer de facto, c’est qu’il « tient à établir une présence chiite irrévocable sur le long terme », fait remarquer M. Itani.
Cette « purge démographique », selon lui, aboutit progressivement à une recomposition du territoire syrien sur des bases communautaires, qui se confirme rapidement : le Hezbollah aurait déjà offert aux familles de ses « martyrs » des propriétés foncières en Syrie et « des milliers de chiites, libanais ou non, auraient été naturalisés syriens ». « La Syrie qui comptait un maximum de 300 000 chiites avant la guerre en compte désormais près de 800 000 », affirme avec certitude le journaliste.
• During the 1990s, unprecedented violence erupted in Central Africa. In Sudan, the civil war intensified; in Rwanda, there was genocide; in Congo millions died in a conflict that simmers to this day; and in Uganda, millions more were caught between a heartless warlord and an even more heartless military counterinsurgency.
This wasn’t supposed to happen. Although the US had for decades backed dictatorships and right-wing rebels across the continent, George H.W. Bush had declared in his 1989 inaugural speech that “a new breeze [was] blowing…. For in man’s heart, if not in fact, the day of the dictator is over. The totalitarian era is passing…. Great nations of the world are moving toward democracy through the door to freedom.”
Bush and his successors supported peace on much of the African continent by funding democracy promotion programs and sanctioning, or threatening to sanction, South Africa and other countries if their leaders didn’t allow multiparty elections and free political prisoners. But in Uganda, Ethiopia, and a small number of other countries, the Bush and Clinton administrations lavished development and military aid on dictators who in turn funneled weapons to insurgents in Sudan, Rwanda, and Congo. In this way, Washington helped stoke the interlinked disasters that have claimed millions of lives since the late 1980s and still roil much of eastern and central Africa today. The complicity of the US in those disasters has not yet been sufficiently exposed, but Judi Rever’s In Praise of Blood explores how Washington helped obscure the full story of the genocide that devastated Rwanda during the 1990s and cover up the crimes of the Rwandan Patriotic Front (RPF), which has ruled the country ever since.
The familiar story about the Rwandan genocide begins in April 1994, when Hutu militias killed hundreds of thousands of Tutsis, mostly with machetes and other simple weapons. The RPF, a Tutsi-dominated rebel army, advanced through the mayhem and finally brought peace to the country in July. The RPF’s leader, Paul Kagame, eventually became president of Rwanda and remains in power today. He has overseen a technocratic economic revival, the installation of one of the best information technology networks in Africa, and a sharp decline in maternal and child mortality. Political dissent is suppressed, many of Kagame’s critics are in jail, and some have even been killed—but his Western admirers tend to overlook this. Bill Clinton has praised Kagame as “one of the greatest leaders of our time,” and Tony Blair’s nonprofit Institute for Global Change continues to advise and support his government.
Over the years, less valiant portraits of Kagame and the RPF have appeared in academic monographs and self-published accounts by Western and Rwandan academics, journalists, and independent researchers, including Filip Reyntjens, André Guichaoua, Edward Herman, Robin Philpot, David Himbara, Gérard Prunier, Barrie Collins, and the BBC’s Jane Corbin. Taken together, they suggest that the RPF actually provoked the war that led to the genocide of the Tutsis and committed mass killings of Hutus before, during, and after it. In Praise of Blood is the most accessible and up-to-date of these studies.
Rever’s account begins in October 1990, when several thousand RPF fighters invaded Rwanda from neighboring Uganda. The RPF was made up of refugees born to Rwandan parents who fled anti-Tutsi pogroms during the early 1960s and were determined to go home. Its leaders, including Kagame, had fought alongside Uganda’s president Yoweri Museveni in the war that brought him to power in 1986. They’d then been appointed to senior Ugandan army positions—Kagame was Museveni’s chief of military intelligence in the late 1980s—which they deserted when they invaded Rwanda.
In August 1990, two months before the RPF invasion, the Hutu-dominated Rwandan government had actually agreed, in principle, to allow the refugees to return. The decision had been taken under enormous international pressure, the details were vague, and the process would likely have dragged on, or not occurred at all. But the RPF invasion preempted a potentially peaceful solution to the refugee conundrum. For three and a half years, the rebels occupied a large swath of northern Rwanda while the Ugandan army supplied them with weapons, in violation of the UN Charter and Organization of African Unity rules. Washington knew what was going on but did nothing to stop it. On the contrary, US foreign aid to Uganda doubled in the years after the invasion, and in 1991, Uganda purchased ten times more US weapons than in the preceding forty years combined.
During the occupation, roughly a million Hutu peasants fled RPF-controlled areas, citing killings, abductions, and other crimes. An Italian missionary working in the area at the time told Rever that the RPF laid landmines around springs that blew up children, and invaded a hospital in a town called Nyarurema and shot nine patients dead. According to Alphonse Furuma, one of the founders of the RPF, the purpose was to clear the area, steal animals, take over farms, and, presumably, scare away anyone who might think of protesting. The Ugandan army, which trained the RPF, had used similar tactics against its own Acholi people during the 1980s and 1990s, so these accounts seem plausible.
At least one American was angry about the RPF invasion. US ambassador to Rwanda Robert Flaten witnessed how it sent shock waves throughout the country, whose majority-Hutu population had long feared a Tutsi attack from Uganda. Flaten urged the Bush administration to impose sanctions on Uganda for supplying the RPF, noting that Saddam Hussein had invaded Kuwait only two months earlier and been met with near-universal condemnation, a UN Security Council demand that he withdraw, and a US military assault.
By contrast, the Bush administration, which was then supplying most of Uganda’s budget through foreign aid, treated the RPF invasion of Rwanda with nonchalance. When it took place, Museveni happened to be visiting the US. He assured State Department officials that he’d known nothing about it, and promised to prevent weapons from crossing the border and court-martial any defectors who attempted to return to Uganda. He then did neither, with the apparent approval of US diplomats. In 1991 and 1992 US officials met RPF leaders inside Uganda and monitored the flow of weapons across the border, but made no effort to stop it, even when the Rwandan government and its French allies complained.
Years later, Bush’s assistant secretary of state for Africa Herman Cohen expressed regret for failing to pressure Museveni to stop supporting the RPF, but by then it was too late. At the time, Cohen maintained that the US feared that sanctions might harm Uganda’s robust economic growth. But he hasn’t explained why Washington allowed the RPF—by invading Rwanda—to ruin that country’s economy, which had previously been similarly robust. Robert Gribbin, a diplomat then stationed at the US embassy in Kampala, has claimed that sanctions weren’t considered because they might have interfered with Uganda’s “nascent democratic initiatives,” without mentioning that Museveni’s security forces were torturing and jailing members of Uganda’s nonviolent opposition and also pursuing a brutal counterinsurgency in northern Uganda that would claim hundreds of thousands of Ugandan lives.
The UN may also have turned a blind eye to Museveni and Kagame’s schemes. In October 1993 a contingent of UN peacekeepers was deployed to help implement a peace agreement between the RPF and the Rwandan government. One of its mandates was to ensure that weapons, personnel, and supplies didn’t cross into Rwanda from Uganda. But when the peacekeepers’ commander, Canadian general Roméo Dallaire, visited the Ugandan border town of Kabale, a Ugandan officer told him that his peacekeepers would have to provide twelve hours’ notice so that escorts could be arranged to accompany them on patrols. Dallaire protested, since the element of surprise is crucial for such monitoring missions. The Ugandans stood their ground, and also refused to allow Dallaire to inspect an arsenal in Mbarara, a Ugandan town about eighty miles from the Rwandan border, which was rumored to be supplying the RPF.
Dallaire has not said whether he brought Uganda’s obstruction to the attention of the Security Council, and he didn’t respond to my interview requests. But in 2004 he told a US congressional hearing that Museveni laughed in his face when they met at a gathering to commemorate the tenth anniversary of the genocide. “I remember that UN mission on the border,” Dallaire said Museveni had told him. “We maneuvered ways to get around it, and of course we did support the movement [i.e., the RPF invasion].”
The likely reasons why Washington and the UN apparently decided to go easy on Uganda and the RPF will be explored in the second part of this article. But for Rwanda’s President Juvénal Habyarimana and his circle of Hutu elites, the invasion seems to have had a silver lining. For years, tensions between Hutus and Tutsis inside Rwanda had been subsiding. Habyarimana had sought reconciliation with Tutsis living in Rwanda—so-called internal Tutsis—by reserving civil service jobs and university places for them in proportion to their share of the population. Though desultory, this program was modestly successful, and the greatest rift in the country was between the relatively small Hutu clique around Habyarimana and the millions of impoverished Hutu peasants whom they exploited as brutally as had the Tutsi overlords of bygone days. While the elites fattened themselves on World Bank “anti-poverty” projects that created lucrative administrative jobs and other perks but did little to alleviate poverty, they continued to subject the Hutu poor to forced labor and other abuses.
Habyarimana, like the leaders of Malawi, Ghana, Zambia, and other countries, was under pressure from the US and other donors to allow opposition parties to operate. Many of these new parties were ethnically mixed, with both Hutu and Tutsi leaders, but they were united in criticizing Habyarimana’s autocratic behavior and nepotism and the vast economic inequalities in the country.
The RPF invasion seems to have provided Habyarimana and his circle with a political opportunity: now they could distract the disaffected Hutu masses from their own abuses by reawakening fears of the “demon Tutsis.” Shortly after the invasion, Hutu elites devised a genocidal propaganda campaign that would bear hideous fruit three and a half years later. Chauvinist Hutu newspapers, magazines, and radio programs reminded readers that Hutus were the original occupants of the Great Lakes region and that Tutsis were Nilotics—supposedly warlike pastoralists from Ethiopia who had conquered and enslaved Hutus in the seventeenth century. The RPF invasion, they claimed, was nothing more than a plot by Museveni, Kagame, and their Tutsi coconspirators to reestablish this evil Nilotic empire. Cartoons of Tutsis killing Hutus began appearing in magazines, along with warnings that all Tutsis were RPF spies bent on dragging the country back to the days when the Tutsi queen supposedly rose from her seat supported by swords driven between the shoulders of Hutu children.
In February 1993 an RPF offensive killed hundreds, perhaps thousands of Hutus in the northern prefectures of Byumba and Ruhengeri, further inflaming anti-Tutsi sentiment. At the time, the Organization of African Unity was overseeing peace negotiations between the RPF and the government, but the process was fraught. Habyarimana knew the RPF was better armed, trained, and disciplined than his own army, so under immense international pressure he agreed in August 1993 to a peace accord that would grant the RPF seats in a transitional government and nearly half of all posts in the army.
Even Tutsis inside Rwanda were against giving the RPF so much power because they knew it would provoke the angry, fearful Hutus to rebel, and they were right. Hutu mayors and other local officials were already stockpiling rifles, and government-linked anti-Tutsi militia groups (including the notorious Interahamwe) were distributing machetes and kerosene to prospective génocidaires. In December 1993, a picture of a machete appeared on the front page of one Hutu-chauvinist publication under the headline “What Weapons Can We Use to Defeat the Inyenzi [Tutsi Cockroaches] Once and For All?” The following month, the CIA predicted that if tensions were not somehow defused, hundreds of thousands of people might die in ethnic violence. This powder keg exploded four months later, when on April 6, 1994, a plane carrying Habyarimana was shot down as it was preparing to land in Kigali, the capital.
The French sociologist André Guichaoua happened to be in Kigali that evening. The country was tense, but peaceful. But Hutu military personnel panicked when they heard about the crash. That night they began hastily erecting roadblocks around government and army installations, while militiamen, many from the presidential guard, began moving into position. The killing of Tutsis began the following afternoon. According to Guichaoua, Tutsis suspected of collaboration with the RPF, which the killers blamed for the plane crash, were sought out first, but soon the militias were killing every Tutsi they could get their hands on. The vast majority of the victims would turn out to be internal Tutsis, who had nothing to do with the RPF.

Rwandan Patriotic Front soldiers preparing to march into Kigali, Rwanda, 1994
For decades, blame for the plane crash that set off the genocide has fallen on members of Habyarimana’s army who were believed to be unhappy about the terms of the August 1993 peace accord. However, a growing number of academic studies, judicial reports, and other investigations now suggest RPF responsibility. They are based on eyewitness testimony from multiple RPF defectors who say they were involved in the planning and execution of the plot, as well as evidence concerning the origin of the missiles.
It’s unclear what motive the RPF would have had for shooting down the plane, but it may have wanted to ignite a war in order to abrogate the August accord, which called for elections twenty-two months after implementation. The RPF, dominated by the unpopular minority Tutsis and widely hated for its militancy, including by many internal Tutsis, would certainly have lost.
The RPF began advancing almost as soon as the plane hit the ground, and even before the genocide of the Tutsis had begun. According to Rever, the rebels actually made the situation worse. While Hutus were massacring innocent Tutsis, the RPF was further inciting ethnic hatred by massacring innocent Hutus. In mid-April RPF officers assembled some three thousand Hutu villagers in a stadium in Byumba and slaughtered virtually all of them. In June RPF soldiers attacked a seminary in Gitarama, killing several Hutu priests, and then, according to a four-hundred-page report compiled by a respected priest and human-rights activist named André Sibomana, proceeded to massacre roughly 18,000 others in the prefecture.
RPF defectors told Rever that the purpose of these mass killings was to strike fear in the Hutu population and provoke them to escalate the genocide into such a horrific crime that no political compromise with the former leaders would ever be possible. The August 1993 peace accord would then be irrelevant, and the population would have no choice but to accept an RPF takeover.
Some RPF operatives told Rever that they had even infiltrated Hutu militia groups to stoke ethnic anger and incite ever more indiscriminate reprisals against Tutsis. Again, this seems plausible to me. Kagame and other RPF commanders may have learned such strategies in Uganda while fighting alongside Museveni, whose rebel army reportedly committed similar “false flag” operations in the 1980s. After the genocide, war broke out in neighboring Zaire, as Congo was then known. When assailants killed hundreds of Congolese Tutsi refugees inside Rwanda in December 1997, US officials, Amnesty International, and The New York Times all blamed Hutu insurgents, but RPF sources told Rever that they themselves had done it. “Everyone knew that the RPF staged that attack. It was common knowledge in intelligence circles,” a former RPF officer told Rever. It was a “brilliant and cruel display of military theater,” said another.
Dallaire, the commander of the peacekeepers, remained in Rwanda during the genocide. In his harrowing memoir, Shake Hands with the Devil, he expresses puzzlement about the RPF’s troop movements. Rather than heading south, where most of the killings of Tutsis were taking place, the RPF circled around Kigali. When Dallaire met Kagame at the latter’s headquarters, he asked him why. “He knew full well that every day of fighting on the periphery meant certain death for Tutsis still behind [Rwandan government] lines,” Dallaire writes. Kagame “ignored the implications of my question.” By the time the RPF reached the capital weeks later, most of the Tutsis there were dead.
In May 1994, while supplies continued to flow to the RPF from Uganda, the UN placed the Rwandan government army, some of whose soldiers had participated in massacres of the Tutsis, under an arms embargo. By the end of July, the much stronger RPF had taken control of nearly all of the now ruined country. As it advanced, some two million Hutus fled, either to the giant Kibeho camp in southwestern Rwanda or to camps over the border in Tanzania and Zaire. Some Hutus returned home in the fall of 1994, but according to a UN report prepared by the human rights investigator Robert Gersony, many of them were killed by the RPF, either on suspicion of sympathy with revanchist Hutu militants or simply to terrify others.* These killings stopped during the run-up to a donor meeting in Geneva in January 1995, but then resumed after $530 million in aid was pledged.
Hutus once again fled to Kibeho, where they thought they would be protected by UN peacekeepers. But in April 1995 the RPF fired on the camp and then stormed it while helpless aid workers and UN troops, under orders to obey the RPF, stood by. At least four thousand Hutus, probably more, were killed, including numerous women and children. Thomas Odom, a retired US army colonel stationed at the embassy in Kigali, blamed the killings on Hutu instigators within the refugee population who, he says, stirred up the crowds, provoking panicked RPF soldiers to shoot. Several eyewitnesses dispute this.
In the enormous refugee camps in Zaire, Hutu militants—many of whom had participated in the genocide—began mobilizing to retake the country and launched sporadic attacks inside Rwanda. The RPF’s reaction was fierce, swift, and cruel. Hutu villagers who had nothing to do with the militants were invited to peace-and-reconciliation meetings, then shot point-blank or beaten to death with garden hoes. In 1997, thousands of Hutus fleeing indiscriminate RPF reprisals sought refuge in caves near the Virunga Mountains, where they were trapped and killed by RPF soldiers. Thousands more were killed in the environs of the town of Mahoko around the same time.
In order to neutralize the mounting threat from the Zairean refugee camps, the RPF crossed the border in 1996, invaded them, and herded most of the refugees home. But hundreds of thousands refused to return to Rwanda and fled deeper into Zaire. Some were ex-génocidaires and other Hutu militants, but most were ordinary Hutus understandably terrified of the RPF. Kagame’s commandos, who had by then received training from US Special Forces, tracked them down in towns and villages across the country and killed them. Hundreds of thousands remain unaccounted for.
To hunt down fleeing Hutus, RPF spies deployed satellite equipment provided by the US. The RPF also infiltrated the UN refugee agency and used its vehicles and communications equipment. US officials insisted that all the fleeing refugees were Hutu génocidaires and downplayed the number of genuine refugees identified by their own aerial studies, but in 1997 Rever, then a young reporter for Radio France Internationale, trekked through the forest and found vast encampments of malnourished women and children. She interviewed a woman who had seen her entire family shot dead by Kagame’s soldiers, a boy whose father had drowned while fleeing the RPF, and aid workers who told her they had seen mass graves that were too dangerous to visit because they were being guarded by Kagame’s soldiers.
Versions of Rever’s story have been told by others. While all contain convincing evidence against the RPF, some are marred by a tendency to understate the crimes of the Hutu génocidaires
or overstate the RPF’s crimes. But some, including the work of Filip Reyntjens, a Belgian professor of law and politics, have been both measured and soundly researched. Kagame’s regime and its defenders have dismissed them all as propaganda spouted by defeated Hutu génocidaires and genocide deniers. But Rever’s account will prove difficult to challenge. She has been writing about Central Africa for more than twenty years, and her book draws on the reports of UN experts and human rights investigators, leaked documents from the International Criminal Tribunal for Rwanda, and hundreds of interviews with eyewitnesses, including victims, RPF defectors, priests, aid workers, and officials from the UN and Western governments. Her sources are too numerous and their observations too consistent for her findings to be a fabrication.
The official UN definition of genocide is not restricted to attempts to eradicate a particular ethnic group. It includes “killings…with the intent to destroy, in whole, or in part, a national, ethnical, racial or religious group” (my emphasis). The RPF’s operations against the Hutus in the Byumba stadium, in Gitarama, Kibeho, the caves near Virunga, around Mahoko, and in the forests of Zaire do seem to fit that description. The RPF’s aim was, presumably, not to eradicate the Hutus but to frighten them into submission.
And yet in January, the UN officially recognized April 7 as an International Day of Reflection on the 1994 Genocide Against the Tutsis—only the Tutsis. That is how the conflagration in Rwanda is generally viewed. And while the French army has been accused of supplying the Rwandan government with weapons during the genocide, US officials have faced no scrutiny for lavishing aid on Uganda’s Museveni while he armed the RPF in violation of international treaties and the August 1993 peace accord. Why have international observers overlooked the other side of this story for so long? And why are the RPF’s crimes so little known outside of specialist circles? That will be the subject of the second part of this article.
*After the genocide, numerous human rights reports described the ongoing killing of Hutus inside Rwanda. Gersony’s concluded that after the genocide officially ended, the RPF killed over 25,000 civilians, most of them Hutus, inside Rwanda, as well as two Canadian priests, two Spanish priests, a Croatian priest, three Spanish NGOvolunteers, and a Belgian school director who attempted to report on RPF atrocities. Gersony submitted his report to UN High Commissioner for Refugees Sadako Ogata, who passed it on to UN Secretary-General Boutros Boutros-Ghali and Kofi Annan, who decided to delay its release. Timothy Wirth, then US undersecretary of state for global affairs, met Gersony in Kigali and said the findings were “compelling.” But at a briefing back in Washington, he downplayed the report, claiming the author had been misled by his informants. Wirth admitted the RPF had killed people, but said it wasn’t “systematic.”
• Les indices de collusion inquiétante du régime de Kabila avec la mafia albanaise en Belgique : Blanchiment des capitaux et tueurs à gage ?
Dossier DESC
Depuis mars 2018, Jean-Jacques Wondo, le journaliste Fabien Kusuanika de Tshangu TV et quelques opposants en exil en Belgique font l’objet d’informations crédibles de menace et d’atteinte à leur intégrité physique par les agents à la solde de l’ANR, la police politique au service de Joseph Kabila. Il est question de neutraliser ces « éléments dérangeants » dont les actions en dehors de la RDC plombent les stratégies diplomatiques du régime congolais et mobilisent de plus en plus les congolais de la diaspora contre les projets d’instauration d’une dictature martiale en RDC. C’est ainsi que plusieurs sources nationales et internationales nous ont alerté sur des menaces précises d’atteinte à notre intégrité physique par des agents de l’ANR, envoyés par Kinshasa, pour mener une série d’opérations « coup de poing » en Belgique et dans plusieurs pays d’Europe, voire aux Etats-Unis.
On cite par exemple le nom d’un certain Robert Mbumba dit Roby qui aurait séjourné à Londres. C’est un agent de l’ANR qui a fait ses études à l’université de Lubumbashi. Il aurait reçu la mission de recruter des hommes de main partout en Europe, notamment dans certains milieux des combattants, et d’autres personnes pour tenter de neutraliser plusieurs figures dérangeantes de la diaspora en Europe et traquer les opposants au régime de Kabila. Le lanceur d’alerte Jean-Jacques Lumumba et Jean-Jacques Wondo seraient les cibles prioritaires à neutraliser à tout prix et par tous les moyens selon nos sources d’information. Une autre source nous mentionne également le nom de l’ancien porte-parole de Kabila, M. Mulegwa Zihundula. Ce dernier a été formellement identifié par nos sources au sein de l’ANR comme agent de la Direction des Opérations de l’ANR/Extérieur ayant mené plusieurs actions en Tanzanie. Il a ni plus ni moins reçu la mission de venir « empoisonner Jean-Jacques Wondo » en utilisant des petites mains qui seront rémunérées. Nos sources le décrivent comme « un agent de l’ANR recruté par Didier Kazadi Nyembwe, alors administrateurgénéral de l’ANR. C’est un lega du territoire de Mwxenga dans le Sud-Kivu. C’est homme très subtil et foncièrement très dangereux qui opère depuis très longtemps pour le compte personnel de Joseph Kabila. Il a notamment éliminé plusieurs résistants du Sud-Kivu dont le général Madoa-Madoa. Il a un accès direct à Kabila et fait partie des rares personnes qui peuvent le voir à tout moment. Il voyage régulièrement à l’étranger, notamment aux Etats-Unis où sa famille est installée depuis plusieurs années. Il accompagne également MM Barnabé Kikaya bin Karubi et l’ambassadeur Séraphin Ngwej lors des missions de la présidence à l’étranger« , nous précisent nos sources à Kinshasa.
Dans cet article, DESC s’intéresse particulièrement sur les accointances entre certaines personnalités de l’entourage de Kabila et un réseau mafieux albanais actif en Belgique.
Selon les premiers éléments d’information recueillis par DESC, il semble que l’ANR a déployé dans le courant du mois de mars 2018 plusieurs agents de l’ANR venus de la RDC et d’autres ayant transité par Brazzaville pour mener des opérations d’attaque des opposants congolais et des membres influents de la diaspora congolaise actifs dans les actions contre la dérive dictatoriale du régime de Kabila. Ainsi, outre ces agents, l’ANR a recruté dans certains milieux de la diaspora congolais plusieurs personnes et d’autres combattants afin d’infiltrer des milieux hostiles au régime de Kabila ou de servir d’appât au profit des agents de l’ANR. On parle d’énormes sommes d’argent mises à disposition de ces taupes.
La piste de la filière albanaise en Belgique en contact avec Emmanuel Adrupiako, l’expert financier du clan Kabila
Selon des informations crédibles parvenues à DESC, on parle de plusieurs contacts nébuleux entre Kinshasa et le milieu albanais impliqué dans l’affaire du passeportgate qui concerne la firme belge SEMLEX, spécialisée dans la fabrication des passeports, des cartes d’identité et des permis de conduire biométriques.
Pour rappel, le parquet fédéral belge a mené des perquisitions au siège de la société uccloise, une commune huppée bruxelloise, Semlex, situé au 384, avenue Brugmann, à Uccle et au domicile de son CEO, Albert Karaziwan. M. Albert Karaziwan, l’administrateur délégué de Semlex, est un belge d’origine syriaque et vit à Watermael-Boitsfort, une autre commune résidentielle riche bruxelloise. Selon le porte-parole du parquet, le fabricant de passeports congolais était visé par une enquête car il est suspecté de blanchiment d’argent et de corruption. La société Semlex est mise en cause depuis avril 2017 par l’agence de presse britannique Reuters pour la manière dont elle obtient des contrats de fourniture de systèmes d’identification et de documents d’identité biométriques en Afrique – et plus particulièrement en République démocratique du Congo (RDC)[1]. Mais derrière cette société se cache Hugues Bilo, secrétaire particulier du ministre congolais des Transports.
Semlex semble très bien implanté un peu partout dans le monde, particulièrement en Afrique, où on aperçoit que plusieurs de ses cadres sont des consuls honoraires. Dans les Balkans et dans le Golf, Semlex est très bien connecté avec un large réseau du crime organisé, selon les experts de la lutte contre la criminalité grave et organisée en Europe qui s’intéressent aux activités des organisations criminelles russes, chinoises, turques, marocaines, albanaises et celles des motards.
A Kinshasa, en juin 2017 aurait œuvré le conseiller financier de Joseph Kabila, Emmanuel Adrupiako. Dans un article antérieur, le journaliste britannique David Lewis, de l’agence Reuters, a relevé sa présence suspecte aux Emirats Arabes Unis, où il aurait participé à la répartition des pots de vins via des montages offshore. C’est sur la trace d’Adrupiako que semblent lancés les policiers belges, suite à la bourde d’un de ses porteurs de valise, le distrait Engo Nkanda, pincé à l’aéroport de Bruxelles-National en possession de 400 000 dollars d’argent cash, il y a deux ans. A qui ces billets étaient-ils destinés ? se pose la question David Lewis[2] de l’Agence Reuters.
Fait curieux dans les activités clandestines d’Emmanuel Adrupiako en Belgique, interviennent des contacts discrets avec des sujets albanais résidant en Belgique. Deux noms nous sont renseignés. Il s’agit de Mme Sadije Rugova, connue officiellement en Belgique comme une fille de chambre dans un hôtel et Xhevat Abazi, dont les activités officielles connues en Belgique sont celle d’agent de joueur de football – étonnant pour un ressortissant d’un pays dont le niveau du football est parmi les plus bas du monde – celle d’agent immobilier. Xhevat Abazi est entre autres le président du club FC Kosova Schaerbeek, une commune où vivent où vit la majorité des 40 000 Albanais de la capitale. Là, la curiosité de DESC s’intensifie. Sadije Rugova aurait des liens de parenté avec l’ancien leader kosovar, Ibrahim Rugova, décédé depuis 2006.
En effet, en approfondissant nos recherches, on constate que M. Abazi est propriétaire d’une villa achetée cash à Braine l’Alleud au prix de 1.000.000 d’euros. En outre, Sadije Rugova serait propriétaire d’une voiture de luxe Bentley, pourtant fille de chambre et qu’avec Xhevat, ils possèdent des propriétés en Belgique, en Albanie, au Kosovo, en RDC et travaillent régulièrement avec Dubaï. Des sources de la presse d’investigation nous ont confirmé des liens entre ces deux albanais et les autorités congolaises dont Emmanuel Adrupiako, le Cons.
Notons que la justice belge mène déjà une enquête sur une instruction judiciaire ASBL dénommée « Centre d’études et de solidarité » avec le Congo » (Asbl CESCO). Cette ASBL serait impliquée dans le juteux contrat des passeports, respectivement en tant qu’administrateur trésorier et administrateur secrétaire, Emmanuel Adrupiako et son homme de main Engo Nkanda. En 2016, l’asbl n’avait « pas d’activité ». « Ni actif ni passif », selon un PV d’assemblée générale, et « aucun produit ni charge » a été dissoute. Cette enquête qui mobilise des policiers de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) et de l’Office central de la lutte contre la délinquance économique et financière organisée (OCDEFO) aidés par la Computer crime unit, spécialisée, elle, dans le pompage des données numériques.
Selon d’autres informations nous parvenues de Kinshasa, c’est Zoé Kabila, le jeune frère de Joseph Kabila, n’ayant pas totalement confiance à l’ANR/Extérieur, qui serait à la base de l’utilisation de ce réseau albanais.
Les armes de guerre de la mafia albanaise
La filière albanaise et des informateurs au sein de la police belge pour traquer éventuellement des opposants au régime de Kabila ?
Selon d’autres informations précises recueillies par DESC, il semble que ce réseau albanais a des connexions au sein des services de police et de sécurité belges. Il s’agit des ressortissants kosovars et albanais naturalisés belges qui leur serviraient d’agents « informateurs » car ayant accès au Registre national belge. Notons qu’en 2016, la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles avait procédé à une visite domiciliaire d’un policier du groupe d’intervention de la zone de police Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles), soupçonné de fournir des renseignements à des malfrats issus du milieu criminel albanais[3].
En effet, le Registre national désigne le système de traitement d’informations qui assure l’enregistrement, la mémorisation et la communication d’informations relatives à l’identification des personnes physiques c’est-à-dire les citoyens. Il s’agit donc d’une base de données centrale dans laquelle sont enregistrés[4] :
tous les Belges résidant en Belgique ;
tous les Belges résidant à l’étranger qui se font inscrire dans les registres de population tenus dans les missions diplomatiques ou les postes consulaires belges à l’étranger ;
tous les étrangers résidant en Belgique et qui sont admis ou autorisés à s’établir ou à séjourner dans le Royaume ;
tous les étrangers (et membres de leur famille) qui se déclarent réfugiés ou qui demandent la reconnaissance de la qualité de réfugiés.
Quelle plus-value pour le régime de Kabila d’entretenir des relations avec une filière albanaise uniquement aux fins de blanchiment d’argent sale en Belgique, un pays qui surveille de près les mouvements des membres de ce régime kleptocrate ?
Selon une source congolaise de l’ANR, Xhevat Abazi a séjourné dans les mois précédents à Kinshasa et a eu des contacts avec des autorités sécuritaires congolaises. D’autres sources spécialisées nous informent de la possibilité pour le régime de Kabila de se servir de ce réseau afin de recruter des tueurs à gage pour passer à l’acte contre ses opposants. Au niveau belge, il semble que l’OCAM, l’Organe de la coordination et de l’analyse de la menace et les services de police seraient fortement mobilisés pour suivre de près cette affaire. La Belgique prend au sérieux cette menace car craignant la réaction très violente de la forte communauté congolaise en cas d’atteinte grave eu d’assassinat ciblé de certaines figures contestataires du régime congolais. Nos sources à l’ANR disent que le régime dictatorial de Kabila est très déterminé à « sévir » à l’étranger et à passer à l’offensive via les escadrons de la mort qu’il vient déployer à cet effet.
Blanchiment et activités structurelles de la filière albanaise en Belgique
A en croire une enquête menée par l’hebdomadaire belge Le Vif : « Les organisations criminelles albanophones sévissent en Belgique depuis le milieu des années 1990. On parle aujourd’hui de quatrième vague d’implantation de ces groupes mafieux provenant des Balkans. A l’époque, les réseaux albanais tenaient d’une main de fer la quasi-totalité du marché de la prostitution en Belgique. Tout en se maintenant à Anvers et à Bruxelles, ils ont perdu de leurs forces dans ce secteur et se sont reconvertis dans le trafic de drogues et d’armes, ce dernier ayant été alimenté par les stocks dispersés après la chute du mur de Berlin. Une des caractéristiques de la mafia albanaise, réputée opportuniste plutôt que stratège, est qu’elle est polycriminelle : elle s’adonne aussi aux vols organisés et au trafic de migrants.
L’organisation criminelle, en cercles concentriques, est d’abord familiale. Autour d’un noyau constitué de membres d’un même clan viennent se greffer des amis ou des individus provenant du même village d’origine, essentiellement de Tropojë dans le nord de l’Albanie et de la vallée de la Drenica, de Pristina et de Mitrovica au Kosovo. Un troisième cercle est constitué de « collaborateurs », soit de main- d’£œuvre pour les vols en séries, le passage de drogue, la conduite de véhicules… Les Albanais travaillent aussi avec des clans associés, le plus fréquemment ceux de la Mafia italienne, mais aussi de la Mafia turque.
Au fil des années, on a vu croître l’implication des groupes criminels albanophones, toujours mieux intégrés dans la société belge. Ils se sont beaucoup investis dans l’import et l’export de cocaïne qu’ils se procurent directement en Amérique du Sud auprès des Cartelitos colombiens, font livrer à Anvers et redistribuent vers l’Italie et la Scandinavie en s’appuyant sur la diaspora albanaise »[5].
La Mafia albanaise développe de plus en plus des activités économiques, immobilières et de blanchiment en Europe. Durant les années deux mille, les organisations criminelles albanaises disposaient de peu de structures établies, tout au plus quelques commerces, quelques bars et associations culturelles sous contrôle. L’essentiel des structures étaient installées au pays. Les capitaux illégalement acquis étaient réinvestis en Albanie dans la construction de maisons, de stations-services, d’hôtels ou de restaurants. Aujourd’hui, la part de structures mafieuses et la part de réinvestissement au pays restent majoritaires mais plusieurs clans criminels s’installent et investissent dans l’immobilier en Italie, en Allemagne, en Belgique ou aux Pays-Bas. C’est essentiellement dans l’immobilier et l’horeca que les capitaux sont injectés[6].
DESC est preneur de toute information permettant d’en savoir plus sur ce réseau compte tenu des menaces sérieuses qui pèsent sur son administrateur et d’autres activistes congolais de la diaspora. Entretemps, nous invitons les patriotes congolais de la diaspora à plus de prudence car les loups sont bel et bien dans la bergerie.
Jean-Jacques Wondo Omanyundu / Exclusivité DESC
Références
[1] https://afrique.lalibre.be/13663/rdc-passeports-perquisitions-au-siege-belge-de-semlex/.
[2] https://medor.coop/fr/articles/perquisitions-chez-semlex/.
[4] http://www.ibz.rrn.fgov.be/fr/registre-national/.
[6] http://www.policechatelet.be/index.asp?SecuNews=1316.
• Pour l'Indépendance de la justice Transparency Internationale demande une réforme ambitieuse :
L’indépendance de la justice, condition indispensable d’un Etat de droit, est une exigence démocratique forte. Les suspicions sur l’instrumentalisation politique de la justice persisteront tant que la question de l’indépendance des magistrats du ministère public ne sera pas définitivement tranchée.
C’est pourquoi, pendant la campagne présidentielle de 2017 comme pendant celle de 2012, Transparency International France avait affirmé l’importance de mener une réforme de la justice assurant définitivement l’indépendance des magistrats du Parquet vis-à-vis de l’exécutif. Réclamée depuis plus de vingt ans, cette mesure vise à éviter que des hommes ou femmes politiques s’immiscent indûment dans le cours de la justice, et à combattre tout sentiment de « justice à deux vitesses » pour sortir par le haut de la crise de confiance qui mine notre démocratie.
Le gouvernement a confirmé son intention de conduire une réforme constitutionnelle : l’heure des décisions est venue.
Pas d’indépendance réelle sans renforcement des moyens :
Au cours des dernières années, les procureurs ont gagné en autorité et en indépendance de fait. Le Parquet National Financier a contribué à désenliser des dossiers et accélérer leur renvoi devant les tribunaux, y compris pour des personnalités publiques de premier plan (affaire Cahuzac, par exemple). Leur efficacité et leur légitimité aux yeux de l’opinion publique s’est accrue.
Ces évolutions notables montrent que l’indépendance effective de la justice ne dépend pas uniquement du statut constitutionnel du Parquet, mais aussi de ses moyens– notamment en matière politico-financière.
Cette bataille des moyens est encore devant nous. Aujourd’hui, les moyens alloués au Parquet National Financier restent inférieurs à ceux qui avaient été envisagés dans l’étude d’impact réalisée au moment de sa création. En octobre 2016, le PNF comptait 15 magistrats – avec un ratio moyen de 27 dossiers -, 10 fonctionnaires et 4 assistants spécialisés. L’étude d’impact réalisée par le gouvernement en amont de la loi instituant le PNF postulait qu’ « un parquetier ne peut assurer le suivi de plus de huit affaires, compte-tenu de la complexité de ces dossiers (suivi et règlement complexe, audiences longues pouvant mobilier plus d’un parquetier). Il est d’ailleurs symptomatique que les moyens alloués aux juridictions financières ne soient pas détaillés, ni commentés spécifiquement, dans les annexes du projet de loi de finances et dans les rapports parlementaires des Commissions des Finances du Sénat et de l’Assemblée nationale.
Recommandations principales pour renforcer l’indépendance et les moyens de la justice :
Pour une réforme constitutionnelle ambitieuse :
Exiger un avis conforme du CSM pour la nomination des magistrats du parquet et supprimer la Cour de Justice de la République, comme le prévoit le projet de réforme constitutionnel ;Doter le CSM de pouvoirs plus importants en matière de nomination des magistrats et de gestion de leur carrière.
Au-delà de la réforme constitutionnelle :
Renforcer significativement les moyens de la justice, notamment des magistrats chargés du suivi des dossiers politico-financiers ;Lever le monopole de l’administration fiscale pour les poursuites pénales pour la grande fraude fiscale (fraude fiscale aggravée, commise en bande organisée, ou internationale) ;Assurer une meilleure transparence des données de justice, pour avoir accès à des données fiables et précises sur l’état des condamnations pour atteinte à la probité ;Mieux contrôler l’usage du « secret-défense ».
• La viande, l’alimentation du bétail et l’insupportable hypocrisie de l’Union européenne en matière d’OGM
Comment les OGMs rentrent discrètement en Europe
L’ONG Mighty Earth a publié ce matin un rapport dérangeant sur les conséquences terribles pour les pays qui produisent l’alimentation de notre bétail, et tout particulièrement l’Amérique Latine, du modèle français de production de viande, de lait et d’œufs.
Ce rapport souligne le fait que la France importe environ 4 millions de tonnes de soja d’Amérique du Sud chaque année et met en lumière les terribles conditions dans lequel celui-ci est produit. Une déforestation massive, avec plus de 8 million d’hectares défrichés en 12 ans, qui a provoqué la libération de 3.024 millions de tonnes de CO2 et mis en danger des espèces rares et des écosystèmes fragiles. Selon la Banque Mondiale, l’utilisation de pesticides, et notamment de glyphosate, a augmenté de 1000 % en 20 ans en raison de la culture de soja génétiquement modifié, polluant les eaux, le sol et l’air et empoisonnant les hommes. Le taux de décès attribués au cancer en Argentine est de 19%, et il est tout particulièrement élevé dans les zones de culture du soja OGM.
Ce tableau consternant est la conséquence directe d’une contradiction majeure de la politique européenne en matière d’OGM, et d’une grande hypocrisie. Cette contradiction est largement invisible des citoyens européens, puisqu’elle n’impacte pas l’étiquetage des produits alimentaires et ne provoque pas de fauchage dans les champs par les activistes qui se battent depuis 30 ans contre les OGM. Pour la déceler, il faut s’intéresser aux plus de 70 OGM qui ont été autorisés à être importés dans l’UE pour une utilisation en alimentation humaine ou animale.
• Le Parlement presse les États membres d'adopter le projet de taxation unitaire des multinationales
Lutte contre l'évasion fiscale
Le Parlement européen a adopté ce jeudi une position ambitieuse en faveur de l'établissement d'une assiette commune consolidée pour l'impôt sur les sociétés (ACCIS). Cette réforme vise à mettre en place une taxation unitaire des multinationales afin que les produits fiscaux soient répartis pays par pays en fonction de l'activité économique réelle de chaque filiale. Une demande formulée de longue date par les Verts/ALE.
Réaction d'Eva Joly, Vice-Présidente de la Commission d’enquête sur les Panama Papers, rapportrice pour les Verts/ALE sur ce dossier :
"L'adoption de ces rapports constitue une véritable révolution fiscale. Il est temps de mettre fin à la fiction selon laquelle les filiales d'une multinationale sont des entités indépendantes devant être taxées séparément. La taxation unitaire empêchera les transferts artificiels de profits d'une filiale à une autre au sein de l’UE dans le but d’échapper à l'impôt.
Ce projet adapte notre système d'imposition aux réalités de notre temps. Aussi parce qu'elle est le meilleur moyen de régler les difficultés liées à la taxation de l'économie digitale. En ajoutant la notion d'établissement permanent "numérique", les GAFA ne seront plus taxés seulement en fonction de leur présence physique mais aussi en fonction des services en ligne qu'ils proposent dans un pays et des données personnelles qu'ils y collectent. Cela permettra d’éviter des situations absurdes comme celle de l'été dernier où le tribunal administratif a annulé le redressement fiscal de Google en jugeant que sa filiale n'était pas imposable en France !
Je regrette que les eurodéputés libéraux et conservateurs n'aient pas voulu d'un taux minimum européen pour l'impôt sur les sociétés. Car pour mettre un terme à la concurrence fiscale agressive en Europe et éviter une course vers le bas déjà à l'œuvre, il est important que cette réforme s'accompagne d'un taux minimum.
Cette proposition est sur la table depuis sept ans déjà ! J'exhorte donc les États membres à se mettre d'accord au plus vite afin que cette ambitieuse réforme ne soit pas enterrée une nouvelle fois ! Dans le cas où ils continueraient de la bloquer, j'appelle la Commission européenne à utiliser l'Article 116 du Traité qui permet de passer en codécision et à la majorité qualifiée des États plutôt qu'à l'unanimité. La justice fiscale appelle du courage politique."
• Dans beaucoup de Pays, les Etats se comportent comme les éléphants. Quand vous achetez un éléphant, vous devriez aussi avoir la capacité de maîtriser l’éléphant, sinon l’éléphant peut détruire tout ce que vous avez. Le pouvoir du peuple doit pouvoir contrôler cet éléphant incontrôlé qu’est l’Etat. Les gens doivent s’organiser. La démocratie n’est pas l’élection d’un jour, mais l’engagement constant d’une société pour décider comment la société devrait évoluer. Si elle n’est pas là, les politiciens se sentent libres de faire ce qu’ils veulent.
• Le 20 juin 2011, dans un discours à l’Université de Damas, alors que les villes et villages de Syrie manifestent pacifiquement contre son régime, Bachar el-Assad annonce des réformes purement cosmétiques, mais dénonce surtout le «complot» fomenté contre son pays, et «les extrémistes islamistes» qui œuvrent à «semer le chaos au nom de la liberté». Ce complot des «extrémistes takfiris» deviendra son leitmotiv au fur et à mesure que les jihadistes gagneront en puissance, faisant dévier la trajectoire de la guerre civile dans laquelle la Syrie se retrouve plongée. Simple prophétie ? Pas tout à fait, car selon beaucoup de témoignages, le régime a bel et bien contribué à imprimer ce tournant au soulèvement, pour finalement arriver à l’équation: les jihadistes ou moi.
Cette révolution avait commencé, comme dans les autres pays du printemps arabe, par des manifestations pacifiques d’hommes et de femmes réclamant des réformes et plus de liberté. Mais «nous avions pour instructions de dire: il n’y a pas de soulèvement pacifique, ce qui se passe est l’œuvre de terroristes islamistes», raconte à L’Orient-Le Jour Bassam Barabandi, un ancien diplomate syrien à Washington, qui a discrètement fait défection en 2013. Ce n’est qu’avec la répression de plus en plus féroce par le régime que le soulèvement va commencer à se militariser quelques mois plus tard, des militaires faisant notamment défection et créant l’Armée syrienne libre dans le but déclaré de défendre les civils. Dans le même temps, le régime libère «les chefs des factions islamistes radicales» détenus dans la tristement célèbre prison de Seydnaya, «mais garde les opposants pacifiques en prison», ajoute le diplomate.
Le régime savait que les islamistes donnaient des cours de Coran et propageaient la pensée jihadiste en prison, et beaucoup de détenus non islamistes se radicalisaient en détention», ajoute-t-il.
Beaucoup avaient été arrêtés à leur retour d’Irak, quand le régime avait décidé, sous la pression des États-Unis, de sévir contre les réseaux jihadistes qu’il avait lui-même encouragés et dont il avait envoyé les membres «par bus entiers» en Irak pour combattre les forces américaines en 2003-2004, selon M. Serriya dont le témoignage est corroboré par plusieurs analystes, dont Charles Lister, auteur du livre The Syrian Jihad.
«La plupart des 1400 détenus ont été libérés dans la première année de la révolution car le régime voulait prouver sa théorie selon laquelle le soulèvement était l’œuvre des jihadistes et voulait entraîner le mouvement de protestation vers des affrontements confessionnels», ajoute l’ancien prisonnier. Petit à petit, en effet, se multiplient les différents groupes islamistes. Mais il faudra attendre janvier 2012 pour voir la naissance du Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, qui combattra côte à côte avec les rebelles, contrairement à l’État islamique qui verra le jour en 2014 et tournera son fusil contre les opposants au régime de Bachar el-Assad.
Le régime est le principal bénéficiaire de l’apparition de ce nouvel acteur, puisque les autres factions rebelles doivent à présent combattre sur deux fronts, contre ce groupe et contre le pouvoir et ses alliés. Un détail troublant: «En juillet 2013, la plupart des chefs jihadistes qui étaient détenus en Irak se sont évadés de la prison d’Abou Ghraïb», près de Bagdad, selon Hisham Hashimi, un analyste irakien expert en mouvements jihadistes interrogé par L’OLJ. Des centaines de prisonniers ont pu s’évader à la faveur d’une attaque menée par des jihadistes contre la prison, et beaucoup se sont rendus en Syrie, alimentant les rangs des extrémistes. «Jusqu’à présent, personne n’a pu savoir s’il y a eu des complicités politiques» qui ont permis cette évasion de masse, ajoute l’expert.
En janvier 2014, l’État islamique en Irak et au Levant (qui deviendra plus tard l’État islamique) s’empare de vastes régions dans le Nord, auparavant tenues par la rébellion. Il existe «une alliance objective entre Bachar el-Assad et les terroristes, dira à ce moment le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. C’est le revers et l’avers d’une même médaille». «Le régime et Daech avaient des objectifs communs», souligne Bassam Barabandi. D’ailleurs, les troupes de Bachar el-Assad «ne bombardaient pas les zones tenues» par l’EI et souvent, «elles se retiraient d’une région et Daech venait s’y déployer», dit-il.
D’autres témoins ayant requis l’anonymat multiplient les exemples de zones où le régime et l’EI ont coexisté, qu’il s’agisse de Deir ez-Zor, où ils contrôlaient chacun une partie de la ville, ou des régions des provinces d’Alep ou de Homs. Ils soulignent également que le régime a abandonné des armes dans certaines régions en se retirant au profit de Daech, et qu’il se fournissait en gaz et en pétrole auprès du groupe jihadiste qui contrôlait notamment le gisement d’al-Omar auparavant exploité par Shell, dans la province de Deir ez-Zor, une information confirmée par le Wall Street Journal en janvier 2017.
Et le 29 juin, l’EIIL proclame son califat à cheval entre l’Irak et la Syrie sous le nom raccourci d’État islamique. La communauté internationale décide alors d’intervenir militairement. Mais uniquement contre l’organisation jihadiste et en épargnant Bachar el-Assad. Qui d’ailleurs n’a jamais combattu l’EI lorsqu’il a fait de Raqqa sa «capitale»: ce sont les Forces démocratiques syriennes, soutenues par les États-Unis et dont les combattants kurdes sont le fer de lance, qui libéreront la ville en octobre 2017.
A. Tabbara
• Le Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales a exhorté les autorités roumaines à redoubler d’efforts pour lutter contre la discrimination, en particulier à l’égard des Roms, et pour améliorer la protection des minorités nationales dans un certain nombre de domaines.
Dans un nouvel avis évaluant les progrès accomplis depuis 2011 et publié aujourd’hui, le Comité prend acte des efforts déployés par les autorités pour promouvoir les cultures et l’éducation des minorités, ainsi que pour veiller à ce que les minorités nationales soient représentées au Parlement. Toutefois, il met également en lumière un certain nombre de questions qui appellent une action immédiate.
La Roumanie devrait créer un cadre juridique consolidé et cohérent pour la protection des droits des minorités, étant donné que la législation en vigueur réglemente différents aspects, mais de manière disjointe, qu’elle est pleine de zones d’ombre et peut donner lieu à des interprétations contradictoires. Le projet de loi sur le statut des minorités nationales, proposé au Parlement il y a plus de dix ans, n’a pas encore été adopté.
Les préjugés à l’encontre des Roms restent très préoccupants. Malgré la position résolue du Conseil national de lutte contre la discrimination, les décisions judiciaires et les déclarations des autorités, des incidents racistes continuent d’être signalés. Les propos intolérants, qui se limitaient autrefois aux partis politiques d’extrême droite, sont entrés dans le discours politique général, en particulier au niveau local. Conseil de l'Europe, le 21 février 2018
•Les éco-villages, les coopératives intégrales, le wwoofing, les formes de banques éthiques et sociales, les Arches gandhiennes, la réouverture des Monastères ne peuvent être un remède pour éviter l'effondrement. Il faudrait plutôt les envisager comme des écoles pour l'après-effondrement.
Et je considère, en effet, que ces espaces sont l'un des rares moyens actuellement à notre portée pour faire face à l'écofascisme qui risque d'arriver. Selon la perspective éco-fasciste, il y a des hommes en trop sur cette planète, et il faudrait alors laisser de côté ceux qui sont en surnombre [pour la version la plus modérée, qui s'enracine dans une longue tradition historique]. Ou bien, et littéralement [pour la version la plus dure de l'écofascisme], il s'agirait de les supprimer. Dans certains centres de pouvoir politique et économique, ils pourraient se saisir de la crise écologique pour légitimer des projets macabres à la manière des nazis il y a 80 ans. Carlos Taibo
• Comment se caractérisent exactement les soumissions de certains Préfets face aux lobby ?
+ Dans l'Indre et Loire, 43 % des aires en bordure de points d'eau préalablement protégées de l'exposition aux pesticides ont été exclues des zones de restriction en 2017. Dans le Tarn et Garonne c'est 30% des zones qui redeviennent polluantes après avoir été protégées des pesticides. Quel en est la cause ? Un arrêté ministériel du 4 mai 2017. Certains préfets, sous la pression de syndicats agricoles, ne se sont pas fait prier pour retirer de nombreuses zones de protection. Cela en utilisant des cartes IGN moins précises que celles à au moins 1/25000 ème obligatoires
au préalable, et qui ne rendent donc pas compte de petits points d'eau. Alors que 92% des cours d'eau surveillés en 2013 contenaient des pesticides, que va t-il en être aujourd'hui ? La fédération France Nature Environnement fait campagne pour l'abrogation de cette mesure et la mise en place de zones de protection efficaces.
+ Le préfet de l'Aude, Alain Thirion, s'est prononcé en faveur du projet TDN Thor le 8 novembre dernier. Alors que le Maire de Narbonne élu quant à lui démocratiquement était contre cet incinérateur ! Le préfet a décidé au contraire de s'engager aux côtés de New Areva dans cette décision d'incinération dans l'atmosphère de millions de mètres cubes de fumées toxiques. La population locale est bien évidemment très inquiète. Une décision qui fait fi du principe de précaution. Tcnarbonne.org
• Pourquoi il n y a aucune restriction des ventes d'armes vers les pays du Golfe ? « C'est permis parce que la pression du public n'est pas là. C'est aux intellectuels, à la société civile, aux groupes de pression de dire : l'Occident ne doit pas leur exporter d'armes parce que c'est un régime répressif. Ce n'etaient pas les gouvernements qui allaient prendre l'initiative, parce que les intérêts derrière ces ventes-là etaient énormes.»
• Un excellent article "l'agriculture Africaine dans la tenaille libre-échangiste" de J.Berthelot paru dans le dernier mensuel du Monde Diplomatique :
"on ne peut demander aujourd'hui à l'Afrique d'être le premier exemple qui montre que c'est en ouvrant d'abord ses marchés qu'elle va se développer. Car les États déjà développés ont bénéficié et bénéficient encore de subventions considérables, comme dans le cadre de la politique agricole commune européenne".
La dépendance de l'Afrique ne cesse de s'aggraver : les importations annuelles de blé du continent sont passées de 26,6 millions de tonnes (pour 3,7 milliards €) durant la période 2001-2003 à 48,6 millions de tonnes (pour 9,2 milliards €) entre 2014-2016, alors que les exportations baissaient de 0,3 millions de tonnes (31,6 millions de €) à
0,2 millions de tonnes (74,1 millions de €).
En vantant les avantages supposés de l'élimination de droits de douane sur les échanges agricoles intra-africains, la CNUCED ne fait que démontrer sa méconnaissance totale de l'histoire des marchés agricoles : depuis les pharaons, ceux-ci ont toujours été soumis à des mesures spéciales de protection dans tous les pays. Contrairement aux produits industriels et aux services , les marchés agricoles ne peuvent d'autoréguler : face à une demande alimentaire stable à court terme, la production et les prix agricoles sont notamment soumis aux aléas climatiques, auxquels s'ajoutent les fluctuations des prix mondiaux en dollars, accentuées par les fluctuations des taux de change et la spéculation. Puisque les agriculteurs représentent environ 60 % de la population active totale au sud du Sahara, on peut imaginer l'énorme impact social qu'aurait la libéralisation des échanges agricoles.
Le commerce intra-africain représente de l'ordre de 10 % de son commerce total. Tandis que le commerce intraeuropéen représente près des 2/3 de son commerce total. Cela ne s'est pas fait miraculeusement : plus d'un tiers du budget de l'Union Européenne a été consacré aux fonds structurels et au fonds de cohésion, ces transferts ayant facilité le rattrapage des Etats membres moins développés. Rien de tel n'est prévu dans le continent noir.
Conclusion : une intégration économique durable ne sera pas possible sans une politique de redistribution significative entre les États membres de l'Union Africaine (notamment au sein de chaque sous-région du continent), ce qui implique une intégration politique minimale avec un budget important.
L'ouverture prématurée au libre-échange sans ces contreparties ne peut que marginaliser les ménages, entreprises et régions les plus pauvres, générant des conflits sociaux et politiques structurels insurmontables et un sous-développement accru de l'Afrique.
• A partir de l'examen de la taille des territoires, Kirkpatrick Sale (dans son livre Human Sale) nous apprend que la superficie d'un Pays peut être un facteur handicapant : coûts d'administration, de distribution, de transport et d'autres transactions augmentent avec la taille des territoires. Gérer cette complexité sur de grandes distances devient difficile et il s'ensuit que soit les régions périphériques sont délaissées, soit ce sont en réalité les régions plus petites qui exercent en réalité le pouvoir !
Il cite une étude d'Arnold Toynbee qui montre que l'étape qui précède l'effondrement d'une société est "sa brusque unification politique en Etat centralisé".
Lorsqu'un Etat s'étend, il doit accroître son emprise bureaucratique à l'intérieur et son emprise militaire à l'extérieur : cette expansion demande bien évidemment des financements qu'on ne peut trouver qu'en alourdissant l'impôt, ou en émettant de la monnaie. Or, chacun de ces processus conduit inévitablement à l'inflation, à la misère économique et sociale.
Face aux grands groupes de la finance et aux multinationales [ces forces à qui la mondialisation profite], les "gestionnaires" politiques des États se sont effacés.
C'est la rencontre des différences que naissent de nouvelles avancées. "Tout ce qui disparait appauvrit", disait Jacques Ruffie [généticien, anthropologue français / 1921-2004]
Il faut préférer de nombreuses sociétés à une société nombreuse ! Les processus d'uniformisation sous prétexte de progrès ou de développement, sont tous mortifères car ils témoignent d'une volonté de totalitarisme, qu'il soit culturel ou politique.
Il faut impérativement revoir la taille des organisations humaines pour les ramener à des dimensions humaines. Pour cela, il faut relocaliser l'économie et décider de ses orientations. C'est à ce prix que survivra la démocratie.
• Il y a un avantage quand les gens restent peu de temps au pouvoir car la corruption accomplit moins ses ravages. Plus sérieusement, la IVe République n’était pas animée par des professionnels de la politique, mais souvent par des êtres qui avaient mis leur vie en jeu sous l’occupation nazie. Ils voulaient faire quelque chose et non simplement faire carrière comme aujourd’hui. Faire carrière est donc un gage de stabilité, auquel le pays n’a pas grand-chose à gagner…
• "Il y a 71 ans, la mort est tombée du ciel", a déclaré Barack Obama devant le mémorial aux victimes de la bombe larguée par les États-Unis sur la ville le 6 août 1945 à 8 h 15. Ce jour-là, le monde "a changé pour toujours", cette bombe a "démontré que l'humanité avait les moyens de se détruire elle-même". Né 16 ans après le recours à cette "bombe cruelle", Barack Obama a plaidé comme il l'avait fait peu après son arrivée au pourvoir, pour un monde sans armes nucléaires, tout en reconnaissant que cela n'arriverait "probablement pas de son vivant".
Dès son arrivée à la Maison Blanche, Barack Obama avait fait de la dénucléarisation l'une de ses priorités. "Les États-Unis, seul pays à avoir jamais utilisé une arme nucléaire, ont la responsabilité morale d'agir", avait-il lancé en avril 2009 à Prague, dénonçant l'idée selon laquelle il faudrait se résigner à un monde où "de plus en plus de pays possèdent l'outil de destruction ultime".
S'il peut mettre à son actif l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu à l'été 2015, les discussions sur le désarmement nucléaire avec la Russie de Vladimir Poutine sont, elles, au point mort.
"Il est difficile de ne pas partager le pessimisme [du philosophe autrichien] Günther Anders. L’apocalypse est inscrite comme un destin dans notre avenir, écrit-il dans son livre 'Hiroshima est partout' (Seuil, 2008). Et ce que nous pouvons faire de mieux, c’est retarder indéfiniment l’échéance. Nous sommes en sursis".
• Petit clin d'oeil : le mot français 'caricature' est à l'origine du mot adoptė en arabe ėgyptien, ka-ri-ka-tir.
• Que faudrait-il changer pour lutter contre la corruption en France ?
Fin du statut pénal du chef de l’État, suppression du lien politique dans la nomination des magistrats, fin du « verrou de Bercy » dans la lutte contre la fraude fiscale, renforcement des moyens pour la justice et la police anticorruption, sévérité accrue dans les peines contre les fraudeurs parmi les politiciens.
Le pouvoir de nomination des magistrats ne doit plus être entre les mains de l’exécutif. Pour la très grande partie des magistrats, c’est le ministère qui propose un nom. Si le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’en veut pas, il ne peut pas lui substituer un autre nom. Il faut déplacer le pouvoir de nomination jusqu’au CSM, tout en faisant attention à la manière dont il est composé. Il faut sortir de ce système monarchique où des membres sont désignés par le président de la République, le président du Sénat et le président de l’Assemblée.
• Arguments critiques des échanges commerciaux :
+ L'échange actuel impose partout la même valeur marchande
+ L'internationalisation des échanges conduit à la perte de l'indépendance politique d'une nation
+ ce que produit un pays devrait répondre à son projet propre. Or l'échange ne le permet pas. Un Pays peut être amené à produire des objets qui ne lui sont d'aucune utilité
+ L'échange conduit les pays industrialisés à une certaine forme de sous-développement les uns par rapport aux autres
Le champ de l'économique est devenu international. L'État, auquel le pouvoir économique échappe, ne peut donc plus remédier aux défauts du capitalisme et doit se contenter d'adapter la nation qu'il représente aux réalités de l'économie mondiale. Le pouvoir politique n'ayant plus d'existence propre, il en résulte la dégradation de la vie politique que l'on constate depuis quelques années.
Les lieux de production changent selon les exigences de compétitivité. Le chômage s'installe dans un pays victime des exportations d'un autre.
Pour ces raisons, beaucoup de collectivités locales sont menacées de destruction. L'avenir, pour François Partant, est dans l'inversion des échanges vers le niveau local, ce qui suppose évidemment la conception de moyens de production adaptés aux petites collectivités. Cette reconstruction des échanges vers le bas, à distinguer du repli sur soi et de l'autarcie, seule permet de rétablir des relations authentiques entre collectivités.
Mais, l'initiative d'un tel changement ne pourra venir que des exclus et des marginaux, à la condition qu'ils veillent à reconstruire l'échange autrement.
• Il faut s'inspirer de cette étude américaine, issue d’une fondation, le Peterson Institute, qui en 2014 soulignait que le vrai blocage français n’était ni économique ni social mais démocratique : grâce à la Convention pour la 6e République, cet appel d’outre-Atlantique à une radicale réforme politique proposait de supprimer trois articles de la Constitution, afin de réduire l’omnipotence présidentielle : le pouvoir de nomination-ré
Paesi che ho visitato
Australia, Canada, Egypt, Martinique, Morocco, Poland, Spain, Switzerland, Turkey, United Kingdom
Paesi in cui ho vissuto
Australia, France